Dépendance sexuelle

Version complète : Puisqu'il fat se lancer: 15 jours pour commencer
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Difficile hier soir, la vie m'a paru terne, aucune envie. Le manque de cette petite flamme en moi. Je n'ai pas eu de courage, je me suis couché très tôt, pas d'autre courage. Ce matin je vais aller me fatiguer à vélo. Je pars.
J'ai encore beaucoup à comprendre pour illuminer ma vie. Ma dépendance me permettait de combler ce vide, de ne pas me pauser de question sur le sens de la vie. Aujourd'hui vivre sans oblige à pauser pas mal de questions. Il me faut réapprendre à réenchanter ma vie, mettre de la couleur dans ma vie. Tout un programme. Le sevrage n'est qu'une étape, une étape nécessaire, mais pas suffisante. Je prendrais plus de temps pour résumer mes pensées sur mes parents, ma compagne, et mes enfants. Un vrai sac de noeud (qu'est ce qu'être un mari, qu'est ce qu'être un père ?). Allez bon dimanche à tous et nous venons d'entrer dans le printemps météorologique, courage !
Ah, c'est sûr que lorsqu'on n'est pas en train de compulser, le cerveau se rebelle et rappelle notre misérable condition d'être humain. "Qui suis-je, où cours-je, dans quel état j'erre?"

La question métaphysique du sens de la vie n'a selon moi pas de réponse évidente et définitive. Y a-t-il une autre question spirituelle? Elle nous imprègne tous, plus ou moins à différents moments de la vie, et bien sûr chacun vit ce mystère à sa façon de manière plus individuelle ou plus collective selon les influences religieuses, philosophiques etc... (perso, mon point  de vue c'est que je ne sais pas pourquoi je suis là, mais je suis certain que j'existe, et j'ai envie de profiter de ce mystère et de le faire durer, de vivre)

Dans la compulsion tu avais régulièrement ces shoots qui te faisaient totalement oublier la frustration , les limites de ton être, mais seulement durant quelques secondes. Oui, le sevrage va avec la contrepartie de rester conscient en permanence de cet état de frustration, mais il est aussi le passage obligé pour faire face à cela et construire de nouvelles attitudes et états d'esprit.

Je te conseille de ne pas en vouloir trop d'un coup. 
Dois-tu vraiment résoudre la question du sens de la vie aujourd'hui?

Ce que tu fais est remarquable, continue. Continue à te fixer des objectifs à court terme, raisonnables. Tu ne peux pas non plus en 10 jours guérir tes blessures de toute une vie! Accepter ces blessures, les reconnaître présentes comme tu le fais maintenant va t'ammener à pouvoir les soigner petit à petit. Il ne faudra pas relâcher ton intention, mais faire ça step by step.

Tu vas voir, avec le temps, avec le sevrage, avec le sport, avec ces autres activités, avec tes réflexions, avec ton psy , tes échanges, petit à petit certains blocages vont disparaître, certains caps vont te paraître franchissables.

