Dépendance sexuelle

Version complète : C'est moi l'actrice... je me perds.
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 BonjourJ'ai 25 ans, je viens de terminer mes études avec succès mais aujourd'hui concrètement je n'ai plus de vie. En thérapie depuis 4 ans pour automutilation (aujourd'hui réglée), et dépendance affective (largement moins moins facile à régler), je pense avoir un problème bien plus grave et dangereux aujourd'hui.  Toujours très portée sur le sexe depuis petite, avec une tendance à me rendre "prestataire de service" pour grappiller un peu d'affection, aujourd'hui je suis tombée dans un engrenage qui m'échappe. Pour faire bref, j'ai toujours eu une sexualité assez libérée. j'ai rencontrée des hommes qui m'ont proposé des plans à plusieurs, que j'ai accepté. Aujourd'hui ils ont une totale emprise sur moi. Mais pour vous expliquer mon quotidien, je passe ma vie, en tout cas mes nuits et mes soirées, voire mes journées, à faire des "shows" à la cam, à faire ça par téléphone, à recevoir des messages d'insultes que je lis comme des compliments. Ces hommes (il y en a 6 ou 7 constamment) me plaisent mais je ne prends aucun plaisir à ce que je fais, hormis à en donner. J'ai besoin de savoir qu'on a envie de moi, peu importe lequel me le dit, ça n'a aucune importance, il n'y a que ça qui m'apaise. Savoir que j'excite. Aujourd'hui, ces pratiques empirent, je passe énormément de temps à organiser des week end durant lesquels je vais (et veux) être considérée comme un simple objet. Je peux enchaîner 4 ou 5 hommes sans qu'ils le sachent. Après un rapport je me sens tellement mal que j'en rappelle un. Puis je retombe, et j'en rappelle un autre. Je peux passer 48h à ne faire que ça, sans prendre de plaisir, juste pour calmer des angoisses que ces pratiques nourrissent. Pour ne pas tomber "trop bas", je tombe de fatigue. Je suis soumise, donc je ne suis attirée que par des hommes dominateurs avec qui parfois ça dérape: gifles, coups, étranglement, morsures... Dernièrement on a failli me casser le bras, mais ça m'est totalement égal. La notion d'intégrité physique m'échappe complètement dans ces moments là. Ca me fait vivre et ça me tue en même temps. Sans compter les propositions qu'on me fait qui vont toujours de plus en plus loin et que je n'arrive pas à refuser... J'ai lâché mon projet professionnel, mon cerveau ne fonctionne plus que dans la perspective de ces nuits. Je ne dors plus, on me demande des vidéos et photos à toute heure et pendant de plus en plus longtemps. On me propose de faire ça avec de plus en plus d'hommes, d'être de plus en plus violents... Ils pensent que j'aime ça, et je joue très bien mon rôle. Mais je ne peux donc rien leur reprocher. J'en ai BESOIN, et plus ce sera violent, humiliant, plus je serai "apaisée", à court terme en tout cas... J'ai conscience que ce témoignage peut paraître choquant parce que je décris les choses froidement. Mais j'y ai tellement réfléchis que je peux aujourd'hui l'expliquer avec sang froid, même si j'ai honte. la raison de ce message est que cela devient dangereux, à la fois dans le cadre de ces pratiques, et pour moi... Lorsque je me retrouve seule, sans pouvoir coucher avec quiconque, j'ai des idées de plus en plus noires... Toute seule, ça ne me suffit plus. j'ai peur de tomber dans un cercle encore plus vicieux par dépendance puis par nécessité (puisque je ne fais plus rien d'autre...). Je ne me reconnaît plus. Après un déménagement, j'ai du arrêter ma thérapie. ces pratiques étant bien plus importantes aujourd'hui, je me tourne vers ce forum en attendant de reprendre le travail avec un autre psy. Mais peut-être aurez vous un avis...  Est ce ça la dépendance sexuelle? merci beaucoup pour vos réponses, et votre lecture.
