Dépendance sexuelle

Version complète : Puisqu'il fat se lancer: 15 jours pour commencer
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Alors? Organisée la course à pied? (moi j'ai été nager, c'est fait Tongue)
et oui, je suis allé courir ! J'ai même voulu rattraper le gars devant moi... pour frimer un peu et je l'ai payé ensuite... Mais je sens la fatigue et c'est bon. Encore merci pour l'encouragement et le coin de soleil qui m'a permis de sortir !

Une journée de reprise du travail. Les tentations sont là, devant mes doigts quand je tape ce message. J'ai beaucoup pensé depuis que je me suis lancé dans ce sevrage. Juste 4 jours et j'ai l'impression d'avoir pas mal avancé. Mais cela va être dur, j'ai mis la barre assez haute. Ma dépendance est sévère.
Il y a la dépendance à la pornographie sur les sites gays que je fréquentais quotidiennement surtout le soir lorsque je commence à relâcher au travail (c'est à dire à cette heure). Là, je préfère taper ce post.
Il y a aussi les chats sur différents sites et le passage à l'acte régulièrement avec des hommes rencontrés sur les sites ou dans les saunas. J'arrive à me sevrer sur 15 jours de sexe réel, mais pas du visionnage de sites porno. Cela fait 4 jours, les envies sont là, mais gérables.  
J'étais plein d'enthousiasme ce week-end et je sens que cela va commencer à baisser. Il va falloir gérer le quotidien. Je n'ai pas parlé à ma compagne de ce début de sevrage, j'ai failli le faire samedi matin, mais les mots ne sont pas venus. J'avais juste envie de lui dire que j'avais besoin d'elle, et que je devais continuer ma thérapie, essayer de comprendre ce qui ne va pas. Et sur son épaule j'ai pleuré. Les larmes sont plus simple que les mots.
Merci aussi à Burrhus pour les échanges en  privé, il m'a posé de bonnes questions qui m'ouvrent des réflexions intéressantes. Pas encore le moment d'en parler ici. Je vois mon psy jeudi et pour une fois, je suis impatient. Je commence à mettre des mots sur des maux (désolé pour le jeu de mot foireux): mon homosexualité refoulé, ma bisexualité, la place de mes parents.
Bonne soirée à tous, je vais essayer de ne pas passer ce soir, j'ai déjà passé beaucoup de temps ce W.E. et ce matin.
Fabrice,

J'aime bien comment tu écris. Je ne parle pas spécialement du style d'écriture mais plus de ce que tu livres de toi-même. Ce que nous écrivons nous le faisons avant tout pour nous-mêmes. Je trouve que tes messages ont de la profondeur. Je pense qu'écrire pourra t'aider dans ta démarche.

Tu as repris le sport et je pense que reprendre cette activité, qui pourrait paraître anodine, est un geste fort. Cela participe de ta reprise en main. Cela ne suffira pas seul mais cela va dans le bon sens. Tu vois aussi un psy et je peux qu'approuver la démarche. Je le fais moi-même et je trouve cela vraiment profitable.

Ta compagne ignore bien tout de ta dépendance ? C'est bien ça, je ne me trompe pas ?

