J'arrive à comprendre que pour beaucoup de gens, dire que le porno fait souffrir les actrices donne un petit plus à la motivation pour arrêter d'en regarder. Mais je pense pas vraiment que ça soit une technique "honnête avec soi-même". Le vrai problème du porno, la vraie raison pour laquelle vous voulez arrêter, c'est que ça vous détruit la vie. Jeter la faute sur le porno et le diaboliser ça peut peut être vous aider un peu, mais si vous vous en sortez grace à ça, il y a, à mon avis, de fortes chances pour que vous retombiez dans un autre type de dépendance : cyberdépendance, dépendance à la télé, alcoolisme, procrastination, drogues douces... etc. Et pour ces autres dépendances, la technique de la diabolisation ne marchera pas. Pour moi, diaboliser le porno ne marche pas du tout en tout cas. Ces arguments je n'y croit qu'à moitié et essayer de m'en convaincre ne marche pas à 100%. Il y a toujours un moment où je vais vraiment en douter et je vais rechuter. Par contre, ce dont je suis sûr à 100%, c'est que la dépendance me fait souffrir moi et que ma vie ne deviendra jamais normale si je n'arrête pas complètement ces dépendances, quelles qu'elles soient, porno ou autres.Deuxièmement, je vous déconseille de regarder ce documentaire. Si vous êtes du côté de ceux qui pensent que le porno nuit à l'image de la femme, soyez honnêtes avec vous-mêmes. Vous savez très bien à quel type d'émission appartient envoyé spécial. Ils utilisent toujours un prétexte pour montrer du cul à la télé et faire monter leur audience et ils le savent très bien. Ils surfent justement sur la même vague que le porno. Sauf que c'est un porno un peu déculpabilisé, qu'on peut presque regarder en famille. Mais l'esprit est le même : "mater de la meuf", de la "femme objet". Si vous voulez être honnêtes avec vous-mêmes ne regardez pas cette émission. Ou bien même, battez-vous contre la surreprésentation de ce genre d'émissions à la télé. Et troisièmement, si vous voulez utiliser cette émission comme un argument pour décrocher du porno, je trouve que justement elle n'en donne pas vraiment des arguments. Si j'ai bien compris, ce que cette émission dit, c'est que la société à une image négative du porno qui nuit à la réinsertion des actrices dans la société. Le vrai coupable dans l'histoire, c'est cette société qui fait souffrir ces femmes, c'est cette société trop "coincée" et "intolérante" qui les fait souffrir, même pas le porno lui-même (c'est en tout cas sur quoi à l'air de se fixer cette émission). Et dernièrement, si vous voulez vraiment vous en sortir (ça y est je donne encore des leçons, du haut de mes quelques jours de sevrage...) peut être qu'il faut vous intéresser à autre chose que le porno. Regardez des émissions qui n'ont strictement rien à voir, ou renseignez vous sur les addictions en général. D'ailleurs tout le monde s'accorde pour dire que l'abstinence c'est bien, mais que ça ne fait pas tout. Cela montre bien que la racine du problème de la dépendance ça n'est pas le porno lui-même, ni même la masturbation je pense. Notre problème c'est qu'on ressent une sensation de manque, un manque un peu indéfinissable, et que pour répondre à ce manque, on se gave de porno ou autre. Ce manque n'est pas un manque de porno, le porno c'est juste tout ce qu'on a trouvé de mieux pour combler ce manque. Et donc, le problème là dedans, c'est beaucoup moins le porno que le manque lui-même. Et, encore une fois si j'ai bien compris, quelqu'un qui a décroché de sa dépendance ressent toujours le manque, à vie, mais d'une manière détaché, d'une manière qui ne le fait pas souffrir, et d'une manière qui n'affecte pas ses actes. Et cet état d'esprit, à mon avis, ne s'atteint pas simplement en essayant décrochant du porno et en se disant que le porno c'est mal. Si il faut faire une fixation sur quelque chose, à mon avis, c'est sur cette sensation de manque qu'on va devoir garder peut être toute notre vie, et pas sur le porno lui-même.
Enfin, je raconte tout ça, je donne des leçons, mais pour l'instant je suis vraiment pas sorti de l'auberge moi-même. Alors, tout ça à prendre avec des pincettes, évidemment.