Dépendance sexuelle

Version complète : S'afficher comme Dependant Sexuel dans la société ?
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Bonjour à vous !

Je me questionne personnellement concernant le fait de n'afficher publiquement comme dépendant sexuel tout comme l'a fait dernièrement un artiste et homme public de la télévision québécoise ici : http://trouble.voir.ca/math-lab/30-minut...u-st-onge/ ou comme John Warsen qui le fait depuis plusieurs années via son blogue entre autre et une de sa célèbre vidéo : http://johnwarsen.blogspot.ca


C'est quelque chose que je pense à faire depuis longtemps mais c'est un gros risque a prendre pour plusieurs raisons. Tout d'abord il y la perception que les gens ont de cette dépendance il ne la connaisse pas. Je me souviens d'une fois je m'était trompé et j'avais ecris un courriel au bureau avec mon adresse de dependance-sexuelle.com à mon boss et un collègue. J'avais tenté de justifier le tout difficilement et pendant plusieurs jours un gars riaient en faisant exprès un lapsus avec Pervers Sexuel. Je riais jaune à ce moment là. Imaginez l'impact auprès d'un plus grand nombre de personnes, il faut être fort pour l'assumer. De plus j'ai peur d'être quelqu'un de trop excessif en devenant un militant, je m'imagine déjà portant fièrement un T-shirt "Je suis dépendant sexuel et alors ?".


Pourtant j'ai déjà entamé cette voie dans le passé. Y'a deux ans j'ai fait une tentative de suicide et j'ai suivi une thérapie de 30 jours pour cyber-dépendance, le lendemain je l'affichais sur un blogue et partageais à 100 contacts sur mon facebook. Cela avait été bien perçu dans mon entourage mais mal auprès de mon boss et notamment pour ma carrière. J'avais d'ailleurs participé à l'enregistrement d'un documentaire ou une centaine de Québécois partageaient joie et peine de leur quotidien. Documentaire qui sera rendu publique le 14 mois prochain sur le site de l'Office nationale du film du Canada. À ce moment je risque de l'afficher de nouveau comme cyber-dependant. Terme qui à mes yeux sous entend également dependant sexuel.


À cette époque j'étais suivi par un psy et un thérapeute et me questionnais auprès d'eux concernant ce besoin de s'afficher. Sans vraiment avoir obtenu de réponse claiyr mon thérapeute se quetionnait sur ce besoin de toujours me mettre dans des situations ou je fini par souffrir. Il m'avait dit que c'est comme si je me m'était mis sur la place publique pour me faire battre et que j'y prenais plaisir.


Aujourd'hui je suis beaucoup plus solide le témoignage vidéo de Mathieu St-onge cité plus haut à fait connaître ce problème de la dépendance sexuelle à bon nombre de québécois, mais... Dans quelques moi je serais educateur spécialisé et il me semble encore plus difficile de m'afficher clairement sous cet angle ne sachant pas avec quel type de clientèle je vais travailler. Si c'est auprès de jeunes et que cela se sait, cela peut se retourner contre moi. À l'époque en informatique je m'en fichais un peu c'est comme si au fond de moi je savais que je ne voulais plus continuer dans cette branche mais aujourd'hui le problème refait surface. Est ce pertinent de s'afficher publiquement dépendant sexuel ? Pour quelle raison le ferais je ? La seule réponse que je trouve à chaque fois c'est celle de jouer la carte de l'honnêteté. En tant que dépendant on a tellement menti et manipulé notre entourage que ma valeur telle que l'honnêteté s'est senti trahie. La transparence que je vous questionne à travers ce message serait elle la raison de ma motivation à sortir du placard ?


J'ai ouvert une page sur la Dépendance Sexuelle sur Facebook dernièrement et je n'ai pas osé via mon vrai compte Facebook me relier à cette page. Je ne suis pa dupe que peu de gens vont en devenir membres mais le peu qui le feront participeront à faire connaître cette dépendance à un plus grand nombre à travers leur réseau de contact.


Que pensez vous de cette interrogation ?


Merci
"Est ce pertinent de s'afficher publiquement dépendant sexuel ? Pour quelle raison le ferais je ? La seule réponse que je trouve à chaque fois c'est celle de jouer la carte de l'honnêteté. En tant que dépendant on a tellement menti et manipulé notre entourage que ma valeur telle que l'honnêteté s'est senti trahie. La transparence que je vous questionne à travers ce message serait elle la raison de ma motivation à sortir du placard ?"

