Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de johnjee92
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Ça y est, je m'y mets aussi et je crée ce sujet pour raconter un peu comment ça se passe au jour le jour, mes réflexions et mes avancées. Je tiens à remercier les créateurs de ce forum et tous les membres qui y participent et qui m'ont répondu jusqu'à présent.Je résume mon histoire: J'ai passé près de 6 ans avec la même femme, que j'ai trompée pendant 1 an et demi avec 3 autres femmes, ce qui a fait de ma vie un enfer de mensonge. Elle s'en est aperçu il y a peu en découvrant ma messagerie et m'a laissé tomber. Depuis plus de 15 ans quasiment toutes mes masturbations se sont faites avec support (magazine, images numériques, trouvées sur des CD achetés en librairies, puis téléchargées sur le net, puis des films de plus en plus nombreux sur les sites internet). Pendant une période j'ai pu passer dix heures d'affilée sur l'ordinateur à regarder des images et des films de plus en plus trash. J'ai failli gâcher mes études, et ma vie toute entière à cause de ces masturbations compulsives. Lorsque j'ai rencontré mon ex petite amie, je téléchargeais encore beaucoup de films, mais ma consommation a globalement diminué. Bien que je lui sois resté fidèle assez longtemps (4 ans), je continuais à télécharger et ne me rendais pas compte du trou sans fond qui se créait. Je pensais aller très bien. Mais l'envie de passer à autre chose a fini par arriver. Je suis passé à l'acte. J'ai rencontré d'autres filles lorsque j'étais en formation, mariées et/ou avec enfants, en couple, prêtes à tromper juste pour le sexe. J'ai commencé à mentir, à organiser ma double-vie qui devenait de plus en plus compliquée. J'ai perdu tout sentiment de sincérité envers la fille que j'aimais, je suis devenu distant, incapable de faire des projets (achat d'une maison, enfants), même mon travail en a souffert. J'ai senti que je prenais mes distances par rapport aux gens en général. Lorsqu'elle a tout découvert j'ai ressenti une peine immense en même temps qu'un grand soulagement et une prise de conscience de la façon dont je vivais depuis mon adolescence.J'ai décidé de me sevrer du porno, et de toute aventure dans laquelle je pourrais manquer de respect ou souiller une femme. Je ne veux plus me masturber en pensant à des fantasmes malsains. Voilà mon objectif. Sortir de cette sexualité malsaine et sans limites morales dans laquelle je me suis enfermé et apprendre à retrouver une sexualité saine, respectueuse de moi-même et des autres. Je veux pouvoir regarder les autres dans les yeux sans me dire que je suis un pervers, ne pas penser sans arrêt à ce que je peux dire ou pas de moi, arrêter d'avoir l'esprit occupé 80% du temps par des idées de sexe malsaines.J'ai balancé tous mes magazines, toutes mes images et vidéos, avec de l'espoir de m'en sortir.Depuis 2 jours je considère que je suis en sevrage, car des pensées reviennent de temps en temps, bien que je n'ai pas consulté de porno depuis plus d'une semaine.Hier soir je me suis masturbé, sans support, et j'ai réussi à réprimer ces images qui restent gravées dans ma conscience. Ça m'a détendu et je ne me suis pas senti dégoûté. Je n'ai pas pour l'instant eu de réelles tentations d'aller regarder du porno, j'en ressens un profond dégoût. Mais je sais en lisant vos témoignages que parfois on se sent mieux et la tentation revient, alors je ne considère pas que c'est gagné d'avance. J'ai conscience que vivre autrement que ce que j'ai vécu pendant 15 ans ne sera pas facile. Mais j'apprendrai!Aujourd'hui: j'ai repensé à mon attitude envers les femmes depuis mon adolescence. Il y a un mot qui me vient à l'esprit: "collectionneur". Voilà comment je me suis comporté tout ce temps. Je passais de l'une à l'autre, je les comptais, je les notais, je tenais même des sortes de registres ou j'écrivais ce que j'avais fait avec, comme si c'étaient des trophées de chasse. Ma première longue relation (qui a duré 3 ans) a été gâchée par ce comportement que je n'ai pas voulu arrêter et dont j'étais fier. Pour moi si je pouvais le faire je ne devais pas me priver. Il fallait prendre tout ce qui pouvait être pris pour ne pas regretter ensuite. Je ne refusais quasiment jamais une aventure, que la fille soit belle et mince, moche ou grosse, libre ou en couple. Pire, je les recherchais ces aventures et j'essayais de séduire au maximum. Déjà quand j'étais au lycée ma scolarité passait après la séduction. Tout passait après en réalité. Et au niveau sexe, j'avais déjà la volonté de pousser les filles au-delà de ce qu'elles pouvaient accepter. J'ai fait beaucoup souffrir cet amour de jeunesse.Je n'ai pas d'envies aujourd'hui. Je ne me sens pas aussi bien qu'hier cependant, je ne sais pas quoi faire. Je sais que je dois travailler pour demain mais j'ai pris du retard et j'ai peur de ne pas être prêt. Allez, faut se bouger... revenir dans la réalité. J'ai un travail et je dois l'assumer.
Vas y, le sevrage et la compréhension c'est essentiel pour s'en sortir.

