Dépendance sexuelle

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Une dernière quinzaine difficile. J'ai découvert ce site il y a quelques jours. Je vais donc tenter un sevrage d'une 15aine de jours dans un premier temps. Pour moi l'addiction est a plusieurs niveaux. Elle est dans la consommation d'images pornographiques (pas nécessairement associée à la masturbation allant jusqu'à la jouissance). Il y a un moment dans la journée où je peux basculer, et passer des heures devant des vidéos.
Il n'y a pas que le porno, il y a aussi le besoin de rapport avec des hommes. Je suis assez accro à ++++++++ (je viens d'effacer mon profil, mais c'est si facile et rapide d'en créer un nouveau), et je fréquente régulièrement les saunas avec consommation de poppers. Et lorsque je suis en manque, j'ai un gode. Je vais essayer de stopper tout cela. J'ai un rapport au sexe destructeur physiquement et psychologiquement. Je ne vais pas très bien actuellement, mais je ne sais plus si je ne vais pas bien parce que je me consume dans la consommation de sexe (consommation réelle ou virtuelle), ou bien je consomme car je ne vais pas bien. Je suis irritable, associable, centré sur moi-même, pas de place pour ma compagne et mes enfants.
Une mauvaise spirale, j'espère que ce sevrage me redonnera un peu de courage.
Bonjour Fabrice, comme tu as pu le constater, j'ai mis en rouge des références de qui pourraient donner des infos et des mauvaises idées aux membres fragiles sur ces questions.
Le problème que tu soulèves, de savoir qui a été là en premier entre l'œuf et la poule, c'est exactement le cercle vicieux à casser dans l'addiction.

L'addiction te donne une mauvaise image de toi, et tu te sens mal donc tu va chercher ta sensation, ton shoot, dans l'addiction.

La seul solution, c'est le sevrage, l'effort de le désirer, et l'effort de mettre en place des gardes fou selon ta personnalité, les lieus, et moments de risques.
La seule volonté ne suffit pas, et c'est donc un chemin où il y aura des chutes, mais le territoire gagné est définitivement gagné si tu restes dans les disposition d'un lutteur,.
Et puis aussi une bonne nouvelle, c'est qu'après un moment de sevrage tu entres dans une un état d'esprit nouveau très réconfortant et stimulant, tu as oublié que l'oxygène existe, et ça va te plaire. Ce chemin est un chemin courageux, et le vouloir et déjà une étape très importante de franchis.
Ne te prive pas de parler sur ton sujet, ici, c'est liberté et non jugement, utilises cependant des mots qui ne peuvent mettre en danger personne.
Courage Fabrice et bon sevrage.
Je vais essayer de tenir un journal plus ou moins régulier de cette période de sevrage. Je n'aime pas ce terme, mais c'est le bon. Toujours difficile d'admettre son addiction. Mon psy parle d'aliénation, il me fait mal à chaque fois qu'il utilise ce terme, mais il a raison.
J'ai décidé hier d'arrêter car je commençais à aller trop loin dans mes relations sexuelles avec les hommes. Je perdais tout contrôle et parfois cela me fait peur pour ma santé. Aujourd'hui, je me sens comme une personne plein d'espoir. Je suis en repos pour 2 jours. J'ai cuisiné ce matin avec mon fils un gâteau pour le goûter, je suis allé chez le coiffeur et acheté du thé (j'adore le thé !). Je prends soin de moi, j'ai envie de partager avec les autres. J'attends avec impatience le retour de ma compagne, envie de la serrer dans mes bras, de lui demander comme a été sa journée. Et d'un autre coté, il y a cette petite voix intérieure qui me dit que je ne mérite pas ce bonheur, et que ces moments de bonheur je vais les payer d'ici peu, que je suis dans une phase haute, et que je vais redescendre. Je suis actuellement souvent dans des phases cyclothymiques.
Je suis plein d'espoir, j'ai installé un logiciel sur mon ordinateur pour bloquer mes sites pornos favoris. J'ai détruit mes profils sur d'autres sites. Je me sens mieux, mais j'ai l'impression de perdre une partie de moi, et surtout l'angoisse de vivre sans cette partie de moi. Que vais-je devenir sans? Que vais-je faire ? Je vais devoir vivre, l'addiction est si simple, je m'enferme dans mon trip, je suis bien seul, je suis mal mais je suis bien. J'ai peur de ce que je pourrais découvrir, de ce que je pourrais vivre. 
Je me sens triste aussi. Un peu déprimé malgré l'espoir. Je regarde le vide sidéral de mon addiction, la désolation que cette putain de dépendance a foutu dans ma vie. L'envie d'espérer, mais l'incertitude comme horizon, l'angoisse, le brouillard. Avancer, il faut avancer, mais comme c'est plus simple avec l'addiction.
Ecrire, remplir mon agenda, ne pas penser pourquoi je suis comme ça ! Merde pourquoi je suis comme ca ! Elle fait chier la roue de la vie, elle aurait pu choisir quelqu'un d'autre. Quel mauvais sort a-t-on jeter sur mon berceau ? Où est il le prince (ou la princesse) charmant(e) qui viendra me sauver ?
La victoire, je viens de passer 3 heures seul sans aller sur un site porno. Je souris, c'est plutôt bon signe !
Voila, t'as tout compris, viens te défouler ici.
Un jour après l'autre, ne te pose pas trop de questions sur le pourquoi ça tombe sur moi et pas sur quelqu'un d'autre, il y en a qui naisse handicapé à vie (j'ai un copain , le cordon ombilicale s'est mis autour de son cou à la naissance, et il a perdu certaines facultés comme marcher. il est sur fauteuil roulant, il a environ 70 ans, j'ai rarement vue quelqu'un de plus heureux), un handicape si c'est comme cela que tu vois ton homosexuaffectivité, que cela ne t'attriste pas, c'est ton histoire, tu n'en a qu'une, c'est aussi par là que tu développes ton angle de réflexion inédite et donc enrichissante pour les autres.
Il n'y a pas de vie sans combats, si tu veux défendre ce qui est sacré à tes yeux, et là je crois comprendre que c'est ta famille.
(20-02-2015 17:01)Fabrice a écrit : [ -> ]Je me sens mieux, mais j'ai l'impression de perdre une partie de moi, et surtout l'angoisse de vivre sans cette partie de moi. Que vais-je devenir sans? Que vais-je faire ? Je vais devoir vivre, l'addiction est si simple, je m'enferme dans mon trip, je suis bien seul, je suis mal mais je suis bien.