Courage Fabrice, continue, le jeu en vaut la chandelle.
Encore merci à toi Corto pour tes conseils. Oui le step by step est surement une bonne chose, même si j'ai l'impression de faire du step by step depuis 3 ans... Donc parfois j'ai envie de passer la vitesse supérieure. Et actuellement, je bouillonne. Je vais essayer de mettre le frein.
50, ce n'est pas le nombre de jour de sevrage, mais le nombre de kilomètres ce matin, cela m'a fait de bien, mais la fatigue est vite balayer par l'angoisse, le manque...
C'est le 10ème jour de sevrage pour moi, et je prends confiance en moi. Je n'ai pas spécialement envie d'aller sur des sites pornos ou dans des lieux gay, mais je suis en manque. Il y a un vide en moi, c'est difficile à décrire, cela peut prendre des formes d'angoisse, de déprime, d'envie de ne rien faire. Je suis resté prostré dans ma chambre plus de 2 heures cet après-midi. Il m'a fallu de la force pour redescendre et aller proposer une petite balade en famille.
Mais c'est difficile. Je vais essayer de me calmer, je me sens aussi régulièrement en surchauffe. Ce soir, j'ai passé une nouvelle étape, j'ai pu parler à ma compagne. Elle connaissait mes frasques extraconjugales avec des hommes. Je lui ai expliqué ma dépendance sexuelle et la volonté de m'en sortir. Elle n'a pas dit grand chose, mais elle m'a dit que c'était une bonne chose. Elle ne comprend pas que je doive remuer le passé, mais j'ai l'impression qu'elle commence à comprendre; mais elle est assez démunit. Je crois que nous ne sommes pas tous les deux des as dans l'expression de nos sentiments. Je ne sais pas si je pourrais en parler régulièrement avec elle, mais elle est là, elle sait et elle me soutient. Dans 10 jours, je revois ma meilleure amie avec qui j'échange beaucoup (un moment précieux que j'attends).
Je continue, c'est difficile. Mais cela vaut le coût. Le manque me met face à mes contradictions, mes problèmes. Cela m'oblige à avancer pour ne pas couler. J'en déduis de ces 10 jours que le sevrage se prépare par un travail sur soi (dans mon cas avec le psy depuis 3 ans).  Je ne sais pas si j'aurai tenu sans tout cela.
(01-03-2015 21:42)Fabrice a écrit : [ -> ]Il y a un vide en moi, c'est difficile à décrire, cela peut prendre des formes d'angoisse, de déprime, d'envie de ne rien faire.

Ben oui, tu es un être humain...
J'ai un jour entendu dans une émission de radio que Lacan (que je ne serais jamais parvenu à lire je le crains) avait une expression "objet petit a" pour désigner "l'objet correspondant au désir, ne pouvant être désigné par aucun objet réel" (wikipedia).

Bref, encore une fois, c'est NORMAL! Tout le monde vit des moments pareils quand il en a le temps (le w-e est évidemment plus propice) et tout le monde les gère à sa façon. Le boulot d'analyse que tu fais, les échanges sur ce forum etc... doivent te convaincre que la compulsion est une tentative inadéquate, illusoire et toxique de répondre à l'angoisse intrinsèque à l'être humain... 


A part ça je pense que tu as bien fait de parler à ta compagne. Le fait qu'elle n'embraie pas à fond dans la discussion montre qu'effectivement elle n'est pas à l'aise avec ça, mais ça me paraît légitime. Une des difficultés pour toi dans les prochaines semaines va être de poursuivre le sevrage et l'analyse, tout en la rassurant tant que possible sur sa capacité de te séduire. Il n'est pas facile en gérant ton problème de la convaincre qu'elle n'en est pas une des causes, mais c'est important d'y parvenir.

Chaque jour les choses avancent dans le bon sens, je trouve. Bravo.
Une nouvelle semaine.

Courage.
C'est le 11ème jour. La journée a été calme et beaucoup de contrariété ce soir avec le travail. Et je n'arrive pas à gérer. Je suis en mode panique. J'ai l'impression que mon visage va prendre feu. J'essaie de me calmer, mais la relaxation a un effet tout relatif. Comme je l'ai déjà dit, je suis en mode où je dois tout anticiper. Je ne peux anticiper les problèmes... et là ça se gatte. Je vais arrêter pour ce soir de bosser, mais je ne sais pas vraiment quoi faire. J'ai la tête folle, impossible de me concentrer sur de la lecture. Cela me fait assez peur pour les jours à venir.
Je viens de discuter avec ma compagne de chose et d'autre.
Il y a la fatigue aussi, plus une fatigue intellectuelle, ce qui est difficile dans mon boulot.
Allez demain sera un autre jour.
Il est tôt, encore une fois j'essaie de travailler... Ce que je n'ai pas pu faire hier. Je procrastine. J'ai une envie furieuse de me branler. Trop envie d'aller visionner un porno. Mon esprit est embrumé. Je n'arrive pas à me concentrer. Je viens ici en espérant y évacuer le stress à travers ces quelques mots.
Cela ne suffira pas. Je dois rendre mon rapport pour demain. Le stress de la deadline va augmenter et la perte de mes moyens est de pire en pire. Je vais tenir car il me faut. Mais c'est dur, trop dur.
Tu en es déjà à 12 jours ; tu es là face à une difficulté, mais tu auras bientôt atteint ce premier objectif. Je te souhaite vraiment de tenir bon, car tous ces moments de luttes dont tu sors vainqueur te permettent d'avancer à pas de géant vers ton objectif. Pour ce qui est du boulot et du reste, ne culpabilise pas ; tu es face à un problème qui te demande beaucoup d'énergie, et tu dois l'accepter. C'est très difficile de tout gérer...