Est-ce que tu envisage de te faire suivre par un psy ou un thérapeute ?

Je n'ai pas posté depuis 3 jours, et tout va bien je n'ai pas craqué. Il faut dire que maintenant je suis hébergé par un pote vu que ma copine m'a foutu à la porte, alors ça aide à ne pas craquer. J'ai repris le travail, ça aide à ne pas trop y penser aussi.Par contre en dehors du boulot, c'est vraiment difficile. Je ne me branle pas, alors je me fais chier. Je sais pas quoi faire, les envies sont complètement revenues, j'ai beaucoup de mal à penser à autre chose que le sexe. J'ai tout le temps envie de me masturber, surtout le matin (avant c'était plutôt le soir). J'ai beaucoup de mal à faire face à des choses qui paraissent anodines, comme passer un coup de fil pour le travail, remplir un formulaire ou d'autres tâches administratives. Tout ça me stresse pas mal. Je doute un peu de la possibilité de changer... Ma consommation d'alcool en soirée à augmenté. Je sais que ça n'arrange pas les choses, je devrais arrêter ça aussi.Il y a une chose qui m'aide à tenir, c'est que je n'ai plus envie d'être un esclave. Je ne veux plus parler avec les gens et penser dans ma tête "je suis un pervers", j'ai l'impression que c'est écrit sur mon front et que tout le monde le sait. Pendant 15 ans j'ai été gouverné par ma queue, j'ai envie de la mettre en sourdine et de faire autre chose de ma vie même si pour l'instant je ne sais pas encore quoi. J'ai l'impression d'être un gamin à qui on demande: qu'est-ce que tu veux faire quand tu seras grand? Il ne sait pas. Mais il a encore le temps pour se décider. Seulement, une fois adulte il ne sait toujours pas. Voilà où j'en suis: j'ai peur de l'avenir, mais je ne veux pas revenir en arrière. @phenixOui, j'envisage de me faire suivre, mais pour l'instant je préfère commencer par en parler dans des groupes comme DASA. Je pense que ça peut m'aider aussi.
Ce soir c'est assez dur... Par moments je me sens bien, et à d'autres moments je me sens vide, seul. J'espère que ça va passer rapidement.
Oui, c'est une bonne idée d'aller en DASA.Ne traine pas trop.Mais le psy, c'est très bien aussi. C'est complémentaire. 
La nuit a été dure. J'ai fait des rêves ou j'avais craqué et mon ex s'en rendait compte en fouillant mes affaires. J'ai eu l'impression d'avoir replongé vraiment.Hier soir j'étais vraiment mal, alors j'ai lu le programme RIP en faisant les exercices et ça m'a fait du bien. Je suis remotivé à ne pas rester esclave. Ça ne va pas pour l'instant mais je sais que je vais aller mieux dans quelque temps même si la réalité est dure à encaisser.Aujourd'hui j'ai des choses à faire, ça va m'occuper l'esprit. Mais ce qui me fait le plus peur c'est mes obligations professionnelles. J'ai toujours l'impression que je ne vais pas être à la hauteur, que je ne suis pas assez compétent. Il y a quelques années j'avais été très critiqué par mes supérieurs, et je me rappelle que c'est à cette période-là que j'allais le plus sur les sites de cul. Je pouvais passer la nuit dessus, et j'arrivais au boulot complètement crevé. Toute la journée je me disais: "Ce soir je rentre et je dors tout de suite". Mais une fois arrivé j'allais me connecter et c'était reparti pour un tour. Je n'avais plus envie de faire l'amour à une femme, je voulais que ce soit trash. Pour que j'aie une érection il ne suffisait plus de me toucher il fallait que ça me choque un peu. Le problème c'est que dans la vraie vie les femmes ne sont pas comme ça ou rarement, donc je finissais par trouver les porno plus excitants que la réalité. Ensuite, si ta femme n'arrive pas à te procurer les mêmes sensations qu'une nuit de porno, alors tu as envie d'aller voir ailleurs et d'avoir le maximum de relations sexuelles avec des inconnues.C'est comme ça que le porno tue les histoires d'amour, ou les empêche de voir le jour.
9 jours de sevrage...Je crois que je n'ai pas passé une période aussi longue sans porno ni mb depuis des lustres. J'ai discuté pendant plusieurs heures avec mon ex hier soir, elle commence à aller mieux. Je lui dis tout alors elle comprend à quel point c'est une maladie dont je souffre, et elle comprend aussi qu'elle ne m'aime plus, bien qu'elle reste très attachée. Donc c'est plus facile pour elle, elle tourne la page et moi ça m'enlève une fois de plus un grand poids. Je commence une nouvelle vie, sans porno, sans sexe malsain, en essayant de faire face à la réalité et en me prenant en charge sans dépendre tout le temps de quelqu'un d'autre (un peu paradoxal pour quelqu'un qui est hébergé par un ami!). J'ai toujours des pensées irrespectueuses lorsque je vois une jolie fille dans la rue (Oh la ptite p...! , sans parler des images qui me viennent à l'esprit), mais ça ne déclenche pas pour autant une soirée mb comme avant, et le cycle infernal qui se perpétue.