Je te réponds par une citation, ce que tu dis semble assez "chrétien" d'inspiration, ça m'a rappelé ce texte spécifique bien que n'étant pas tellement chrétien moi-même, dans lequel il y a peut-être une réponse:

"Dans mon âme une certaine humilité et un certain orgueil se combattent douloureusement, et j'ai dégoût de toutes ces choses. Ce genre d'humilité, qui me montre destituée de tout bien, chassée de toute vertu et de toute grâce, qui me montre en moi la multitude des vices et des vides, m'enlève toute espérance et me cache toute miséricorde. Je me vois alors comme la maison du diable, sa dupe, sa fille et son agent, chassée de toute rectitude, de toute véracité, digne du dernier fond de l'enfer inférieur. Cette misérable humilité n'est pas l'autre, la vraie, celle qui écrase l'âme sous la bonté divine sentie. La fausse humilité entraîne tous les maux. Engloutie en elle, je me vois entourée de démons ; dans mon âme et dans mon corps je ne vois que des défauts : Dieu m'est fermé ; puissance et grâce, tout est caché. Le souvenir même du Seigneur m'est interdit; me voyant damnée, je ne m'inquiète que de mes crimes, que je (59) voudrais n'avoir pas commis au prix de tous les biens et de tous les maux qui peuvent être nommés. Au souvenir de mes crimes, je me raidis tout entière pour combattre le démon et triompher de mes vices. Mais je ne vois, pour me sauver, ni porte, ni fenêtre, et je mesure la profondeur de l'abîme où je suis tombée.L'humilité m'a engloutie comme un Océan sans rivage. Je contemple dans l'abîme la surabondance de mes iniquités; je cherche inutilement par où les découvrir et les manifester au monde: je voudrais aller par les cités et par les places, des viandes et poissons pendus à mon cou, et crier: Voilà la vile créature, pleine de malice et de mensonge ! Voilà la graine de vice, voilà la graine du mal. Je faisais le bien aux yeux des hommes ; je faisais dire : Elle ne mange ni poisson, ni viande. Ecoutez-moi : j'étais gourmande et ivrogne : je faisais semblant de ne vouloir que le nécessaire ; je jouais à la pauvreté extérieure. Mais je me faisais un lit avec des tapis et des couvertures que j'enlevais le matin pour les cacher aux visiteurs. Voyez le démon de mon âme et la malice de mon coeur! Ecoutez bien : je suis l'hypocrisie, fille du diable:

Je me nomme celle qui ment; je me nomme l'abomination de Dieu ! Je me disais fille d'oraison, j'étais fille de colère, et d'enfer et d'orgueil. (60) Je me présentais comme ayant Dieu dans mon âme, et sa joie dans ma cellule, j'avais le diable dans ma cellule, et le diable dans mon âme. Sachez que j'ai passé ma vie à chercher une réputation de sainteté: sachez, en vérité, qu'à force de mentir et de déguiser les infamies de mon coeur, j'ai trompé des nations."

(...)

"Mes tourments ont commencé quelque temps avant le pontificat du pape Célestin (1294) ; ils ont duré plus de deux ans, et leurs accès étaient fréquents. Je ne suis pas encore parfaitement guérie, quoique leur atteinte soit maintenant légère, et seulement extérieure. La situation étant changée, je comprends que l'âme, broyée entre l'humilité mauvaise et l'orgueil, subit une immense purgation, par laquelle j'ai acquis l'humilité vraie sans laquelle le salut n'est pas."

Angèle de Foligno, Source.

En reprenant ce texte d'une personne ayant fait son introspection, je pense que ça réponds un peu à la question, si tu sors du placard pour la motivation que tu évoque, tu te méfie peut-être à juste titre, peut-être qu'il peut s'agir d'un état d'esprit "qui entraîne tous les maux", mais par lequel comme écrit dans la suite du texte, on progresse et s'éclaircit vers une plus juste connaissance.
Enfin je n'en sais rien, c'est juste ce qui me vient, merci de te livrer, voilà ce qui viens à ce sujet sur toi personnellement

(suite du message déplacée pour plus de clarté).
(02-03-2014 16:04) pikmin a écrit : [ -> ]Dans quelques moi je serais educateur spécialisé et il me semble encore plus difficile de m'afficher clairement sous cet angle ne sachant pas avec quel type de clientèle je vais travailler. Si c'est auprès de jeunes et que cela se sait, cela peut se retourner contre moi. 