Quant à Burrhus il est très bon pour les messages privés je crois. C'est quelque chose que je fais moins de mon coté, mais toutes les approches sont complémentaires ! Donc avec lui je ne doute pas que tu sois entre de "bonnes mains" !!
Merci steph pour ton post.
Ma compagne n'est pas totalement au courant de ma situation. Elle sait que j'ai des rapports avec les hommes, que c'est addictif chez moi. Ce qui a déclenché ma consultation chez un psy, et la fois où j'ai attrapé une MST et j'ai dû l'expliquer à ma conjointe car il y avait un risque pour elle. Elle ne me demande rien, mais elle sait que je ne vais pas bien. Elle me soutient sans rien dire. Elle me console quand je pleure et elle me tire pour aller de l'avant.
L'écriture a toujours été importante pour moi, j'ai commencé depuis de nombreux mois à écrire ce que je ressens dans des carnets qui me suivent quasiment nuit et jour... Je communique plus facilement par des lettres que par l'oral. J'ai déclaré ma flemme à ma compagne par un mail... Je me demande même si je ne vais pas essayer d'écrire plus longuement, j'ai commencé à en parler à ma compagne pour m'aménager un espace calme dans la maison.
Aujourd'hui, je voudrais revenir sur le sevrage, cela fait maintenant 5 jours sans sexe et sans porno. J'ai l'impression d'être sur la brèche, prêt à tout moment à tomber comme un funambule. Il y a des périodes difficiles dans la journée. La moindre contrariété réanime les envies. Je cherchais quelques choses sur internet et hop... J'ai testé aujourd'hui la relaxation pour faire diminuer la tension. Avec le psy, j'avais appris une technique de relaxation utilisé dans les crises de phobie, technique basée sur la respiration et la canalisation de l'énergie vers les doigts de main et de pied. Cela faisait longtemps que je n'avais pas essayé, cela a été plutôt bénéfique, je n'ai pas craqué.
Ce qui me manque le plus, c'est cette petite excitation, cette petite flamme qui brûle quand on est dans la consommation compulsive. J'ai l'impression que ma vie est terne sans cette excitation. Un sentiment quasi dépressif (de ce que je pense être la dépression).
Ce soir je vais bien (si ce n'est les courbatures de la course d'hier...), je n'ai pas craqué et je suis plutôt en forme. Demain est une journée chargée au travail, donc je n'aurai pas trop le temps de penser.
Ce site est pour moi une découverte et une aide inestimable.
Bonjour Fabrice le creux de la vague, le petit sentiment dépressif est inévitable, il fait partie du sevrage et ne dure qu'un temps, il faut le traverser.
Oui trouve toutes les petites choses qui t'aident à tenir, c'est au jour le jour que le sevrage se fait, un pas plus loin, mais c'est comme les gammes d'un musicien, ça paye.
Donc pas d'inquiétude pour la petite déprime, ton corps est habitué à une drogue, il faut qu'il se réorganise pour vivre sans. Il connaît pas encore bien, il va mettre cela en place, poser des jalons durables. La nature est puissante, et "la vie trouve toujours son chemin" (phrase empruntée à "Jurassic Parc")
Merci Burrhus,
mon corps réagit, j'ai l'impression de passer mon temps à son écoute pour éviter tous les dérapages. Où en suis-je ? J’ai l’impression de ressentir mon corps comme je ne l’ai jamais ressenti. Je ne sais pas si c’est le manque, mais je me retrouve avec de nouvelles sensations, je ne serais dire si elles sont bonnes ou mauvaises. Il y a eu l’insomnie hier soir, l’envie d’être dans les bras de ma compagne, puis non, puis encore, l’horloge qui tournait. La nuit a été agitée, ce matin le réveil où je me love dans ses bras. La tendresse, les caresses, puis l’envie et l’éjaculation précoce avant de la pénétrer, trop de tension, trop d’envie ? Et moi qui me retrouve comme un con, trahi en plein vol et démuni. Finalement, je lui dis que je ne pourrais pas ce matin. Je me suis blotti dans ses bras sans rien dire d'autre.

Je pense qu'elle doit commencer à comprendre que les choses changent. J’attends un peu pour lui parler, je veux me prouver que je peux me sevrer plusieurs semaines, je veux être fort pour moi et pour elle et lui parler de mes efforts et de l’aide qu’elle pourra m’apporter. Lui apporter ce sevrage comme une preuve de mon effort pour m'en sortir.

Cette scène ce matin qui me rappelle mes premières relations avec une fille. En vacances sous une tente, a peine le préservatif mis que déjà j'éjaculais. On se retrouve seul, honteux, moins que rien. J'ai fondu en larme et lui ai parlé de mes relations d'un jour avec d'autres personnes, sans préciser qu'il s'agissait d'homme. Je crois que nous n'en avons pas reparlé. Notre relation a duré huit ans, huit ans d'incompréhension, de douleur et d'amour. Aujourd'hui je la revois régulièrement, je lui parle de ma thérapie, de mes problèmes, de mon addiction. Elle me parle de la sienne. Comme des amis, nous passons de bons et trop rares moments ensemble. Elle ne va pas bien actuellement, je n'ai plus de ces nouvelles malgré mes messages. Nos discussions me manquent.

Etrange post où je ne parle que des femmes alors que ma pensée primaire va vers les hommes. Encore tout à l'heure, sorti dehors pour m'aérer l'esprit en mangeant un sandwich. Deux garçons isolés dans un coin du parc, je fus directement aux aguets, près à agir. Deux jeunes qui discutent et la flamme se réanime en moi.
6 jours... C'est long et cela passe vite. Toujours la même tension à la même heure. Il est 17H30, l'heure où j'hésite. Je vais ouvrir un autre dossier pour travailler. Je me sens fatigué (nuit courte) et assez fébrile. J'ai de plus en plus besoin d'échanger, de parler, d'écrire. Demain, je vois mon psy, cela fait 15 jours. Je vais lui expliquer mon choix du sevrage. Je n'ai pas vu ce point abordé dans le forum. Je me demandais si il y avait possibilité d'avoir un appui par des médicaments. J'ai par exemple failli me lever la nuit dernier pour prendre un somnifère. J'ai toujours refusé le traitement (mon psy aussi, nous en avions parlé au début de la thérapie), mais je ne veux pas devenir invivable pour les autres. Je suis tendu, excité, fatigué, un mélange assez étrange.
Allez je me plonge dans mon dossier avant de rentrer chez moi et en plus ce soir, il y a 'CHEF', pour ceux qui n'aurait pas suivi une super série sur le monde de la gastronomie.
Cher  Fabrice,

je te félicite non seulement pour les 6 jours de sevrage mais surtout pour tout ce que tu exprimes, les mécanismes que tu articules, le fait que tu acceptes et gère toute ta propre complexité.

