Dépendance sexuelle

Version complète : Etapes 2 et 3 : la puissance supérieure
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Je voulais parler d'un truc que je viens de comprendre et qui me semble plutôt positif. En tant qu'athée j'ai toujours eu un peu de mal avec les étapes 2 et 3, à propos de la puissance supérieure. Les deux étapes sont :
[color= #8ba9e1; font-family: Old English Text MT]2[/color] Nous en sommes venus à croire qu'une puissance supérieure à nous-mêmes pouvait nous rendre la raison.  
[color= #8ba9e1; font-family: Old English Text MT]3[/color] Nous avons décidé de confier notre volonté et notre vie aux soins de Dieu tel que nous Le concevions.
 J'imagine que ça ne doit pas poser de problèmes quand on croit en Dieu, mais moi du coup j'arrivais pas à voir ce que devait être cette puissance supérieure. Dans les groupes de parole, ils expliquaient clairement que le groupe ne peut être considéré comme une puissance supérieure, ça n'est pas non plus un mentor ou n'importe quelle personne. Dans les textes des douzes étapes, il est ensuite écrit simplement "Dieu, comme on le conçois", puis simplement "Dieu". Alors évidemment je ne cherche pas une interprétation athée à pourquoi ça aide les autres. C'est juste qu'il m'en faut une pour moi, d'interprétation, un "Dieu tel que je le concois", et malheureusement je suis vraiment complètement athée, c'est sans espoir, même pas une toute petite divinité. Donc peut être que pour les croyants, tout ce travail est déjà fait, mais moi il faut bien que je me trouve un "Dieu tel que je le concois", et je pensais venir le partager ici, et si possible avoir l'avis de croyants aussi, si ils veulent. Enfin, plein de blabla pour en arriver là : pour moi, confier sa volonté et sa vie à Dieu c'est surtout renoncer à sa propre volonté. La volonté du dépendant c'est une lute permanente face à la souffrance, l'échec mène à la culpabilité, on essaye de se forcer à vouloir pour enfin faire les choses, on perd beaucoup d'énergie, on lute pour trouver notre volonté. Mais faire appel à Dieu, confier sa volonté à Dieu, ça veut dire renoncer à notre propre volonté, renoncer à la force de la volonté et se contenter de l'action. Les décisions sont dictées par Dieu, d'un point de vue croyant.  Il n'y a pas de choix à faire, il n'y a pas à réfléchir, il faut juste suivre la volonté de Dieu. Comme je suis athée, pour moi, la volonté de Dieu c'est le meilleur choix possible, et si on est honnêtes, je pense que les bonnes décisions sont accessibles, mais difficiles à faire par la volonté et c'est pour ça qu'on préfère souvent le déni. Et tout ça signifie qu'il ne faut pas attendre d'être prêt pour mettre à exécution les bonnes décisions, il ne faut pas attendre notre propre volonté, mais utiliser la volonté d'une puissance supérieure.Pour moi, la vie d'un dépendant c'est un peu comme une route qui traverse un paysage montagneux. Les problèmes sont autant de montagnes à contourner ou a franchir, les routes montent lentement et en lacets, ça demande beaucoup d'énergie et c'est long et fatiguant. Et souvent on n'a pas cette énergie et on se laisse redescendre dans la vallée. Comparé au chemin par la route, je vois le chemin de la puissance supérieure comme une voie ferrée. Le train, lui, il va tout droit. Quand il y a une montagne, il passe dans un tunnel, et quand il y a une vallée, il passe sur un pont (je sais que c'est pas toujours le cas ni pour les routes ni pour les trains, mais on va dire que si). On n'a pas besoin d'autant d'énergie pour utiliser la voie ferrée. Mais les montagnes sont toujours là autour de nous, les souffrances sont toujours là, mais elles n'affectent plus nos décisions (on n'a plus besoin de les gravir, les montagnes), les montagnes font simplement partie du paysage. Et je pense que c'est ça pour le fait de s'en remettre à une force supérieure. La souffrance est toujours là, il ne faut pas détourner les yeux, il ne faut pas s'enfemer dans une bulle pour nier la présence de la souffrance, mais simplement elle fait partie du paysage et n'affecte plus (dans l'idéal) nos choix. Pour la procrastination c'est assez évident en fait. Quand je procrastine beaucoup, je peux prendre parfois 3h entre le moment où je me lève le matin et le moment où je pars au boulot. C'est parce que je reste longtemps sous la douche, je me sens mal et je ne veux pas sortir, je ne suis pas prêt. Puis je ne veux pas partir bosser, je traine, je lis des trucs, partir me met un stress et je n'arrive pas à le regarder en face. Pour certains ça pourra avoir l'air con, mais ça n'est qu'une dépendance comme une autre. Vous pourriez avoir envie de me dire "mais fais-le maintenant ! tout simplement ! puisqu'il faudra le faire de toutes façons à un moment donné", mais