Dépendance sexuelle

Version complète : Récit de sevrage
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Bonsoir à tous,

Je me suis présenté dans le topic suivant : 

http://www.dependance-sexuelle.com/sujet...tion--3563

Stef, j'ai finalement décidé de créer un nouveau topic, donc inutile de renommer l'autre ! Merci tout de même.

Lors de mon arrivée sur le forum, j'avais entamé un sevrage qui n'a duré que 4 jours. A partir d'aujourd'hui, j'en entame un nouveau avec un objectif sur 10 jours. 

Je vais continuer de développer un petit peu mon vécu de la dépendance, en tentant de revenir vers mes plus jeunes années, lorsque le vice a commencé à prendre racine. 

Adolescent, je me souviens d'avoir commencé à être excité par les images de femmes dénudées : revues, publicités de lingerie, films, publicités en rue, clips MTV, etc. Un de mes amis de l'époque possédait un ordinateur avec internet, et il téléchargeait, sur p2p, des pornos. Ma confiance en moi, à cette époque, était très basse, et j'imaginais, je ne sais pourquoi, que jamais les filles ne s'intéresseraient à moi. Cela a très vite changé, mais le porno et les images ont déjà servi d'exutoire dès l'âge de 14-15ans, exutoire aux frustrations d'un adolescent pour qui les fantasmes, finalement, devraient être naturels. 

Ma première relation sentimentale a véritablement révélé l'étendue de ma libido, qui, sans être pathologique, était toujours en recherche. Les tensions de couple, les ruptures, et la consommation d'alcool en sortie ont contribué, je pense, à me diriger vers le porno. Il y a quelques années, j'avais aussi une opinion assez défavorable sur les femmes car j'ai été déçu par mon premier amour. Convaincu de l'existence de l'absolu en amour, je me suis rendu compte que sa démarche était plus frivole et superficielle ; les autres filles de mon entourage, elles aussi, semblaient plus attirées par le fait d'avoir des aventures plutôt que de chercher l'amour. Mon opinion s'est adoucie par la suite, mais le porno était peut-être inconsciemment lié à cette image des femmes que j'avais ; peut-être était-il le lieu où moi aussi, j'étais frivole, et où je prenais ma revanche sur le genre féminin. 

Vers 21 ans, j'ai eu ma deuxième relation vraiment sérieuse. J'avais réglé pas mal de problèmes ; je ne me considérais pas comme dépendant même si je consommais du porno, mais j'avais arrêté le cannabis et diminué l'alcool. Ma compagne de l'époque souffrait probablement d'une pathologie psychiatrique que je n'ai jamais réussi à cerner, mais elle passait par des états extrêmes d'exaltation et de bonheur profond, et des états suicidaires, crises d'angoisses, etc. Nous avions une vie amoureuse tantôt magnifique, tantôt morbide. Ainsi en était-il dans nos rapports sexuelles : elle m'a appris ce qu'était réellement faire l'amour, mais j'ai aussi aperçu un nombre incalculable de blessures qui peuvent être liés au passé sexuel d'une personne ; elle a aussi servi de miroir à mes propres problèmes, et je me suis vu tout cru, moi avec ma pauvre sexualité de consommateur d'images, comme un condamné. En fait, à cette époque, je me suis condamné comme elle-même l'avait fait pour elle. 

Je continuerai une autre fois. Je ne sais pas si il est bien pertinent d'écrire tout ça ici.

Bonne semaine à tous, et courage à ceux qui luttent ! 
Salut Dark,

Tu dis que ta dernière compagne t'a «appris ce qu'était réellement faire l'amour». Crois-moi, lorsqu'on se libère du porno (partiellement ou totalement), c'est encore mieux ! Sinon je crois qu'il serait intéressant que tu ajoutes sur cette publication des informations sur ton monde de vie (sports, alimentation, vie sociale) même si tu les a déjà mentionnées ailleurs. Ça rendra la tâche plus facile à ceux qui veulent t'aider.

Tu l'as un peu dit, le porno, c'est la facilité. Facile en quoi ? Accessible, gratuite, sans sentiments, assurance de parvenir à l'orgasme. Surtout, le porno évite d'avoir peur «d'échouer» dans sa responsabilité de faire jouir sa partenaire. Rien de plus alléchant pour un jeune adolescent qui manque de confiance en lui, tu l'auras compris ! Le porno est venu combler un manque dans ta vie, mais il s'est inséré alors que tu n'avais pas toi-même construit ton identité sexuelle. Ton éducation sexuelle sur des médias hypersexualisés et possiblement des confidences de copains qui ont une éducation sexuelle équivalente. 

