Dépendance sexuelle

Version complète : Je me relève (sevrage de Neil)
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Bonjour à tous,

4 années que j'essaye de m'en sortir, ma situation a beaucoup évoluée mais force est de constater que je suis encore dépendant. Aujourd'hui encore j'ai chuté.

Je n'ai jamais cessé d'y croire pendant ces 4 années d'introspection mais je dois avouer que je commence à être las de ces rechutes. J'ai tenu un carnet il y a longtemps, j'ai fini par l'abandonner... Aujourd'hui je me dis qu'il faut que je matérialise à nouveau l'engagement que je prends avec moi même pour essayer de donner un nouveau souffle à mon sevrage.

Je suis le cul entre deux chaises parce que très honnêtement j'en ai ras le bol de ma raconter, j'ia l'impression d'avoir fait le tour de la démarche, pourtant quelque chose fait encore résistance chez moi... J'ai bien réussi a tenir plus d'un mois me pensant naïvement proche de la sortie du tunnel, puis deux click auront suffit à me replonger dans mes travers. Depuis quatre jours j'essuie une rechute et je veux briser la spirale avant de compromettre encore un peu plus ma situation sociale et psychique.

Bref il faut que je change de stratégie c'est une évidence. Je vie trop mon sevrage de manière passive, je n'ai pas encore produit assez de changement dans ma vie. Je procrastine trop, je suis un doux reveur qui imagine un avenir radieux et qui finalment se complait dans un présent médiocre... Espérant qu'en observant l'abstinence tout s'arrangera, tout ira de paire. Je ne suis plus acteur de ma démarche je suis passif, comme je le suis devant mon écran, les heures défiles, les journées, les mois, les années et moi je suis là.

Pourtant j'ai repris pas mal d'aspect de ma vie en main : sport, sociabilité. mais ca ne suffit pas.

Comment parvenir à allumer cette étincelle ? Je fais des plans sur la comète en remettant tout au lendemain sans cesse et rien n'avance, ca m'angoisse, donc je replonge... Le pire c'est que je ne prends presque plus de plaisir à ses visionnages, mais ca me donne une bonne excuse, je suis accro alors ma vie est merdique mais quand je ne le serais plus tout ira mieux. J'ai 33 ans et raisonne comme un enfant... L'idée ce n'est pas non plus de me rabaisser, j'ai appris à m'aimer mais là c'est juste du constat, je suis un reveur qui n'agit pas.

Je ne fais pas de grande promesse je les ai trop de fois trahie, je vais juste tacher d'essayer enfin de vivre dans l'instant et d'arreter de faire des plans sur la comète. Je dois travailler sur ma proccrastination car c'est elle qui me refout la tête sous l'eau.

C'est un peu le foutoir ce premier post mais ca refléete bien mon état d'esprit.

Il faut que j'arrête de rejeter la faute sur les autres car c'est une manière de se délester de la responsabilité qui est aussi la mienne. Difficile équilibre à trouver entre accepter ses faiblesses et ne pas se flageller au contraire apprendre à s'aimer et se respecter.

Je ne sais même pas pourquoi je viens me raconter ici, j'attribue encore une vertue magique à ce post en m'imaginant qu'il va lancer enfin mon sevrage définitif. C'est ma gestion du présent qui seule peut m'offrir cette liberté. A chaque fois que j'abandonne le présent pour rever mon futur je suis dans le faux, dans l'illusion. Je mesure l'écart entre mes illusions et ma réalité, cela génère de l'angoisse et me refout la tronche dans la merde.
J'allais dire je vais essayer... c'est fou comme cette feignantise me cole à la peau, en disant je vais essayer on intégre déja le fait qu'on ne s'engage pas pleinement. Donc je dois et je vais me réaproprier le présent tout le reste n'a pas d'importance, ce passé fardeau que je traine, cette avenir radieux que je m'imagine sans cesse... Je m'impose donc de ne plus repousser au lendemain les actions que je dois réaliser.

Je commence maintenant.

Mettre mes pensées noir sur blanc me permets de prendre de la hauteur par rapport à mes schémas de penser, je n'aurai pas du arrêter ces écritures que je pensais inutiles. Je viendrai donc alimenter mon post dans un futur proche.
Bienvenu parmi nous Neil (joli pseudo au passage, HEAT est vraiment un excellent film).


