Santorin, explore aussi un peu le forum. Les témoignages que tu recherches y sont, même s'ils ne sont pas si nombreux ils existent et sont là pour te montrer que oui, on se sent mieux quand on est moins sujet à ces tracas. En fait, c'est d'ailleurs parce qu'on est moins sujet aux tracas qui sont à l'origine de la dépendance qu'on peut aller mieux, plus que l'inverse. C'est par le fond qu'on retire la bonde, pas en fermant un hypothétique robinet sans purger le circuit tout entier. D'où la question du psy en effet...Sur le site d'Orroz, il y a quelques témoignages de rétablissement en effet, tirés de ce forum pour la plupart je crois.N'oublie pas que la petite amie n'est pas un soutien par rapport à cette dépendance. C'est déplacer le problème que de se le faire croire: si je me MB pour soulager mes misères, je dois trouver ce que sont réellement ces misères et comment je peux les gérer mieux qu'avec du sexe qui ne résout rien. De même, ma petite amie ne peut en aucun cas être utilisée par moi pour cacher mes misères, c'est voué à l'échec. On a tendance facilement à se dire que si on est en couple alors on imagine que c'est sexuellement la fête et que du coup on est comblé affectivement et sexuellement et que donc rien de mal ne peut arriver. Cette notion est un des fondements de la dépendance affective et sexuelle, tout simplement. Elle n'est pas vraie en ce sens que ce n'est pas une fin en soi, on n'est pas en couple pour pallier à ses problèmes psychologiques, on n'a pas de relations sexuelles pour cette raison non plus, seuls les dépendants affectifs et sexuels le croient... Sans le savoir pour la plupart?Une petite réflexion sur le fantasme et ses dangers.Un fantasme: une idée, un scénario, un déroulement d'une pratique monté de toute pièce par notre imagination, pensant qu'on a là un machin qui nous excite particulièrement, qui nous est propre (au sens... figuré) et qui a de la valeur excitationnelle. On se stimule quand on l'imagine, l'envisage etc. A force de jouer avec, le pornodépendant ou dépendant sexuel émousse cette excitation parce qu'il en abuse.Il a donc besoin de la renouveler, la renforcer, donc d'aller plus loin dans le fantasme. De simple idée érogène, on passe à recherche de support, images,récits, vidéos... Tout cela renforce l'authenticité de l'excitation produite, tout cela semble confirmer que cette pratique est bien le summum du plaisir qu'on pourrait jamais obtenir... Mais ne suffit pas, on a encore besoin de plus. Du coup on cherche à le réaliser réellement. Cette authenticité, cette légitimation du fantasme-là s'appuie sur les autres étapes franchies, de l'idée aux images récits vidéos etc, et on finit éventuellement par trouver à le réaliser. Mon expérience à moi, qui suis passé par là, est qu'on est un peu déçu par rapport à tout cet investissement en temps, en concentration, en MB successives et prometteuses... On se trouve des excuses ou des explications: le contexte, la partenaire n'étaient pas les bons... Il faisait nuageux ce jour-là alors ça n'a pas tout à fait marché comme on est pourtant bien persuadé que cela devrait, preuves à l'appui (tout cet "investissement" qu'on a chargé sur ce fantasme au fil du temps). Du coup, incapable de tourner la page à cause de la valeur qu'on a donné à ce truc, on ne peut que recommencer et se décevoir encore. C'est le même cercle vicieux que celui de base de la dépendance sexuelle ou toute autre addiction, on espère arriver à tourner la page, à répondre à nos questions existentielles en allant "au bout" de notre histoire montée de toutes pièces. Mais cela n'arrive pas parce que ce n'est valable que dans l'imaginaire, et notre maladie a été de croire pouvoir le transposer et le vivre dans la réalité. Tu dis toi-même que quand tu passes à l'acte avec des pros, ce n'est pas constructif, ce n'est pas comblant, c'est du gâchis ("ça coûte cher") et au final au lieu d'un plaisir sans fin tu en retires de la honte et de la misère... Je suis passé par là aussi. Et j'ai beaucoup regretté de ne pas plutôt m'être cassé une patte, la toute première fois où j'ai mis le doigt dans cet engrenage... Parce qu'une fois qu'on est passé à l'acte pour l'un de ces fantasmes, les autres fantasmes semblent exiger la même chose... Et on fiche tout en l'air en dévoyant la notion même d'excitation.
C'est pour ces raisons qu'aujourd'hui, moi qui ne suis ni prude, ni un enfant de chœur, je vois dans la prostitution quelque chose d'abject, de dangereux et de malsain. Loin de la "liberté de disposer de son corps", loin de la "façon de satisfaire les pulsions de certains voire d'éviter que, frustrés, ils passent à un autre acte par exemple le viol", et sans même parler de l'exploitation qui est sans doute faite par les souteneurs des prostitué(e)s, il y a là l'ultime extrême dans la pornographie. "Pornographie" signifie étymologiquement "représentation de la prostitution". Il n'est même pas question de représentation dans la prostitution en elle-même, évidemment. Le leurre est le plus gros, la ficelle la plus énorme, et l'accroche addictive sans doute la plus vicieuse. Les marchands de films pornos vendent des représentations de réalisation de fantasmes, et contribuent à les renforcer, et les marchands de prostitution vendent directement l'immense et abject mensonge qu'on peut vivre ses fantasmes et en tirer le plaisir qu'on croit avoir à en attendre.