ça me parle, ce que tu écris là, Fabrice. Il y a dans la compulsion ce moment où je me dis "merde, je suis libre, si je veux je le fais".
Je ne visionne plus de porno depuis 8 ans, mais j'ai encore parfois cette sensation pour la masturbation.
Mais comme nous l'avons sans doute tous ici vécu, ce moment est fugace,  suivi très vite après par "merde, je n'ai aucune volonté, qu'est-ce que ça m'a apporté?"

Il est donc important de te créer ou te redécouvrir les processus, activités, qui te donnent une sensation de liberté dans l'ouverture au différent voire à l'inconnu, plutôt qu'au repli sur les mêmes stimulus.

Courage.
La deuxième journée s'est bien passée, c'est le week-end et je ne suis pas chez moi, donc moins de tentation et assez occupé. 
la difficulté va commencer avec la reprise du travail lundi. Je vais réentrer dans le train-train quotidien, les petites contrariétés qui risquent à chaque instant de rallumer la flamme. Me retrouver en fin de journée seul devant mon ordinateur. Je vais devoir gérer ces instants où tout peut basculer. Cette fraction de seconde où l'on ne contrôle plus et l'on bascule derrière le miroir, et c'est parti.
Là par exemple tout est calme dans la maison, je tape ce message et une petite voix (ou plutôt un éclair jailli) dans mon esprit et si... juste un petit shoot, une petite piqure. Écrire pour résister, pour exister.
Si je veux, je peux. Il est temps de dire stop. Je le veux, donc je le peux.
Si tu veux tu peux, mais surtout si tu organises les choses tu y arriveras! (d'autres projets, qui vont mobiliser tes capacités d'organisation, ton temps ; le logiciel de contrôle parental!, sortir, approcher la nature, etc...)

Evite le face à face solitaire avec l'ordi sur ce ton de "si je veux m'en passer je peux" comme l'alcoolique face à la bouteille, à ce jeu-là tu gaspilles tes chances , dans la durée tu ne peux que perdre.
Merci Corto. Oui, je vais devoir m'organiser. Il y a des moments propices dans la journée, principalement le soir avant de rentrer chez moi lorsque je me retrouve seul au travail (collègues partis). Je sais que ce moment sera difficile. J'avais essayé pendant un temps d'écrire, je n'ai pas tenu très longtemps. Je vais me forcer à rentrer chez moi dès le travail fini, mais comme tu le dis, je me retrouve devant la bouteille et du goulot aux lèvres, il y a vraiment peu.

Je voudrais reprendre le sport. Je faisais beaucoup de course et de vélo. J'ai tout arrêté. Mais c'est aussi à double tranchant. Le vélo était pour moi un prétexte pour aller sur des lieux de drague homo. Donc reprendre cette activité, c'est aussi créer des tentations. La solution serait de le faire en groupe. C'est ce que je vais essayer de faire avec la course en reprenant avec des collègues de travail. Mais je vais devoir me remettre au niveau.

Il y a aussi le ciné (aussi un bon prétexte...). Je vais y aller avec ma compagne, même si nous n'avons pas vraiment les même gouts...

Ce dont j'ai conscience, c'est que le sevrage va me libérer du temps pour profiter de ma famille, profiter du temps avec mes enfants. Il va falloir que je réapprenne ce temps. C'est un long parcours semés d'embuche. Je suis confiant et à la fois réaliste. J'ai plus d'espoir que les fois précédentes. Les lectures sur le site m'ont réellement fait prendre conscience qu'il n'y avait pas de salut sans un sevrage. Le sevrage n'est pas tout, mais il est nécessaire. Je poursuis ma thérapie (j'essaierai d'en parler ici pour également partagé). Autre élément intéressant, pour une fois je ne me pose pas la question du 'et si je reprenais...'. J'ai juste envie de profiter des moments sans.

Pour finir, la journée a été calme, mais mon esprit est régulièrement pollué par des pensées 'pornographiques / sexuelles'. C'est là que l'on voit le poids de l'addiction. Je pensais à une formation que j'allais avoir à Paris, ma pensée immédiate fut de me dire où j'irai le soir... et me rappeler le sevrage avec un pincement au cœur.
Fabrice, un bon conseil, vois les choses simplement, ne réfléchis pas trop: toutes ces tentations, c'est non non non.

Et puis tu dois te mettre à niveau pour aller courir avec tes collègues? Ben , qu'est-ce que tu attends pour t'y mettre ;-) ?


Hauts les coeurs! Courage!
Oui plus je lis, plus je me dis que je dois remplir. J'ai pas mal de travail, c'est une première chose. je vais reprendre la course, au moins pour éliminer le stress (celui du sevrage et du boulot). Demain promis je cours pour me remettre en forme !
Encore merci pour les encouragements 
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