En relisant ton post. j'aurais pu croire l'avoir écrit. J'ai fait aussi ce constat dernièrement: 10 ans que j'ai mis un nom sur ce mal qui me ronge, et 10 ans que je n'ai pas avancé sur le sujet...


En tout les cas, comme tu as du t'en rendre compte en postant, partager sur ce forum déchargent d'un poids, et même si l'on échange avec des inconnus, pour une fois au moins, on partage ce problème qu'on s'évertue à camoufler aux autres dans notre quotidien...


Courage "l 'artiste" (clin d’œil à Heat), t'es pas tout seul ici...
Bonjour Neil McCauley.
Tu as une bonne écriture pour transmettre l'athmosphère de celui qui n'y croit plus tout en sachant qu'il n'as pas le choix, qu'il doit y croire et combatre quand même. C'est typiquement le genre de témoignage de quelqu'un d'expérience sur le sujet, et qui de ce fait est un élément très fiable sur ce forum, parce qu'on ne la lui fait plus. Tu as déjà franchit des étapes d'acceptation de toi. Ton discours m'amène à deux remarques : 

L'histoire de la responsabilité d'abord. Tu en as marre de rejetter la responsabilité sur les autres, et tu veux prendre ta part, mais tu te sens incapable d'assumer ta part. Là je pense que tu es dans une vraie impasse. Face au mal que tu subbis, ton addiction, tu cherches un coupable parce que tu as soif de justice, et que s'il n'y a pas justice, alors ta vie te semble absurde. 
C'est une grande question philosophico-religieuse où la multiplicité des réponses possibles te laissent un grand champ d'investigation.
Tu as une faiblesse plus forte que toi, et tu ne peux raisonnablement incriminer personne, c'est comme celui qui naît le cordon ombilical autour du coup, et qui dès le départ de sa vie doit assumer ne pas avoir l'usage de ses jambes (j'ai un ami dans ce cas là), c'est la faute à personne, mais qu'est-ce que c'est difficile à vivre.
La solution pour moi après un tel constat, c'est, sans idolatrie de soit-même, avoir un grand amour pour son unicité, sa particularité, son histoire, parce que c'est de l'originalité que naît l'étonnement des autres, et ce qui étonne c'est la vie qui ......est communicative.

Deuxième remarque, c'est ton côté passif réveur. La société qui base la réussite sur l'efficacité ne peut proposer une place à ce genre de tempérament, mais... c'est elle qui se trompe.
Regarde Saint Exupèry dans son désert, avec son avion cassé qu'il n'arrive pas à réparer ; alors il se lasse d'essayer, et puis passif, il laisse son imaginaire au travail, et écrit ce chef d'oeuvre qu'est "le petit prince". Ensuite, mystèrieusement, il réussit à réparer son avion et est sauvé d'une mort certaine. 
Quand il a écrit ce livre il pensait que son écriture ne serait jamais lu, que cela partirait dans les vents de sable. Il a donc écrit sans recherche d'efficacité. Pour moi c'est la même définition de l'artiste, elle nous rappelle la gratuité de la vie. Je pense que tu es de ce genre de gars, un artiste, et tant mieux si personne ne le sais, tu n'en serra que meilleur.

Prend un peu de temps aussi pour les autres du forum, aider nous aide, nous oblige à voir la problèmatique de l'addiction par des angles inenvisagés, rend notre expérience utile et donc notre combat moins absurde, et quelle joie de voir quelqu'un avec un peu moins de chaines aux pieds après notre rencontre avec lui.

A bientôt.
Hello cher ami

Poser ses peines, ses doutes et ses interrogations aide bcp en effet. Cela permet de se relire, de ne pas oublier, lorsque l'on a espéré, lorsque l'on a trouvé des solutions...

En pleine crise, on est comme entre parenthèse de soi-même, plus rien n'a d'importance, on oublie même pourquoi l'on se battait, et en fait, on s'en fout. Seul compte le shoot final, peu importe quand il arrivera, dans 5 minutes ou dans 5 heures... 

Alors oui, bienvenue ici, de retour tel un fils prodigue. Venir ici, je le pense, permet d'organiser sa pensée, de se dresser un chemin, de ne plus être une coquille de noix balayée par la houle. Et ici, tu auras de l'écoute. On se sent si seul, face à cette addiction. N'hésite pas à partager. Et ensemble, nous nous soutiendrons.
Hello !

 Déjà venir en parler est un grand. C'est un signe de prise de conscience qu'une chose ne  va pas. C'est un signe que l'on veut s'en sortir, avancer et devenir une personne meilleure.