Je te souhaite bien du courage, car tu es sur la bonne voie ! 
J'y suis presque, 12 jours. C'est déjà super. Un sentiment que je n'avais pas depuis longtemps. Je suis fier de moi.
Aujourd'hui j'étais en formation pour le travail: management d'équipe. Ce type de formation nous fait beaucoup réfléchir sur nous même. On peut voir le sevrage comme un objectif avec sa règle d'or: SMART: Spécifique, Mesurable (merci au décompte), Acceptable, Réalisable et Timmé. Nous sommes un peu dans cette logique.
Ce soir, je suis confiant, un peu fatigué, mais je pense que l'objectif est réalisable, et que ce n'est qu'une étape...
Merci à tous, vous y êtes pour beaucoup.
13 jours, c'est le chiffre porte-bonheur. Je pense que je vais tenir les 15 jours, les idées sont là, mais elles sont moins envahissante. C'est précaire, mais c'est mieux. Toutefois, je sens que le problème à la base n'est pas résolu. Je suis toujours tendu dès que je me retrouve seul. Je n'arrive pas à avoir cet état calme et relaxe, juste me ressourcer.
Il y a toujours cette petite musique en moi qui me dit que je ne mérite pas le bonheur. Il n'y a pas encore de rire dans ma vie, il y a surement moins de larme, mais le stress est toujours là. La peur d'aller vers les autres, la peur de laisser mes sentiments s'exprimer, la peur de dévoiler une partie de ma personne. J'ai construit de belles murailles et il faut du temps pour les abattre.
Il y a mon couple aussi, je ne sais plus du tout où j'en suis. J'en ai parlé à ma compagne (il y a 3 jours) et depuis silence radio. Aucune allusion,elle ne me demande pas comment cela va. J'ai l'impression de l'embêter avec mon problème. J'ai peur de me reconstruire et que cela se fasse sans elle. Nous sommes très distant, nous vivons cote à cote, mais pas vraiment ensemble.
Step by Step...
Ne pas chercher des réponses à tous...
Je le sais, mais la tête n'arrête pas de réfléchir...
Félicitations Fabrice,
tu avances à grandes enjambées!
La mélodie du bonheur... ça viendra! Tu n'avais pas encore exprimé cette idée de ne pas "mériter" le bonheur. Que veux-tu dire par là?

Oui tout ne se résout pas en un jour. Concernant l'ordre des priorités, tu sembles t'interroger, mais tu évoques quasi concomitamment la relation avec ta compagne.
Je n'imagine pas un quart de seconde que tu l' "embêtes"  ou qu'elle soit indifférente à ce qui t'arrive. Que du contraire. Si tu veux que ta reconstruction se fasse avec elle - et toujours sur base du fait qu'elle est déjà au courant de tes antécédents avec d'autres hommes etc...- il me semble que vous devriez partager plus.
Paradoxalement, alors que tu sens plein de choses bouger en toi, c'est peut-être le moment de l'écouter d'une autre oreille. Pourquoi pas, pour amorcer le dialogue, lui demander simplement si vraiment elle a été embêtée par votre dernière discussion? 

Enfin bon, comme dit Burrhus, ça n'engage que moi!

Et à côté de ça, maintiens la garde sur le sevrage, continue comme ça! 
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