Dépendance sexuelle

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Un dépendant anonyme demandait l’autre jour pourquoi respecter les prostitué(e)s d’internet, et si le fait de les rejeter ne pouvait pas nous aider.
Je propose une réponse, car la question me plaisait.

Porno=prostitution=tout un tas de maux

- Venalité

J’ai trouvé le fait de qualifier les gens que l’on voit sur internet de prostitué(e)s un juste rappel : on peut oublier face à internet que le désir gagner de l’argent est la motivation qui anime et soutient la diffusion de ces commerces.
De la star qui montre tout ou partie dans un film à celui ou celle qui se fait prendre en photo jusqu'à ceux ou celles qui tournent des vidéos, et ceux ou celles qui le font en vrai, les gens font cela pour gagner de l'argent, à part quelques zigotos.
Rappeler le but presque toujours mercantile de cette affaire, par son nom pas très sensuel me semble propre à casser l'attraction.

- Esclavage et réseaux mafieux.

Le fait est qu'à mon avis, on ne doit pas avoir une miette de complaisance pour l’activité qui consiste à se prostituer, c’est un filet pour ceux qui y mettent les pieds, à de rares exceptions près.
On le vois bien avec les personnes qui en toute liberté ont fait du porno. Au final, quand elles ont réalisé qu’elles étaient tombées dans le porno, et qu’elles ont voulu empêcher la diffusion de leur image, elles ne pouvaient plus, prises au pièges.
A mon avis, il vaut donc mieux considérer qu’en pratique, si quelqu’un vend son corps pour de l’argent, il se met par là-même en position d’esclavage, et s’il n’en souffre pas dans le présent, risque d’en souffrir, ou de manquer des biens (car j'imagine que quelqu'un qui expose ce qui est de l'ordre de l'intime doit avoir pleins de difficultés quand il cherche à créer une intimité) et à ce titre, il mérite une forme de compassion.

- Laideur.

De plus les gens qui posent nus essayent de se vendre par définition, et personnellement je trouve qu'un être humain qui essaye de se vendre en essayant d'attiser la soif de luxure n'est pas beau.
Ces personnes méritent plutôt notre compassion que notre rejet pour la situation de dépendance dans laquelle elles ont mis les pieds, et notre compassion pour la laideur que leur imprime le fait de se vendre.
Voir les conditions de réalisation des films peut aussi aider à se convaincre du fait que prostitution et pornos riment avec souffrance et laideur morale.

- Irrespectabilité.

A mon avis, on est libre de ne pas respecter certains comportements qui sont porteurs de souffrances dans le présent ou dans l'avenir pour ceux qui l’ont. Sinon, cela signifie que l'on reconnaît que l'industrie du porno est une industrie respectable, comme les pornographes essayent de le faire croire en prenant l'air indigné quand on leur dit que non.
Mais ne pas respecter une industrie, ne veux pas dire rejeter les personnes.

Quand au fait que les gens qui sont en contact avec la pornographie ratent des biens, on peut le constater avec soi, et tout le temps perdu.

Donc pas le rejet, ni le jugement mais la compassion.

Le rejet des personnes en tant que méthode de sevrage est à mon avis un état d’esprit de dépendant : on a l’impression que rabaisser les autres va nous rehausser et nous aider à trouver du courage. Mais quelque part, on reste dépendant de ce qu'on cherche à fuir, puisqu'on a besoin d'eux pour notre estime de soi. A mon avis ça n’est pas comme ça qu’on fini par trouver la liberté.
Au lieu du rejet, et d’essayer de se fabriquer un super ego, on peut donc se dire plutôt que peut-être que ces personnes ont beaucoup souffert pour en arriver là, qu'elles sont peut-être ignorantes des conséquences, et que si on avait eu ces épreuves et ce contexte, on ne ferait peut-être pas mieux.
De plus, il faut se rendre compte que nous sommes en tant que consommateur complice du business et de toutes ses conséquences, dès qu'on en profite, car si il n'y avait pas de consommateurs, il n'y aurait pas ce business, au fond, dans ces conditions, comment penser qu'on est supérieur, alors qu'on a une part de responsabilité, certes infime, mais bien présente ?

