Dépendance sexuelle

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Je pense qu'il faut substituer le vide par la création.

Met en place un territoire de créativité que jusque là tu t'interdis, (parce que tu l'estimes orgueilleux, égoïste, vain, où que sais-je ?)

La sortie de la dépendance est une réorganisation de son fonctionnement : interdit \ transgression de l'interdit.
Si tu t'interdit des choses mauvaises, il faut que tu transgresses des interdictions bidons (et qui pourtant te ferraient plaisir) que tu as toi-même mis en places pour des raisons fallacieuses, et qui sont aux pires inoffensives, aux mieux utiles aux autres.

... l'ennuie partira, et la déprime avec.

Moi c'est l'écriture d'un roman, avant je me l'interdisait, je me disais, "mais tu te prends pour qui de te croire capable d'être bon là dedans, (surtout que je suis très critique avec les œuvres des autres en général, surtout cinématographiques) ect...." Je m'y suis mis, et pages après pages, il se fait, je m'apprend en le faisant.
Fabrice,

je suis absolument stupéfait...Ce que tu viens d'écrire est très exactement mon sentiment...je veux dire que mot pour mot je m'y retrouve...c'est assez terrifiant, mais aussi un peu rassurant..bref, comme pour beaucoup de choses nous concernant, très ambigu...

C'est impressionnant...

Pour Burrhus,

je sais que tu as entièrement raison, mais pour ma part, je ME sens vide...Et d'autre part je n'ai aucune sensibilité créatrice, les quelques pistes que j'ai évoquées pour combler un manque, je n'arrive pas à m'y mettre, je n'ai pas l'énergie nécessaire pour y arriver...J'ai l'impression que le ressort est cassé...

Désolé de m'être immiscé de la sorte sur ton fil Fabrice, mais il me semble que du coup je peux y voir une lueur d'espoir, non pas que les difficultés des autres facilitent sa vie propre, mais je me sens moins seul face à cette terrible adversité...

Ekeiloh

Bonjour, 

Je rejoins tout à fait Burrhus sur le remplacement de l'addiction par la création, j'ai déjà constaté que ça me faisait un bien fou, et j'ai pu relier mes rechutes au moments où justement je ne créais pas. D'ailleurs, je suis en train de mettre en place un projet pro autour de la création comme "thérapie" pour les personnes qui n'ont pas de sensibilité ou d'habitudes artistiques, peut-être que le forum pourrait être un bon point de départ pour moi là dedans, pour développer ça... 

En tout cas, je ressens aussi ce vide, qui se remplit chez moi de cogitations inutiles et destructrices, mais comme tu dis Fabrice, tu as avancé, tu n'as pas cédé, et surtout tu l'as dit, tu en parles au lieu de le garder pour toi en attendant le pire. On peut y arriver ensemble, c'est le message que je retire de ce forum.
Je suis un peu partagé...

Il y a une partie de moi qui s'est un peu insurgée en se disant « oui mais on n'est pas forcément tous artistes ! » ; à la limite, peut-être faudrait-il remplacer le terme « création » par « moyen d'expression ». Il faut s'exprimer... Mais ce n'est pas toujours facile d'avoir quelque chose à dire, ou en tout cas de pouvoir le dire (peu importe sous quelle forme).

Il y a une partie de moi qui s'est aussi rappelée que j'ai pas mal créé par le passé, et que je ne le fais quasiment plus (voire plus du tout). Je ne pense pas que ce soit lié à mon addiction (peut-être plus globalement au rythme de la vie qui s'accélère et qui laisse moins de temps), mais je me dis que ça n'est pas forcément une mauvaise idée, d'essayer de s'exprimer, d'autant plus que la création est un phénomène assez introspectif.

Il y a donc une dernière partie de moi que ça effraie aussi, en partie à cause de ce côté introspectif. Outre la peur de se retrouver face à soi, il y a aussi les angoisses de la création qui peuvent me faire peur (la peur de « la page blanche », la frustration de ne pas réussir à exprimer ce que l'on veut faire ressentir, etc. des sensations que j'ai experimentées quand j'ai eu des périodes créatrices).

Bref, je suis partagé.