Ce n'est pas choquant. C'est le mécanisme de la dépendance qui vise à aller toujours plus loin dans l'autodestruction. Ce que l'on pense être un calmant pour les angoisses n'a que pour objectifs de les renforcer... C'est un cercle vicieux, donc, qu'il convient de rompre, quand on on en a marre, en changeant de mode de vie,n d'habitudes, en virant ses contacts et en se reconstruisant intérieurement en s'autorisant à accepter ses limites, puis à s'apprécier, à se laisser dire que l'on vaut le coup.Non, tu n'es pas un objet. Enlève toi ça de la tête. Et reprends vite contact avec un psy. Courage à toi. 
merci beaucoup pour ta réponse.je ne sais pas comment prendre le problème, j'ai pris contact avec un nouveau psy, j'avoue m'en remettre à ses conseils dans un 1er temps. Je ne me sens pas la force de faire quoi que ce soit. Je lutte déjà pour ne pas tomber plus bas, pour limiter la casse, ne pas multiplier encore les partenaires.Il parle d'une forme d'automutilation, j'ai seulement déporté sa manifestation.C'est dur, mais je suis contente de pouvoir en parler ici.[img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil3dbd4d6422f04.gif"[/img]
Juste un mot pour te souhaiter bon courage car ton combat comme celui de tout les dépendants est long et dur. Ta as déjà fait pas mal de démarche c'est important au moins tu en ai consciente ce qui n'est pas le cas de beaucoup. J'espère que ce nouveau psy t'aidera à trouver ce qui te pousse à agir de la sorte. Plein de courage à bientôt [img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil43aa2440c0085.gif"[/img]
Salut Maelstrom, Pour moi, ton histoire, c'est effectivement de la dépendance.Tu es sur une pente difficile et raide, alors je te souhaite de bien reprendre ta thérapie. Ton psy a sans doute raison de faire le lien entre ta consommation/production de sexe, et l'auto-mutilation.Quand tu t'en seras sortie, il serait intéressant que tu écrives sur cette expérience. Pas par exhibitionnisme, mais parce que ton témoignage est d'une grande rareté. Ce qui m'excitait quand je consommais du porn, c'était le fantasme de la fille qui n'en a jamais assez, et qui prend son pied à baiser avec tout le monde. C'est probablement ce fantasme que tu nourris dans la tête des hommes. Mais tu dis toi-même que cette pratique ne te permet que de fuir tes angoisses. Ton témoignage très porteur car il révèle l'envers du fantasme, la souffrance qu'il cache. Il peut relativiser beaucoups de discours qui disent que les actrices dans le porn "aiment ça". Bon courage à toi, par delà les hauts et les bas du sévrage. <p>   
Merci Luisss pour ta réponse,effectivement une fois sortie de ça je pourrai peut-être parler de cette lente dérive, insidieuse.J'ai fait des études supérieures sérieuses. A la base, je suis ce qu'on peut appeler un "rat de bibliothèque". Autant dire que je ne me prédestinais pas du tout à "ça".Mais aujourd'hui je reçois des messages d'inconnus parce que mon numéro de téléphone "tourne". j'ai reçu une proposition pour du porno, je suis invitée à l'étranger par des "célébrités", heureusement j'ai encore la force de refuser parce que je sais comment on compte me faire payer mon billet d'avion. je ne refuse pas pour cette raison en fait, ni par crainte de quoi que ce soit. Je crains d'être abandonnée ensuite. Surtout, qu'ils ne m'oublient pas, je suis dans la surenchère pour ne pas les perdre. Ils sont devenu mon quotidien. Mais quand on a lâché tous le reste, qu'on a finalement l'impression de n'être plus bonne qu'à ça, et "pourquoi pas en vivre finalement?", qu'on est même flattée par ces "avances" parce qu'ils sont mannequins, acteurs, footballeurs et qu'on a tellement peu de respect pour soi que cette petite notoriété flatte notre égo...La précipice est à portée de main, et il est tentant.La prostitution, je suis peut-être déjà dedans sans même le savoir parce qu'on me "conseille", autant dire qu'on me vend. Entre le sens figuré et le sens propre, il n'y a qu'un pas et je n'ai pas la preuve que certains ne se font pas déjà de l'argent sur mon dos. et comme je suis incapable de dire"non", que mes "non" veulent de toute façon dire "oui", j'esquive tant que je peux les situations à risque, celles dont je ne me relèverai pas mais il y a même une région où j'ai grandi, et où je m'interdis de remettre les pieds parce que ce qu'on a prévu pour moi là bas sera la goutte d'eau...A force d'être encensée, de correspondre parfaitement au fantasme masculin comme tu l'as dit, on perd l'estime de soi en gagnant une certaine "estime" des autres. Plus j'exécute ce qu'ils veulent, plus je me vide. Plus je vais loin, plus ils ont l'impression que je mets la barre haut et qu'on peut faire encore pire avec moi. Et jusqu'à aujourd'hui je n'en avais jamais parlé. <p>c'est sournois comme dérive. on ne voit rien venir, on est déjà dedans.
