09-05-2011, 00:38
Bonjour,Voilà ma présentation. J'ai 26 ans. Je souffre de dépendance sexuelle depuis le début de l'adolescence ou quelque chose comme ça. En fait ça n'a pas toujours été une addiction au porno, ça a pris plusieurs formes différentes. Voilà l'histoire : depuis le collège, donc depuis que je suis vraiment attiré par les filles, j'ai toujours eu une double impression. 1 - L'amour d'une fille, plaire à une fille, c'est la chose la plus importante dans la vie, 2 - Je ne plais à aucune fille, personne ne m'aime. Du coup j'étais vraiment très frustré, c'était plutôt horrible. J'ai consommé de plus en plus de porno pendant longtemps jusqu'à il y a quelques mois. Ca n'avait jamais pris des proportions énormes, mais j'avais compris que de chercher de plus en plus loin dans mes fantasmes, le tout en étant frustré par les filles du monde réel, ça n'allait pas me faire du bien à la longue. Mais je n'avais pas vraiment d'image négative du porno en lui même. Depuis quelques mois je travaille à l'étranger. J'ai pris, un peu volontairement, un appartement sans connexion internet. J'avais toujours quelques trucs dans mon ordi, mais j'ai essayé de me limiter, et j'ai finalement tout mis à la poubelle récemment. Mais ça n'a rien résolu. Depuis des années, il m'arrivais de fantasmer sans support, juste en imaginant. Ca me fait une sensation différente du porno, mais pas plus faible, peut être plus forte même. Petit à petit j'ai réussi à m'imaginer les choses avec de plus en plus de réalisme. Quand je pense à ces choses, je me retrouve comme dans une transe, mon pouls s'accélère et devient vraiment fort, je me sens comme engourdi et complètement absorbé par mon "film". Et quand c'est finit, je me sens comme hors du monde réel, et intellectuellement assez fatigué. J'ai une copine depuis peu (il était temps) mais à distance 97% du temps. Et ça s'est beaucoup arrangé depuis. Avant ça, ces "films" étaient vraiment "nécessaires", je ne pouvais pas vivre sans. Et je les mélangeais avec la réalité, je me persuadais que je plaisais à telle ou telle fille et que mon fantasme pouvait devenir réalité. Je passais très rapidement par des cycles d'euphorie et de dépression. Donc depuis que j'ai une copine ça va mieux. Mais j'ai toujours besoin de ces fantasmes, même si je n'ai plus besoin d'y croire. Juste pour les vivre un instant. Mais c'est très dérangeant quand même. Je me masturbe beaucoup. Je ressens un besoin de me masturber qui, je me rend compte, n'est pas vraiment sexuel, au fond, puisque j'en ai besoin même quand phisiologiquement je ne peux plus. Et ces fantasmes me prennent chez moi comme au boulot. Et c'est vraiment intellectuellement fatiguant, ça me prend du temps et ça a un vrai impact sur mon travail. Mais le pire c'est le regard que j'ai sur les filles. Comme je l'ai beaucoup lu à propos de l'addiction au porno, je regarde les filles un peu comme si elles n'était que des choses qui pouraient potentiellement m'apporter un plaisir sexuel. Je n'arrive pas à avoir un contact réel avec elles. C'est aussi handicapant dans mon travail, quand je dois parler à une fille que je trouve attirante, je n'arrive vraiment pas à m'enlever ça de la tête, c'est quelque chose d'énorme. Du coup, je fuis ces conversations.Aussi, depuis le début de l'adolescence, mes fantasmes sont fixés sur des relations "non consentantes". Des genres de viols, mais sans imaginer de souffrance de l'autre. Il n'y a jamais la souffrance de l'autre dans ces fantasmes. Enfin bon. Mais vu vers quoi les choses progressent doucement, j'ai déjà eu plusieurs fois très peur qu'un jour je puisse aller jusqu'à reproduire ça dans la réalité, tout en étant excité par la chose... Et je regarde vraiment trop le corps des filles, tout le temps, comme une obsession. Donc je me sens vraiment comme un pervers, ce qui me bloque encore plus dans mes relations avec les filles.Donc j'essaye de me débarasser de ça mais c'est très difficile. Se débarasser du porno était encore faisable. Le risque lié au téléchargement au boulot est trop gros, donc ça me met une barrière suffisante. Mais dans ma tête il n'y a pas de barrière, et ces fantasmes viennent un peu quand ils veulent. Et si je les observe une seconde, il est trop tard et je suis comme obligé de consommer le fantasme jusqu'au bout.J'ai aussi des gros problèmes d'identité, je souffre de dépersonnalisation. Je pense que tout est lié. (Et, pour la parenthèse, je me reconnais vraiment dans le personnage de "Grenouille" dans "Le Parfum" de Patrick Süsskind. Quand il s'isole dans un grotte et se nourrit de souvenirs d'odeurs, passe tout son temps à prendre un plaisir bien réel avec des odeurs imaginaires, dont il dit qu'il les met parfois de côté, comme des bonnes bouteilles de vin, puis de temps en temps en débouche une et se saoule avec, jusqu'à ce qu'il se noie dans son "absence d'identité" et absence de sa propre odeur - Enfin, je pense que cette similitude n'est pas un hasard - très bon bouquin )Je fais aussi de l'anxiété, et quand elle est trop forte, il m'arrive de d'utiliser un exces de masturbation pour me "soulager".Voilà.Et j'ai lu à plusieurs endroits que l'inconvénient du porno était qu'il nous empêchait de fantasmer. Je ne suis pas tout à fait d'accord. Et le fantasme n'est pas non plus forcément sain lui-même.Enfin bon, voilà pour la présentation. Merci de m'avoir lu.