Désolé également de m'exprimer à ce point sur ton fil, Fabrice, mais la question me semble intéressante !
Qu'est ce qu'un processus créatif ? Peut-être que le mot création peut faire peur, car créer c'est se mettre en danger, oser, prendre des risques, se dévoiler. Je trouve cela très intéressant à creuser. Ce qui est marrant est que dans le cadre de mon travail, je viens de déposer un projet sur l'analyse du processus de création en prenant en compte les lieux, les acteurs et l'oeuvre.
Comme Trust, je me sens trop vide actuellement pour me lancer dans un processus de création. Mais n'est ce pas une fuite de ma part, la peur d'affronter la réalité, de me dévoiler, d'être moi ? (Tu vises toujours dans le mil Burrhus).

Dans un échange de mail ce matin avec une amie, j'avais repris les conseils de Asmyr qui proposait un projet de vie  (Post Asmyr).
Citation :3 : Sortir de sa zone de confort, profiter de la vie, élargir ses horizons, se trouver un projet de vie.

C'est moins ambitieux,  par contre, il me semble que je pourrais me fixer (pour moi, pour mon couple, avec mes enfants, avec des amis) des petits projets. Me mettre en mode projet comme pour le travail, avec des objectifs SMART (Spécifique, Mesurable, Ambitieux, Réaliste et Réalisable, et Timé) avec un rétroplanning. C'est contraignant, je ne sais pas si j'aurai le courage, mais cela pourrait me permettre de me sortir de ma léthargie actuelle. Après cela ne donne surement pas un sens à la vie, mais cela permet de continuer à avancer.
Maintenant, il faut trouver ces projets pas trop ambitieux, pas trop ridicule non plus. Mais là, si j'avais un petit projet juste pour le W.E. je me sentirais surement mieux...

PS: pas de soucis Nostrum Fellow et TruST pour vos expressions sur le fil, elles sont précieuses et alimentent la réflexion. Merci pour vos réactions.

Ekeiloh

Fabrice, c'est bien que tu t'en rendes compte, que tu apportes de l'eau à ce moulin, car même si tu ne prends pas CETTE decision la, tu sais que tu dois faire quelque chose. 

NostrumFellow, je suis bien d'accord là-dessus. Le projet que je mets en place, c'est de devenir art-thérapeute, et JUSTEMENT, l'intérêt réside dans le fait que l'art-therapie n'est pas pour les artistes. Ce sont des exercices sur un support proposé par le thérapeute, et le fait de ne pas maîtriser le support en question (chant, peinture, argile etc) permet de ne pas se concentrer sur la technique, mais de se lâcher. Mais la je parle bien d'avoir quelqu'un en face, qui propose l'exercice et avec qui tu peux échanger.

En fait, je mets dans "création" beaaaauuuucoup de choses. Par exemple, coder un site internet, pour moi, c'est de la création. Même si c'est moche, même si ça marche pas. Le fait de réaliser quelque chose, c'est de la création. Monter un meuble Ikea, c'est de la création. Imprimer des photos et en faire un album de famille... c'est simplement avoir un projet, qui prend plus ou moins longtemps...

Enfin c'est ce que ça m'inspire à moi en tout cas.
Ekeiloh a écrit :En fait, je mets dans "création" beaaaauuuucoup de choses. Par exemple, coder un site internet, pour moi, c'est de la création. Même si c'est moche, même si ça marche pas. Le fait de réaliser quelque chose, c'est de la création. Monter un meuble Ikea, c'est de la création. Imprimer des photos et en faire un album de famille... c'est simplement avoir un projet, qui prend plus ou moins longtemps...

Je suis assez d'accord avec ça, c'est un peu pour ça que j'avais parlé de « moyen d'expression » aussi, qui me semblait plus large que création. L'essentiel c'est de trouver un projet qui permet de s'exprimer d'une manière ou d'une autre...

Il faudrait que tu parles un peu plus de ton projet d'art-thérapie, je trouve l'idée intéressante !

Sinon le problème malgré tout reste de trouver un projet, une idée sur laquelle se fixer. C'est un autre volet « difficile » du processus créatif (et c'est aussi un peu ce que je voulais dire avec la peur de la page blanche), quel qu'il soit.