De plus, à partir du moment où on réalise qu'on n'est pas si différent de ces personnes qui sont dépendantes de l'activité ou elles ont mis les pieds, et qu'on est de surcroît complice en en profitant, la seule attitude sensée me semblerait la compassion: souffrir pour ces personnes d'être prise dans un filet, souhaiter qu'elles en soit libérées, et souhaiter ne plus y participer ni de près ni de loin.
Ce qu'on pourrait résumer par la fameuse phrase de détester le pêché qu'on ne veut cautionner ni activement ni passivement, mais certainement pas le pêcheur.
Merci Stello pour ce topic.
Je voudrais dire deux choses simples. Dans un pays il y a des lois, créer et commercialiser des films pornos est légal. La prostitution est illégale. Or comme le dit Stello, inclure la donnée de l'argent dans la sexualité est de la prostitution. Ainsi nous voyons l'ambiguté de la loi. Un premier positionnement politique serait d'éxiger un combat des autorités pour interdire toutes oeuvres invitant où montrant des pratiques illégales comme la pédophilie, l'inceste, la zoophilie... Quand on voit la somme de ce genre de produits si facilement accessibles, on s'interrroge.
Le deuxième point est par rapport à la compassion, la compassion oui, mais aux répentants, rester prudent est de mise, car quand on pratique le porno et la prostitution, pour survivre psychologiquement, on a tendance à vouloir entrainer les autres dans sa dérive.
Le respect de l'autre oui toujours. La compassion, oui mais seulement quand l'individu identifie cette activité comme productrice de sa souffrance et de celle des autres.
Tout à fait d'accord avec toi Stello.
J'ai bien aimé le passage sur le consommateur. Quand je consomme du porno, je consomme du porno. J'encourage l'industrie du x à continuer ses activités, alors que je désire l'inverse. Étrange paradoxe. Je fais l'inverse de ce que je veux. Qui suis-je donc pour juger ce que font les autres? Je peux condamner la pratique, mais non la personne. La personne est esclave, qu'elle se sente justifiée ou non.
Burrhus, c'est plus difficile d'avoir de la compassion pour ses ennemis que pour ses amis. Mais les deux méritent d'en avoir.
Non raoult, ce que j'ai voulu dire ce n'est pas ne pas aimer ses ennemies, ça ma religion m'y invite. Bien sûr qu'aimer ses ennemis renferme une très grande puissance d'amour. Mon idée est autre.

Compassion vient du latin : souffrir avec. "cum patior". Si une personne dit ne pas souffrir, tu ne peux pas compatir, où alors tu présupposes une souffrance qu'elle même ne reconnais pas, donc tu ne peux pas être "avec". Ca c'est pour la rigueur des mots.

Au delà de cette précision de vocabulaire, ce que j'ai voulu dire, c'est que quand tu fréquentes un(e) prostitué(e) pour consommer, tu n'es pas dans la compassion, puisque tu consommes, et cette personne n'est pas dans le partage d'une souffrance, puisque qu'elle monnaye un plaisir. Cette personne alors (et c'est le même raisonnement pour les acteurs (actrices) du porno), va t'embarquer dans sa dérive vers le bas (dérive dont tu vas être complice et collaborateur). Pour la prostitution, c'est à un moment "t" de chacune des deux histoires, pour le porno, si l'acteur (actrice) change et reconsidère son choix, l'image ne respectera pas son évolution, les prises de conscience de sa vie. L'image ça n'est pas un instant "t", c'est pour toujours, c'est stigmatisé, ça ne peut plus évoluer, c'est donc le consommateur qui entretiens le négatif de ce moment de l'histoire de l'acteur (actrice).