Cela ne peut QUE se retourner contre toi.
Dans ce milieu-là, on ne rigole pas avec ça.
Etre sollicité dans une sphère privée ou une autre, et témoigner d'être un dépendant sexuel guéri, ou en voie de rétablissement, est une chose, mais le net n'est qu'une passoire de miroirs déformants et communicants, donc tu ne peux espérer obtenir que des conséquences négatives et fâcheuses.
Ca te suffit pas d'avoir notre reconnaissance éternelle dans cet espace relativement cloisonné de notre pitite communauté ?
Tu veux te servir de tes addictions pour justifier ton immaturité ?
Se déclarer pornodep, ou sexdep, au niveau extérieur c'est poser soi-même les bases de l'échec, par auto-flagellation, qui renforce l'ego au lieu de le diminuer.
T'as mieux à faire, non, maintenant que t'arrives au bout de tes études et que t'as vraiment quelque chose à perdre ?
Amicalement
Christophe
John, dans ce cas là il va falloir que tu nous livre ta recette parce que c'est en allant voir ton blogue il y a quelques jours que j'ai pensé à tes prises de position et le fait que toi tu t'affichais toi même porno dep. Je me suis alors dit "Et pourquoi pas moi ?"

Ceci dit je suis d'accord avec toi pour dire que le Web n'est malheureusement pas le meilleur média pour s'afficher de même. Ce qui me touche dans ta réponse c'est lorsque tu parles d'auto-flagellation. C'est tout à fait moi et c'est comme ça que psu ou thérapeute décrivaient mes actes. Tout faire pour me foutre dans la merde était et est encore ma devise de dépendant.

Mais j'ai réfléchi à ce qu'à dit Stello ici et dans l'autre sujet concernant ce fort sentiment d'honnêteté. J'ai le sentiment que je dois me racheter, tout ces mensonges pour cacher mes retards au bureau par exemple, cela me pousse à devenir un super employé par exemple. Me dévoiler comme porno-dep c'est en quelque sorte dire "je suis un homme bien après tout, je suis en train de battre mes démons, etc..".

Voilà le genre de choses à dire à son psy, mais à date jamais parmi l'un d'entre eux n'a trouvé les mots pour expliquer ces attitudes et plusieurs ce sont cassé les dents.

Pendant mes cours j'ai appris ce qu'était la résilience et je cherche à faire un parallèle avec ma réflexion. Dans la résilience on tend à démontrer qu'une personne qui c'est sortie d'une situation insurmontable et dramatique est capable d'en faire le récit sans aucune honte. De cette manière nous sommes capable de juger que cette personne à une bonne résilience car elle a dépassé la honte. Voici ce que moi j'ai compris de la résilience et en ayant le souhait de me dévoiler et faire tomber toute cette honte qui nous qui nous devore en tant que dépendant, j'ai le sentiment que j'ai surpassé ma dépendance. Vous me suivez ?

Quand à ma satisfaction face à la reconnaissance dans tous les projets que je réalise que je devrais avoir, elle est toujours à zéro. Je n'accepte jamais les éloges et cette reconnaissance, comme si je ne la méritais pas. Je travail très fort pour me dire que ce que j'arrive à mettre en place à du sens, que c'est utile et hot ! 

Bref réflexion à haute voix de tout un tas de choses à démêler dans ma tête.
(03-03-2014 02:20)pikmin a écrit : [ -> ]John, dans ce cas là il va falloir que tu nous livre ta recette parce que c'est en allant voir ton blogue il y a quelques jours que j'ai pensé à tes prises de position et le fait que toi tu t'affichais toi même porno dep. Je me suis alors dit "Et pourquoi pas moi ?"

Mon blog hyper-secret (et hyper-congelé) de John Warsen à moi que j’ai ? La recette est fournie dans le titre : John Warsen est un personnage de fiction, un avatar vantard et bavard qui me permet de mettre à distance l’addiction par le biais de cette projection imaginaire. Ca ne m’interdit pas d’y balancer quelques vérités sur le mensonge, mais c’est quand même un perso. J’utilise le potentiel du web pour me créer un alter ego au lieu d’être bouffé par lui et d’en attendre une hypothétique reconnaissance.
Bien sûr, ça n’a pas été aussi clair tout le temps.
Y’a eu aussi de l’auto-flagellation, avec les résultats qu’on peut en attendre, les mêmes causes produisant les mêmes effets toujours et partout.
So what ? J’ai appris de mes erreurs.