 Courage à toi! Courage à tous!
Bonsoir,

Neil,  ton post me parle...avoir fait le tour, radoter, se relancer mais tu es là c'est que tu n'as pas abandonné et dans qq heures, jour su auras d'autres idées pour avancer! Et tu ne parles pas de tes progrès. Je n'ai pas de solution et pour moi effectivement je me demande comment on passe de 1 à 0..définitivement zero. Pour moi c'est comme quand on lance une pierre dans un lac l'onde est marquée au début : des hautes (maitrise, bonheur) des bas (rechutes) et resserré puis cela s'estompe? 

Mais pour mois, c'est notre inconscient et ses comportements réflexes qui nous mènent aux 'rechutes'. S'en convaincre c'est alors :
  • ne pas sans cesse culpabiliser de ne pas être à la hauteur, d'échouer etc.Alors pas besoin de te flageler car ce n'est pas t afuate! A un moment donné tu passes sous son contrôle, sous la pulsion et justement tu ne contrôles plus rien, tu peux juste limiter la ''casse'. je ne sais pas si tu parles de pulsions qui te pousse a de la conso de porno virtuel ou bien des plans.
  • c'est accepter que les années ne comptent pas. Pour l'inconscient il n'y a pas de time line...il enregistre tout comme un disque dur et ce qui s'est passé quand on a 5 ans ou 50 c'est dans le même dossiers. Personnellement, quand je me réveille, j'ai la tête qui tourne comme un kaelidoscope et me renvoie des bruits de quand je me promenais avec mon grand-père, puis une image d'un voyage avec des potes, quand j'étais étudiant, ma musique entendu hier et . Alors 4 and ou 40 ans pour lui c'est pareil. Il faut peut-être savoir apprécier les progrès et ne pas oublier aussi qu'avant on subissait beaucoup plus.
  • c'est aussi se réjouir que cet inconscient il est primaire, binaire. Trop con! Que la pulsion ne fait que répéter répéter et répéter; Aucune créativité! ET justement notre conscient, notre mental ,la maturité, la lucidité dispose d'armes puissantes pour créer les contextes, se reprogrammer pour éloigner ces pulsions petit à petit.
Un moyen de travailler sur cet inconscient c'est peut-être l'hypnose..ai débuté il y a qq semaines et j'y trouve beaucoup d'appui compélemntaire à d'autres-psy comportementales, sexologie).

Et puis bien sur apprécier le temps présent (plus facile à dire qu'à faire).

Je suis très gêné de faire part de mes ressentis (ils me sont personnels bien sûr) car ils ne te parleronts peut-être pas. En rien ça ne vaut vérité!

Bon courage, on se souhaite tous bon courage!
Merci pour vos messages, ils me font chaud au cœur, j'avais oublier la vertu de venir se raconter aux autres. Je me suis sur un autre forum traitant du même sujet, bcp investi dans l'aide aux autres et je crois m'être oublié au passage...
Un peu à l'image de ce que j'ai lu de pikmin, m'étant trop investi sur ce forum je ne peux plus me raconter honnêtement, je me sens une responsabilité de reussite vis à vis de tout ceux que j'ai conseillé et accompagné, cette responsabilité finissant par elle aussi me mettre une pression supplémentaire sur le dos...
Un week end en famille à l'occasion d'un mariage aura eu le mérite de me tenir loin des pulsions, je reviens donc clean. En revanche j'ai "cohabité" pendant 4 jours avec mon ex compagne et ca ne s'est pas bien passé. Les quelques moments de bien être que nous avons pu partager lors de ce sejour ont étaient entrecoupé de singlant réglement de compte. Sans rentrer dans les détails, elle m'en veut encore beaucoup et fut tellement agressive avec moi... Contraint de me justifier sur ce qu'est ma vie aujourd'hui, contraint de m'en vouloir d'essayer de me reconstruire sentimentalement, il semble que même cela ne me soit pas permis à ces yeux.
Certes j'ai l'expérience d'y voir le discours d'une femme blessée, pour laquelle les sentiements sont encore à vifs, mais ca n'empeche que ca fait mal de se prendre tout ca. De trainer ses erreurs passées comme un boulet, d'être tamponné à vie...

