Citation : meade a écrit:comment faire la différence alors entre une pulsion et une compulsion?
On pourrait parler de pulsion au sens freudien du réservoir pulsionnel que constitue le ça, en rattachant cette notion de pulsion à celle de la libido, mais je n'ai pas envie de m'aventurer là-dedans, d'autant plus qu'il y a un quiproquo très largement répandu au sujet de ce qu'est la libido, et que la psychanalyse n'est pas la tasse de thé de tout un chacun.
Bref, je dirais que la pulsion est le restant de notre part animale, elle tient du réflexe de survie, ou de reproduction, mais les normes sociales, la civilisation, sont là pour sublimer ces pulsions et en faire quelque chose de plus élevé. Les "pulsions" sont naturelles, physiologiques, bien qu'il faille les maîtriser pour vivre en société : l'éducation est là pour ça.
La compulsion est un phénomène pathologique, une schéma pathologique de défense contre l'angoisse qui pousse le sujet à accomplir des actes de façon répétitive, malgré lui, etc ... on l'a déjà définie plus haut d'ailleurs. Tout le monde ne compulse pas, alors que tout le monde à des pulsions ... L'addict sexuel compulse quand il a des problèmes ( ne serait-ce qu'à cause du manque, etc ... ), bien que son attirance pour le sexe opposé ( ou le même sexe ) ne soit pas fondamentalement à remettre en cause pour autant. Donc théoriquement il s'agit bien de deux choses différentes, aisément différenciables.
Mais un dépendant détourne l'ensemble de son réservoir pulsionnel vers le mécanisme de compulsion, l'ensemble de sa libido ( entendre par libido "pulsion de vie" ). C'est pour ça qu'il peut devenir addict à n'importe quoi, et plus facilement encore à ce qui touche de près aux fonctions vitales : la reproduction, la nourriture, l'activité physique, etc ... Pour faire simple, je dirais qu'un dépendant doit se méfier de tout ce qui le remue de l'intérieur, parce que pouvant le remettre sur les rails de la consommation compulsive, qu'il s'agisse de son produit habituel, ou d'un nouveau produit.
En fait la question de la différence qu'il y aurait entre pulsion et compulsion m'ennuie, parce que je crois bien y percevoir la recherche d'une bonne excuse du type "si j'ai des pulsions sexuelles, c'est normal, c'est naturel, donc y'a pas de mal à se faire du bien", semant ainsi une confusion incroyable. Je crois qu'en tant que dépendant nous ne sommes pas pour la plupart mûrs pour une réflexion sur la notion de plaisir, tant nous sommes éloignés de toute "neutralité" en la matière. C'est aussi valable pour moi, évidemment.