(03-03-2014 02:20)pikmin a écrit : [ -> ]Pendant mes cours j'ai appris ce qu'était la résilience et je cherche à faire un parallèle avec ma réflexion. Dans la résilience on tend à démontrer qu'une personne qui c'est sortie d'une situation insurmontable et dramatique est capable d'en faire le récit sans aucune honte. De cette manière nous sommes capable de juger que cette personne à une bonne résilience car elle a dépassé la honte. Voici ce que moi j'ai compris de la résilience et en ayant le souhait de me dévoiler et faire tomber toute cette honte qui nous qui nous devore en tant que dépendant, j'ai le sentiment que j'ai surpassé ma dépendance. Vous me suivez ?
Sans aucune honte ne signifie pas « se balader avec l’étiquette pornodep sur le t-shirt »
Quand je témoigne annuellement au CHU, les psys me connaissent sous mon vrai nom, et je le fais dans un cadre où mon anonymat est respecté et y’a pas de place pour Warsen là-dedans.
Et comme ça les vaches sont bien gardées, tu comprends ?
T’accepter toi-même intimement comme pornodep en quête de son humanité, c’est pas la même chose que mettre ta personne publique en danger. 
John pourtant sur ton blog "hyper-secret" comme tu dis, tu affiches bien ta photo il me semble... Je me souviens avoir vu une vidéo de toi où on te voyait clairement. Cela signifie que tu n'as pas de craintes sur le fait que ton entourage ou des personnes qui te connaissent puissent un jour tomber dessus ?
1/La probabilité qu'un proche débarque sur un blog de John Warsen me parait moins élevée que la mienne de gagner au loto, sachant que je n'y joue pas. 
2/Les gens qui me connaissent n'ignorent rien de mon passé trouble.
3/ Le mot-clé de ta question c'est "craintes". C'est un mot qui ne fait plus partie de mon vocabulaire, au moins dans le domaine qui nous préoccupe ici. A quoi bon craindre une catastrophe qui est déjà arrivée il y a longtemps ?
Evidemment, j'aurais mis mon big bazar sous mon nom civil, ça aurait été une autre histoire.
Et pour les photos, faut bien que je me la pête quand même un peu. Ce qui n'est pas la même chose que s'auto-flageller avec une identité en forme de maladie incurable.
Bonjour à tous

Waw ça vole super haut dans le coin... Je me sens tout petit des fois, en voyant à quel point vos réflexions sont plus avancées que les miennes. Et pourtant, j'ai moi aussi des avis assez arrêtés sur la question et ils rejoignent John pour la plupart.
De fait, rien ne sert, à mon avis, de s'afficher tel que nous sommes dans la société. Cela n'apportera rien, à part une libération passagère qui sera bien vite balayée par les conséquences d'un tel acte.

La société, en effet, n'acceptera jamais sans moquerie la porno-dépendance. Au mieux, on se moquera de toi, au pire, on se méfiera. Surtout dans la voie à laquelle tu te destines. Et puis notre condition nous a emmenés si loin dans cette voie que notre réflexion s'en trouve peut-être altérée tu ne crois pas? Ce qui nous semble "avouable", ne l'est peut-être pas?

Exemple:
Moi : chérie, je suis porno-dépendant.
Elle: Ah bon, qu'est-ce que c'est?
Moi: Ben, depuis 15 ans, je fantasme sur toutes tes amies, les actrices, les chanteuses, je mate du porno tous les soirs, je me titille la nouille dès que tu tournes le dos, et je te parle pas des escorts.

Hem... Si ça, c'est pas chercher les ennuis...

Alors chacun sa position et chacun ses aveux, mais franchement, je pense que nous sommes seuls sur ce plan. Il nous faut affronter cette solitude. Ce forum, les psys, ou encore les réunions Dasa, sont là pour nous aider à atténuer ce sentiment.

Et comme je dis souvent: On a tous une croix à porter.
Bien dit Dexter ! Je crois que vous m'avez convaincu de la connerie que j'allais faire, il me reste maintenant à travailler sur moi pour comprendre cette envie de m'afficher tel quel et de m'auto flageler.
Je viens rajouter mon grain de sel Big Grin Pour être franc, mon avis rejoins les autres, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de te montrer au monde ainsi.

Tu auras peut être une sensation de libération, de t'exprimer, mais au détriment de quoi... On peut délibérément avouer être accro à certaines choses, afin de trouver de l'empathie chez certaines personnes. D'autres addictions sont tout simplement inavouables, c'est le cas de nous tous ici. Pour preuve, énormément de gens sur ce forum n'ont jamais parlé à qui que ce soit à part peut être à un psy du fardeau qu'ils portent depuis des années.

Autres choses, l'éventuel slogan que tu aurais sur ton tee-shirt "je suis dépendant sexuel et alors?", pour moi ça signifie "je suis accroc aux sites de cul mais je le vis très bien". Ce qui n'est pas du tout ton cas, sinon tu ne serais pas ici à te battre contre cette saloperie.
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