C'est au niveau professionnel que c'est le plus dur. Je n'ai plus d'échappatoire à cette angoisse de ne pas être à la hauteur, mais je n'arrive pas à travailler pour autant. Je n'ai pas encore retrouvé ma liberté et ma confiance.

12 jours...Je me rends compte que certaines personnes ont une très mauvaise influence sur moi. J'ai parlé avec un ami hier soir, qui me racontait ses histoires de cul, et j'avais l'impression d'entendre l'ancien moi, celui qui prenait les filles pour des tranches de viande. Il a la chance de sortir avec une fille superbe, avec qui il s'entend très bien sur le plan sexuel, et je sais déjà qu'il ne lui est pas fidèle, car il est dans le même processus que moi, celui de "toujours plus trash". Au terme de cette conversation j'ai eu l'impression que tout le travail que j'ai fait depuis deux semaines était anéanti. J'avais des images plein la tête et une forte envie de me masturber. J'ai fini par rentrer et regarder une série, devant laquelle je me suis endormi. J'ai échappé de peu à la rechute, et aujourd'hui ça va mieux.

C'est fou ce que certaines personnes peuvent influencer nos pensées. Et en même temps ça me donne l'espoir de pouvoir l'influencer lui, positivement. Mes problèmes personnels sont toujours là, et j'ai beaucoup de mal à y faire face. Au travail, bien que j'essaie de donner le change, mes collègues voient bien que je manque d'énergie et me le font remarquer. J'ai l'impression que mes relations avec eux se dégradent...

Courage, tu es sur le bon chemin et tu as pris la bonne décision !
Bien que la société n'appelle pas "drogués" les personnes qui se branlent sans arrêt et qui matent des films de boules à outrance, bien que le masturbateur ou le baiseur compulsif ne soit pas stone comme l'héroïnomane, saoul comme l'alcoolique ou dans une déchéance physique avancée évidente comme le drogué aux méthamphétamines, l'addiction au sexe est une dépendance tout aussi réelle et permanente que l'héroïnomanie, l'alcoolisme ou l'usage de métamphétamines. C'est pourquoi considérer cette réelle addiction comme une vilaine petite habitude est le meilleur moyen pour ne jamais parvenir à s'en débarrasser. L'addiction au sexe est une drogue et nous sommes des drogués. Notre dépendance est sévère et toxique -plus ou moins selon les personnes, mais sévère et toxique en tous cas. Aussi, se désintoxiquer puis s'éduquer à vivre plus libre n'est pas une mince affaire. Il faut prendre cette situation très au sérieux, s'éduquer au maximum sur ce dont nous souffrons puis mettre en oeuvre tous les moyens à notre dispositions -en plus de cultiver au jour le jour la détermination de s'en sortir. C'est difficile et pas gagné d'avance. Mais c'est possible pour beaucoup d'entre nous.   
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