Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage de Thump
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
1er post du nouveau fil.Bonjour à tous. Rebonjour à certains. J'ai fait effacer l'ancien fil. Surtout parce que j'y avais donné des précisions qui auraient pu assez facilement me rendre reconnaissable à des personnes de mon entourage. Je n'y tiens pas. Ce doit être moi qui décide de révéler ou de garder confidentiel ce problème. Pas de fuite d'informations par manque de vigilance. C'est une affaire privée, qu'elle le reste et ne déborde pas. Cette addiction a déjà bien trop débordé de partout. C'est assez. Je sais que d'autres participants du forum sont intervenus sur le-dit fil, et je regrette si certains pourraient avoir voulu relire des passages. La balance du pour et du contre pesait vers l'effacement. La route pour me débarrasser de mes compulsions et construire une meilleure santé continue. 
Quasi un mois. Une constatation simple : vivre sans la pratique compulsive est actuellement plus simple, productif et agréable qu'avec. L'abstention est loin d'être suffisante à la disparition de l'addiction, mais cette amélioration est indispensable.
Bon, je comprends qu'une fois qu'on se sort de cette addiction, on n'a plus trop envie de se remémorer les moments de galère et de se rebrancher sur une souffrance qu'on a enfin réussi à vaincre. Je viens de lire un post ayant débuté en 2006. Il y a des personnes dont le compteur indique de 4 ans à +5ans de sevrage. Ces personnes se sont sorties de l'addiction : elles ont appris à gérer -beaucoup mieux- leur vie sans le refuge mortifère du porno et autres compulsions sexuelles. Elles sont la preuve, que c'est possible. Que malgré les tentatives répétées et les échecs, vivre sans prendre le sexe comme drogue, c'est possible pour le drogué actuel que je suis.  Je pense que leur présence sur le forum serait une ancre forte pour moi, en me rappelant encore et encore que c'est possible. Car le mensonge du "c'est impossible" est joué quotidiennement, très souvent, dans ma tête.
Est-ce que l'incapacité à me voir guéri vient d'un profond désespoir de ne jamais mieux aller ? Ou encore d'une joie perverse à s'enfoncer dans le malheur ?  D'un dégoût si complet de moi-même que je n'aurais plus d'intérêt à la vie ? Ou est-ce simplement l'effet d'une sorte de migraine qui empêche de vivre tant la souffrance qu'elle provoque absorbe et ne laisse plus de présence pour jouir de la vie.  Ce qui est sûr c'est qu'actuellement, je manque singulièrement d'imagination. De vraie imagination, hein. Je ne parle pas de l'image figée du malheur qui projette non-stop son film ennuyeux mais forcé. L'imagination c'est la capacité à se construire par la nouveauté -au moins au niveau personnel.
Digression donc, pour maintenant revenir sur l'utilité projetée de voir ce forum littéralement envahi d'anciens addicts, à présent bien guéri, construisant leur vie sans l'entrave de cette drogue monstrueuse et montrant à tous que oui, c'est possible (je n'irai tout de même pas jusqu'au "Yes we can", car après je vais devoir aller chercher des tomates pour me les lancer à moi-même) .Bon si dans deux ans, j'aurai eu la chance de m'en être sorti (correction des temps ? Quelqu'un ? ), c'est vrai que je n'aurai peut-être pas envi de revenir ici souvent. Je m'en pardonnerais presque d'avance. Ben reste au moins la lecture de ces anciens fils. Allez venez un tout petit peu. Juste pour nous dire que vous êtes toujours sobre, et que oui c'est possible ^^Bon après quoi, il me faudra comprendre que pour moi aussi c'est possible. A la condition toutefois, que je réalise le sevrage et le changement concomitant nécessaire.
Quand les réflexions philosophiques personnelles nous tiennent....Mais...Oui,  j'apprécie de voir les posts des anciens qui se sont guéris. Oui, cela me donne du courage. Oui, je sais pertinemment que si je guéris, j'aurais du mal à revenir ici. Pas uniquement pour éviter de me souvenir des souffrances du passé, mais plus probablement car j'aurais franchi une étape dans mon développement personnel et que je serai absorbé dans plein d'autres activités qui feront que l'addiction ne sera qu'un mirage du passé.et ...Oui, je souhaite comme toi me persuader et comprendre que c'est aussi possible pour moi. Merci Thump pour ce bons posts.

 

Que c'est difficile actuellement. Non pas le sevrage. En fait sans sevrage, ce serait pire, je me sentirai plus mal et je ne parviendrai pas à fonctionner du tout. Ce qui est dur c'est la prise de conscience du temps passé ou je n'ai rien vécu de bon, du gaspillage affreux d'opportunités, de temps, d'argent, d'énergie  et du champs de ruine sur lequel je suis assis. En résulte l'interrogation lancinante d'un futur possible. Autant de cris intérieurs qui me harcèlent. Ajoutés aux séquelles d'un traumatisme récent, ça rend mon présent pénible. C'est très dur. Une vie est-elle maintenant possible ? Avec des efforts et de la chance, oui je pense que c'est possible. Pas sûr, mais possible. Mais je dois parvenir à ne plus me harceler de reproches et de peurs projetées sur le futur comme je le fais. Ou je ne sortirai pas de la paralysie. La tenue du sevrage est une condition sinae-qua-non au vécu d'une possible rédemption. Il y en a bien d'autres. A moi de les mettre en place et de les réaliser. Faute de quoi je tomberais dans la déchéance ou je mourrais vite. J'en ai assez de fuir.
C'est bizarre ce déchaînement de regrets et de remords qui m'assaillent en ce moment. J'essaie de m'en désidentifier, mais ils se présentent actuellement avec une telle violence et une telle fréquence qu'ils me collent au ventre comme une guigne, m'empêchent -littéralement- de respirer convenablement.C'est lancinant. C'est vrai que mes agissements passés -et là je ne parle pas de mon addiction- relèvent de...Je ne sais pas....C'est du n'importe quoi....C'est...C'est, je trouve pas de mots adéquats pour le moment.
En gros c'est comme désirer quelqu'un durant des années et le rejeter quand enfin il est là. C'est ce que j'ai fait à répétition. C'est très étrange et très rageant. 
Par rapport au sevrage : après environ un mois ressortent avec relief en un dégoût des agissements liés à l'addiction et un soulagement de ne plus être l'esclave du processus stress-mise en charge-compulsion-soulagement-stress-mise en charge, etc. Que ce cycle est triste. Il dévore tant d'énergie. Presque un mois, et si les envies ne sont pas particulièrement fortes, je me sens en danger. Ne serait-ce que par la vue d'un virage possible; je pourrais effectivement modifier ma manière d'être et de vivre. Le sevrage n'est qu'une composante du changement, mais c'est une composante indispensable, basique.  Bref, je crois que j'ai peur de rechuter par auto-sabotage, par peur du changement. Que mettre en place pour éviter cette catastrophe ? 
URLs de référence