Je sais que tu as lu beaucoup dans la dernière semaine sur ce forum. Tu as déjà amassé beaucoup d'information sur la dépendance sexuelle, mais je crois pouvoir rajouter un petit quelque chose. Sevré, ta vie sexuelle sera meilleure. Des actes/positions sexuels qui ne t'excitaient pas t'exciteront alors que pour d'autres, ce sera probablement l'inverse. Moins de sexe, pour du meilleur sexe !

Quoi qu'il en soit, c'est bien que tu ais toujours recherché des relations sérieuses. Souhaitons que la prochaine soit la bonne Smile.
Charlot, je te remercie pour ta réponse. Je lisais parfois ce forum avant de m'y inscrire, et, comme je ne l'ai peut-être pas encore noté, le processus de prise en charge de la dépendance a commencé il y a déjà longtemps ; disons que je m'étais fixé des limites, et j'ai accepté de prendre conscience de mon problème avant de déraper vers une situation encore plus sordide et incontrôlable. Pourtant, dès que quelque-chose de négatif, voire d'uniquement ennuyeux, m'arrivait, je plongeais la tête la première vers une période d'un jour ou de quelques jours dans le noir.

Alors, quelques précisions sur mon mode de vie : je pratique du basket en club 3 fois/semaine, je pratique un instrument, j'aime cuisiner, je suis enseignant, en couple depuis 7 mois, j'ai un bon groupe d'ami avec lesquels nous avons l'habitude immémoriale de picoler (habitude qui s'est adoucie, mais tout de même). J'ai arrêté de fumer il y a environ 8 mois, mais depuis 4 mois, je refume lorsque je sors boire un verre.

Comme ma dépendance, depuis les années a connu des hauts et des bas, je pense avoir connu une vie sexuelle saine par périodes ; cependant, même lorsqu'elle est mise à distance, je sens que l'addiction est toujours là à guetter, et même si je n'arriverais peut-être jamais à la détruire totalement, j'aimerai, une fois pour toutes, savoir que je peux contrôler son retour. 
Hier ce fût très compliqué, et je n'ai pas craqué alors que je m'y étais résigné plusieurs fois. L'humeur est donc un peu moins morose aujourd'hui. Demain, je pars quelques jours avec ma compagne, cela fera du bien. 
Malgré un bon séjour à l'étranger avec ma compagne, j'ai craqué ; deux fois sans images, et l'une avec des images dénudées mais pas de porno. 

Je vais tenter de rester positif, de de considérer que je suis toujours sur une bonne lancée. Pourtant je me sens très mal de l'avoir fait, mais malgré une sexualité "normale", il y a une pression distincte, parallèle, qui s'exerce. 

EDIT : je viens de faire le test "Orroz", et j'en suis à 12. 
Donc selon le test d'Orroz, tu es "en train de devenir pornodépendant", ce qui est alarmant (dans le sens où il faut réagir !) et rassurant en même temps, dans le sens où cela sera plus facile de t'en sortir maintenant que si tu deviens vraiment dépendant. Bref, il faut réagir et ne pas attendre que les choses empirent !
Je rechute tous les jours, et de plus en plus pour l'instant. Pas de porno, mais c'est bien le seul point "positif". 

Oui Stef, même si je ne suis pas sûr que, de mon côté, il s'agisse vraiment de "porno dépendance", mais plutôt à la masturbation et aux fantasmes.
Que veux-tu dire par là?
Quand je parlais de porno-dépendance je l'employais dans un sens bien plus large, celui de la dépendance sexuelle. Je ne suis pas certain qu'il y ait beaucoup de différence au final entre une dépendance au porno et une dépendance à la masturbation et aux fantasmes. Les supports sont différents mais les mécanismes de la dépendance sont assez similaires il me semble...
Je suis maintenant convaincu que tout cela est la même chose, c'est de la dépendance sexuelle. Elle peut prendre différentes formes chez différentes personnes ou à différents moments de la vie. En regardant rétrospectivement, je m'aperçois que cela a pris plusieurs formes chez moi: il y a eu une phase masturbation intense (avec pas nécessairement de pornographie, sans image on peut développer les fantasmes), une phase de visionnage de porno / d'image (sans nécessairement de la masturbation) et une forme de rapports sexuels effrénés avec les hommes, et des phases où tout se mélange... J'essaie de compenser l'un par l'autre. Au final c'est de la dépendance sexuelle. Le sevrage est le sevrage de toutes ces formes.
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