D'ailleurs Fabrice, en projet avec tes enfants, si tu as un jardin, il y a plein de choses à faire (aménager le jardin, s'occuper des fleurs, construire des cabanes à oiseaux, faire un coin potager...). Pour toi, si un peu d'informatique ne te fait pas peur, t'essayer à monter ton site internet ou un blog (pour parler d'une passion, parler de tes lectures, des films que tu as vus etc.) ça peut aussi être une idée.
J'espère que tu trouveras quelque chose qui te convienne et qui te permette de t'exprimer et de te changer les idées !
Bon finalement pour le jardin, je verrai une autre fois, vu la météo, c'est plus la piscine dans le jardin Shy
Ce message pour vous mettre un lien vers cet article sur la pleine conscience(article). Entre anti-dépresseur et méditation, il est dingue de se poser la question !
Je continue à pratiquer régulièrement (quasi-quotidiennement) et je pense que cela m'aide à tenir et à garder pied dans l'instant présent. Je vais peut-être prendre aussi quelques séances pour progresser. Je viens de voir qu'il y avait une personne qui donnait des séances dans ma ville.
Est ce que quelqu'un aurait un bon livre à me conseiller sur la dépendance sexuelle ? J'ai eu une discussion hier avec ma conjointe et j'ai compris (cru comprendre) qu'elle ne prenait pas la dimension de l'addiction. Elle pensait qu'il fallait simplement 'tourner la page'. Elle ne m'en parle peu, mais c'est très difficile pour elle. Je ne suis jamais allé avec elle dans les détails de mon addiction (trop sordide), mais j'ai l'impression que pour lui faire prendre conscience, je vais peut-être devoir passer par cette phase. Difficile, je me sens incompris, et je lui en veux de ne pas me comprendre, alors qu'elle fait un effort en m'écoutant, en restant à mes cotés.
Sinon bon 1er mai et bon repos à tous !

Ekeiloh

Fabrice: ce n'est pas la première fois que je vois des dépendants (y compris moi) confrontés à l'incompréhension de leur conjoint/e. Je n'ai pas de lecture à te proposer à ce sujet malheureusement. Mais j'ai déjà vu la situation un peu évoluer grâce à une discussion du conjoint avec un autre dépendant, quoiqu'il en soit des solutions existent mais malheureusement pas de baguette magique, je vous souhaite de trouver une voie qui vous conviendra. Bon courage.
Par contre la pleine conscience, ça c'est vraiment une partie de la solution pour le coup! Dans cette lignée, je te propose de voir du côté de Christophe André, son discours me parle.

NostrumFellow, je vais ouvrir très bientôt un sujet dans parcours et sevrage, je poserai un peu plus les bases de l'idée de mon projet d'art-therapie. Certes, je n'en suis pas encore à ouvrir un cabinet, mais ça avance, et ça me fait du bien d'avoir un projet qui entre dans mes valeurs et ma vision du monde.
Merci Ekeiloh pour tes conseils.
Je ne sais pas trop du coté de ma conjointe si c'est une prise de conscience, un refus de voir la réalité ou la peur (pudeur) de discuter de cela. En fait, j'ai peur que le changement que je vis actuellement ne soit pas partagé avec ma conjointe alors que j'en éprouve le besoin. Mais tu as raison, ce n'est pas évident. Mais, mieux communiquer avec ma conjointe fais aussi parti du problème. Pour vivre intimement, j'ai besoin que l'échange soit dans les deux sens, ce qui n'est pas le cas actuellement.
Concernant la pleine conscience, je viens de m'inscrire à 8 séances avec une psychologue de l'hôpital qui travaille sur la dépendance (principalement alcool). Je commence jeudi avec une séance en groupe (7 personnes) de 2h30 toutes les semaines et une journée pour conclure. La discussion que j'ai eue avec elle m'a vraiment convaincu sur l'utilité que pouvait avoir ce type d'approche pour lutter contre les rechutes. Le programme que je vais suivre n'est pas axé sur la dépendance, il s'agit d'une mise en pratique de la pleine conscience (aussi bien pour la réduction du stress, dans la vie de tous les jours). A suivre, je vous tiendrai au courant, mais oui, c'est une  voie intéressante.
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