Je vois les consommateur de sexe comme étant pour la plupart aussi des dépendants affectifs, et une mauvaise compréhension de ce que je viens de dire plus haut peut vraiment être dommageable pour eux. La confusion reviendrais à aimer une mauvaise fréquentation, base d'une descente.

Je ne sais pas si je suis clair, je voudrais l'être car c'est très important.
ok je vois que c'est plus profond que ce que je pensais que tu disais. ça m'aurait étonné de toi d'ailleurs Wink
Pense tu qu'on ne peut avoir de compassion pour qqun qui fait qqch de mal et qui se sent pleinement justifié? Peut être ne souffre-t-il pas. Ou peut être souffre-t-il mais n'en n'est pas conscient? Ou encore peut être ne souffre-t-il pas encore, jusqu'à ce que ça lui pète à la gueule. Je crois qu'on peut avoir de la compassion pour qqun qui ne "souffre pas". C'est vrai qu'on ne souffre pas "avec", on souffre "pour", ou "en raison". C'est une bonne question en tout cas dont je n'ai pas vraiment la réponse.

J'ai du mal à comprendre ce que tu dis ensuite. Ce que je crois comprendre, c'est qu'il faut faire attention à ne pas se laisser entrâiner dans une spirale infernale avec une "acceptation" mal placée. J'ai de la compassion pour ceux qui sont dans l'industrie du x, mais je n'ai pas de complaisance à l'égard de leurs pratiques, qui ne m'intéressent pas. 
Je vais essayé de mieux expliquer.

Le débat proposer par Stello est : doit-on rejeter les prostitué(e)s d'internet pour mieux vivre son combat contre l'addiction ?

Sa réponse vise a différencier la personne de son activité, ou en d'autre terme le pécheur du péché.

Sa réponse vise a nous montrer, qu'en temps que consommateur nous sommes impliqué dans l'encouragement de cette industrie.

Tout cela sont des approches toujours bonnes à rappeler, et je me suis intéressé dans ma réponse seulement à l'interaction du consommateur et de l'industrie du x, ou en d'autre terme, du client et de la prostituée (je mets les acteurs (actrice)s de film x dans le camps des prostitué(e)s). C'est dans cette interaction que le mot compassion ne m'a pas semblé convenir.

Tu dis : "Pense tu qu'on ne peut avoir de compassion pour qqun qui fait qqch de mal et qui se sent pleinement justifié? ".

Si tu peux avoir des sentiment pour quelqu'un qui ignore que tu as des sentiments, (car la compassion est un sentiment, puisqu'il émane du cœur), alors c'est verser de l'eau à côté du verre, l'eau est perdu, le verre reste vide.

Alors bien sûr tu peux te dire que tu vois la souffrance que l'autre n'a pas encore déceler en lui, et avoir une compassion secrète, mais là est un danger pour nous autres consommateurs, c'est ce danger que j'essai d'expliquer. Celui qui n'est pas consommateur, peux avoir tous les sentiments qu'il veux puisqu'il n'interagit pas avec l'industrie du x, nous autres c'est différent.

Si en ayant une relation sexuelle avec un(e) prostitué(e), tu as de la compassion pour cette personne, tu plonges avec, et plus que cela, tu entretiens en elle l'illusion qu'elle est aimable dans ce qu'elle fait, donc tu la fais plonger plus bas. Ca c'est pour les prostitué(e)s que tu rencontres en chair et en os.

Dans cette interaction avec la prostitution, je vais parler maintenant des acteurs (actrices).

Pour moi le porno est plus grave, Le consommateur a une relation plus violente avec le professionnel du sexe et c'est insidieux parce que le consommateur se sent moins impliqué (en effet il ne fait que se masturber devant des images). Il est plus violent parce qu'il utilise un moment de la vie de l'acteur (actrice) qui est figé dans le temps sur la pellicule, qui ne peut plus évoluer malgré la possible évolution de cet acteur (actrice) dans la vrai vie.