évidemment c'est exactement ce qu'on pourrait dire pour n'importe quelle autre dépendance : "mais ne le fais pas ! tout simplement ! puisque tu as dit qu'un jour tu voudrais arrêter complètement, autant arrêter maintenant!". Mais évidemment la force est très puissante. Trop puissante. Même au boulot, dans mes pires jours, je peux rester 11h au bureau sans vraiment commencer à bosser même une seule minute (j'ai internet au bureau) ou alors bosser sur des trucs pas importants, en prenant trop de temps. (mais maintenant ça va déjà mieux). Et si je prends trop de temps c'est parce que j'ai besoin "d'être prêt" pour faire les choses. Quand une tâche me dérange, j'ai la sensation que je ne suis pas encore prêt et j'ai envie de faire autre chose avant de commencer. C'est très bizarre. Et j'ai déjà essayé de faire les choses sans attendre "d'être prêt", mais ça ne fonctionne pas longtemps. Mais s'en remettre à une puissance supérieure, j'ai l'impression que c'est différent. On a une impression constante d'une présence qui prend les décisions pour nous. Faire les choses fait moins souffrir, ou en tout cas ne pousse pas contre nos décisions, mais plutôt contre les choix de cette puissance supérieure, et nous on est juste acteurs et plus metteurs en scènes, on est presque témoins. Peu importe si on est prêts ou pas, on n'est plus que des pantins et c'est notre puissance supérieure qui tire les ficelles. Les peurs, les besoins, les angoisses, les regrets, la honte face aux rechutes et les fantasmes, ils peuvent venir à nous mais il ne sont (dans l'idéal) que comme un film au cinéma. Sans incidences sur notre vie réelle. Et ça donne aussi une impression d'un objectif constant qui est là en permanence et qui est immuable. Quoiqu'on se dise, on est différents chaque jours, on a différentes humeurs, certains jours on est forts, certains jours on est faibles. Mais Dieu, lui, il est constant, il est toujours Dieu. Et ça me fait un peu penser à la musique classique indienne, que j'aime assez. Pendant tout le morceau, il y a un note en fond sonore qui est toujours la même, et la mélodie est jouée par dessus cette note. La mélodie monte, descend, fait des phrases, mais la note dans le fond est toujours la même, constante. Les phrases musicales partent toujours de cette note et retournent à cette note. C'est comme une ligne qui ne fléchit jamais, comme le train qui traverse la montagne sans jamais s'arrêter. Et surtout, les souffrances sont là mais n'affectent pas nos choix.  Et c'est aussi très sembable à la méditation bouddhiste, la méditation de pleine conscience. Qui est aussi une bonne aide pour les dépendances, il y a des bouquins sur le sujet (je veux dire méditation et dépendances). Méditer c'est observer ses sensations sans les juger, sans être affectés par elles, mais surtout sans les dénaturer, telles qu'elles nous apparaissent. Même si elles sont horribles, il faut juste les voir. Elles ne font que partie du paysage. C'est assez dur à réaliser, et j'ai l'impression que de penser à la puissance supérieure, de l'avoir en soi en permanence, c'est quelque chose de plus efficace dans la vie de tous les jours que cette idée (mais autant faire les deux). Dans ces bouquins sur la méditation, ils disent que pour un athée, sa puissance supérieure peut être son "bouddha intérieur". Bouddha veut dire "éveillé". Quand ils disent qu'on a tous un Bouddha à l'intérieur de nous, cela signifie qu'on est tous parfaits à l'intérieur, mais qu'il faut juste qu'on ouvre les yeux sur les choses. La perfection serait en chacun de nous mais qu'il faut juste travailler (et méditer) avec humilité pour la trouver. (cette perfection n'est pas égoïste, je pense, puisque la perfection comprend aussi l'humilité). Alors ils disent qu'on peut utiliser notre Bouddha intérieur comme puissance supérieur, mais personnellement je préfère l'idée que cette puissance supérieure est à l'extérieur de nous. J'essaye de pratiquer et la méditation et le fait de se remettre à cette puissance supérieure. Mais comme je suis athée, pour moi, je suis obligé d'imaginer cette puissance supérieure, mais pour moi ça a l'air de marcher pour le moment. Et la présence de cette puissance supérieure doit s'entretenir par la prière. Comme je suis athée, ça sera une prière athée, mais honnête, parce que je veux m'en sortir. Voilà, j'espère que j'ai rien dit qui puisse fâcher les croyants, c'est pas du tout l'objectif. Je voulais juste donner mon point de vue sur la chose et peut être que ça pourrait servir à un athée ou n'importe qui d'autre. Mais peut être que toutes ses sensations sont des choses que les croyants connaissent déjà. Mais si vous ressentez les choses différement j'aimerais bien avoir des avis.
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