En parallèle à cette complexité, j'insiste encore une fois sur la simplicité d'un leitmotiv qui dans les moments de doute doit t'aider à tenir le cap: le porno c'est NON, il n'y a rien de bon là-dedans! Comme l'a écrit ce bon vieux Dalaï-Lama, "Never give up", même dans les moments de solitude. 

J'entends bien ton "Ce qui me manque le plus, c'est cette petite excitation, cette petite flamme qui brûle quand on est dans la consommation compulsive. J'ai l'impression que ma vie est terne sans cette excitation. Un sentiment quasi dépressif (de ce que je pense être la dépression)."

Cette envie de ressentir cette flamme brûler ne doit pas être confondue avec la liberté. Au contraire, en te détachant progressivement du porno, tu vas ouvrir une palette de sources de satisfaction, te sentir beaucoup plus libre et vivre des expériences bien plus jouissives (je dirais même réjouissantes). Le rythme est différent, certes. Mais fais-nous confiance, le jeu en vaut la chandelle. Ce n'est pas vraiment lié, mais un des trucs que j'ai appris depuis le sevrage, c'est d'être patient avec la vie. Par exemple parfois tu donnes à certaines personnes, puis avec patience, sans amertume, tu réalises que tu reçois aussi, beaucoup même, mais d'autres personnes, à d'autres moments. Ce sevrage est le plus bel investissement à long terme que tu puisses actuellement t'offrir.

Never give up, courage.


Corto
Merci Corto, ton message me va droit au cœur et me réconforte dans mon choix d'arrêter. Tu as raison de me rappeler qu'il n'y a pas d'autres choix que celui de la LIBERTÉ. Depuis de nombreuses années (décennies), l'ALIENATION me gouverne. Que la flamme qui me ronge devienne la petite flamme de la chandelle qui nous éclaire dans nos choix libres. 

NEVER GIVE UP, NEVER GIVE UP
Une semaine, une petite victoire. Impossible de travailler depuis 15 minutes, je suis obnubilé par mes fantasmes. C'est vraiment handicapant. Impossible de me concentrer sur mon travail. Je viens donc ici poster mon commentaire quotidien.
Une journée en dents de scie. Je suis allé chez mon psy ce matin où ce ne fut que larmes. Le sevrage (je pense) me met dans un état de tension et de sensibilité extrême. Mais cela fait du bien d'évacuer une partie de la pression. Je suis aussi ressorti de chez lui avec une ordonnance pour des anxiolytiques (pas encore pris, mais besoin de me détendre). J'aurai voulu aller courir, mais il fait vraiment un temps de chien...
J'ai aussi annoncé à une amie (mon ex, nous avons vécu 8 ans ensemble) que je me lançais dans ce sevrage et je voulais sortir de ma dépendance au sexe. C'est la première personne (autre que mon psy et sur ce site) à qui je dis les mots comme ça. Nous avons eu une longue échange par mail, elle est aussi en thérapie, elle est dépendante affective. C'est étrange de se dire que nous avons partagé pendant 8 ans nos vies en étant tous les deux dépendants. Je ne crois pas au hasard, je pense que nos dépendances nous ont fait nous rencontrer, comme elles nous ont mené à notre séparation. Sans la dépendance peut-être ne l'aurait jamais connu ou bien serions nous toujours ensemble. Cela me rappelle les propos d'un sportif qui avait survécu à un infarctus. Il disait qu'il ne savait pas si il avait fait son infarctus à cause du sport ou bien si il avait survécu à son infarctus grâce au sport... Surement une discussion stérile... Dans tous les cas, je vais la revoir d'ici une quinzaine de jours... et j'ai hâte.
D'avoir écris ces quelques lignes a fait diminuer la tension, je suis plus apaisé. Actuellement, je ne pense pas au lendemain, je suis dans l'instant ou juste dans l'instant d'après, essayé de tout contrôlé pour ne pas chuter.
Merci à tous pour vos soutiens, à tous ceux et celles qui postent des messages qui permettent d'entrevoir des solutions, de se sentir moins seul.
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