Je me suis refuser de vivre sentimentalement suite à notre rupture pednant plus de 3 ans, espérant la voir se rapprocher de moi au dependant de celui qui maintenant partage son quotidien, et à part me dire que son coeur était à moi et quelque entrevues volées rien n'a changé. J'ai fini par tourner peu à peu cette douloureuse page m'autorisant enfin à m'ouvrir à d'autres femmes... Ca elle ne l'accepte pas... Je rentre donc épuisé de ces 4 jours alternés de moments de plénitude et de peines immenses, me renvoyant 4 ans en arrière au plus profond de ma descente aux enfers. 

Ce matin de retour devant mon ordi seul face à mes obligations pro, les tentations sont grande, j'ai tapé le nom d'une actrice avant de me raviser. Je suis mal, pas serein du tout... Anticipant cette faiblesse à venir j'ai organiser mon emploi du temps avant mon week end et j'ai un entretien à 10h que je ne peux pas louper, ce sera ma planche  de salut. Venir ici me raconter avant d'être happé par les obligations et porté jusqu'à la validation de ma premiere semaine...

En ce moment je ne me sens pas la force malheureusment de vous rendre la pareille en vous accompagnant sur vos carnet, je ne suis pas pour le moment le compagon de route idéal, jsuis dans le dur concentré à ne pas me prendre une fois de plus les pieds dans le tapis. Ce week end m'a fait mal, mais je dois aussi reussir à faire face à ce genre de situation, ce sont de bons tests.

Difficile de me reconstruire avec ce que j'ai entendu ce week end de la part de mon ex-compagne. Nos rapports sont de plus en plus néfastes, je lui ai dit et je crois qu'elle en a pris conscience, m'avouant en fin de week end être encore blessé et m'en vouloir encore beaucoup. Je devrai composer avec ca et également avec mes troubles d'érections, cette dépendance ayant engendré chez moi des difficultés à maintenanir une erection, je mise donc bcp sur ce sevrage total. Car comment envisager une nouvelle relation sereinnement quand notre sexe dit non ? Avec le sevrage j'observe des améliorations mais je n'ai jamais été assez fort pour observer un sevrages total pendant une centaine de jours. C'est le but auquel je dois aprvenir pour régler ces problèmes érectiles.
Peu de gens en parle ici, mais j'ai choisi d'etre transparant sur ce carnet j'evoque donc ce problème auquel je suis confronté. C'est vraiment uen saloperie de dépendance car ces troubles m'empeche d'envisager une relation avec une femme. Et en même temps ca me mets au pied du mur, la nécessité de regler ca pour envisager une autre relation.
Tellement addict au porno qu'une femme n'arrive plus à m'exciter suffisament...

Merci encore pour votre aide ca me touche bcp, venir ecrire ces quelques lignes à coeur ouvert me décharge déja un peu du poids qui me pese tant sur les épaules...

Amicalement Neil 
Merci de ton témoignage, te lire m'inclus dans l'humanité que le porno détruit, il y a dans ton écriture à la fois la lassitude dans cette lutte, mais aussi tous ce que ton courage a fait de toi, de la douceur, de la compassion, je sens un sens aigüe de l'autre, intuitif même. Tu semble plus enclin à pardonner aux autres que la moyenne.
à bientôt.
Salut!

J'ai parcouru ton post, et je remarque que tu parles de ta responsabilité, et le fait de ne pas rejeter ce qui t'arrive sur les autres. Je pense que c'est une bonne chose, mais il ne faut pas oublier qu'il ne s'agit que d'une étape, avant un troisième stade, qui consiste à ne rejeter la faute ni sur soi, ni sur les autres. C'est en acceptant inconditionnellement ta situation que tu trouveras l'énergie pour changer. C'est évidemment difficile à réaliser, et personnellement, je ne suis plus dans cet état depuis quelques temps. 

Bon courage!
Burrhus,

Merci de tes mots réconfortants, en ces temps obscures cela me fait juste du bien. La question du pardon est centrale dans mon histoire, étonnant que tu le perçoive en deux posts seulement. Cela me donne des pistes à suivre donc pour cela aussi merci !
Albert je n'y avait pas songé à cette troisième étape, de l'acceptation. Tu as raison car je continue d'etre dans une forme de resistance vis à vis de ce que j'ai vécu. Résistance qui nous le savons nous conduit a finalement ne pas sortir du cercle vicieux de la dépendance. Là encore me voilà face à des nouveaux axes de reflexion et au stade ou j'en suis me sentant terriblement perdu c'est ce dont j'ai le plus besoin !
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