Ainsi, l'acteur (actrice) peut devenir meilleur, mais c'est le consommateur qui l'en empêche en le réduisant à un moment mauvais de sa vie.

@ Stello : ne peut on pas renommer ton fil avec un titre plus clair, du style "faut il respecter les prostitué(e)s et les acteurs (actrices) des film x ?" ou autres choses du genre, parce que dans les recherches, ce sera par la suite plus simple à trouver. Wink
Citation :Si en ayant une relation sexuelle avec un(e) prostitué(e), tu as de la compassion pour cette personne, tu plonges avec, et plus que cela, tu entretiens en elle l'illusion qu'elle est aimable dans ce qu'elle fait, donc tu la fais plonger plus bas. Ca c'est pour les prostitué(e)s que tu rencontres en chair et en os.
Je suis d'accord avec le fait que si tu t'attaches à une personnes qui fait des choses malsaines, cela peut être dangereux pour toi. Tu peux être amené à accepter ses pratiques, donc à les encourager, et être influencé par elle. Ok pour ça.
Mais la compassion est pour moi qqch de bien différent. La compassion, c'est éprouver de la peine pour une personne, et espérer qu'elle s'en sorte. Quand tu as de la compassion pour quelqu'un, tu lui prouves qu'elle est aimable. Pas pour ce qu'elle fait. Et même je dirai malgré ce qu'elle fait. Elle est aimable comme tout être humain sur terre, pour ce qu'elle est. Alors le message que tu lui envoies est bien différent: "je ne t'aime pour ce que tu fais. Tu n'as pas besoin de faire tout ça pour être aimé. Tu es aimable, comme tous les être humains, et tu as droit au bonheur. Je souffre pour toi car ce que tu fais détruis les autres et te détruis. Tu mérites autre chose". Le message envoyé est l'amour inconditionnel. Et quand tu lances ce genre d'amour, tu ne verses pas de l'eau à côté du verre. Au contraire, tu remplis des puits qui en ont grandement besoin. Si cela fonctionne, tant mieux. Si cela ne fonctionne pas, passe à autre chose. Ce n'est pas tout le monde qui veut boire de l'eau.

Citation :Ainsi, l'acteur (actrice) peut devenir meilleur, mais c'est le consommateur qui l'en empêche en le réduisant à un moment mauvais de sa vie.
Là je devine que c'est un sujet qui te tient particulièrement à coeur vu que tu as été dans ce milieu. Là c'est une interprétation et dis moi si je suis complètement à côté, mais j'ai l'impression que c'est une souffrance que tu éprouves, tout à fait compréhensible. J'ai l'impression que tu vis avec ça et que tu traînes ton passé comme un boulet, avec l'impossibilité de se débarrasser de cette étiquette?  Est-ce que le consommateur t'empêche vraiment d'être meilleur? Est-ce que les gens que tu côtoies tous les jours savent, ou la majorité ne savent pas? Si la majorité ne sait pas, alors personne ne t'empêche d'être cette meilleure personne que tu es devenue de toute façon. Je ne crois pas que le consommateur t'empêche quoique ce soit. 
Saint Paul était un pharisien qui a persécuté les nouveaux chrétiens, puis s'est converti pour être finalement l'apôtre phare des chrétiens. Rien ne l'a empêché à changer Wink
Bonsoir raoult. Tu es quelqu'un de génereux, et ta générosité a son effet positif sur moi, merci. Je vais arrêter de parler de cette question, je suis trop pationnel sur le sujet. De fait, je trimbale cela comme un boulet, malgrés que mon entourage l'ignore et que je suis en paix avec Dieu, d'un coté j'avance, et d'un autre côté, c'est fatiguant d'avoir le nez deçu. Je reste quand même un peu frustré de cette conversation parce que je ne suis pas parvenu à dire ce que je voulais, j'y reviendrais peut être mais pas avant un certain temps.
alright!
C'est difficile de se faire comprendre par écrit sur un sujet aussi compliqué
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