C'est raide à lire, mais ça l'est encore plus à vivre... ça ressemble à une escalade vers le bas. On ne voit pas d'issue positive à ta descente - y'a une partie de toi qui prend note plus ou moins froidement que tu es en train de couper les ponts et les retours à une vie "normale" en allant toujours plus loin. En cela ton expérience ressemble à beaucoup d'autres voyages limites, avec des drogues, du sexe, de l'alcool... et finalement très peu de rock'n'roll.Raccroche-toi à un psy, si tu es déterminée à ne pas finir par remonter les caniveaux à contre-courant, car il y a en toi la volonté de faire autre chose de ta vie qu'un paillasson pour névrosés.<p>Bon courage à toi.
Salut maelstrom Ton témoignage est pour moi assez impressionnant. Il montre jusqu'ou on peut aller lorsque on rentre dans un cercle vicieux. Et il n'y a pas de fond ou peut etre si sa sante, son temps, ses amis... Je te remercie de ton témoignage qui a vrai dire m'a empéché de rechuter ce soir. J'ai du mal a l'avouer mais tu m'as aidé et j'allais certainement rechuter sans ca. Fait de meme pour toi, fais toi aider et n'hesite pas a revenir sur ce forum parler de tes etats d'ame. Tu as de plus une belle plume et je suis sur que de tenir ton carnet intime ici fera du bien a toi et aux lecteurs et lectrices. Bien sur va voir ton psy qui te sera d'une grande aide . Bon courage.<p>VA 
une reflexion m'est venue en reflechissant a ton temoignage, maelstrom.tu es reputee aupres des hommes qui disent aimer profiter de toi, et en avoir toujours besoin de plus.tout comme toi, tu declares aimer ca et avoir besoin de plus...en fin de compte, on peut se demander: ce desequilibre des sexes est-il reel? je veux dire, les hommes prennent-ils vraiment autant de plaisir par de la performance sexuelle pure, que tu n'en retires de degout? ou bien ne se leurrent-ils pas eux aussi, quand ils disent que c'est genial, qu'ils en veulent encore, et qu'ils ont besoin d'aller plus loin, toujours plus loin, dans une quete qui est finalement peut-etre aussi inexistante que la tienne...? nous autres "dependants avérés" savons bien, que nous nous laissons croire, en nous mentant totalement sans nous en rendre compte, que la masturbation, le "plan cul", vont nous apporter du mieux-etre... et nous constatons, des lors que nous ouvrons un tant soit peu les yeux, qu'il n'en est rien, bien au contraire, que cela alimente le mal-être et du coup (puisque nous mélangeons tout et arrivons à continuer à nous faire croire que c'est une façon de retourner vers le mieux-être, l'illusion restant en marche...) que cela ne comble aucunement nos desirs...peut-etre en est-il de meme pour tes partenaires, et c'est pour ça qu'il est question de ces situations extremes et de cette escalade de performance, formattee et calquee sur les poncifs du genre (gang-bang, sm et compagnie... le mode d'emploi est etale sur internet... pour qui s'y croit, il n'y a plus qu'a rivaliser avec les cineastes pro, et comme tu le dis si bien... "c'est toi l'actrice"...peut-etre ne sont-ils pas a meme de se rendre compte qu'eux-memes, meme s'ils ne sont pas forcement des dependants sexuels pour qui la vie tourne autour de cette excitation, n'en retirent pas autant de plaisir que ça... d'ou leur demande en escalade "peut-etre que si on rajoute ceci, cela, ceci et cela ca finira par etre plus excitant, plus plaisant, plus comblant"... exactement comme "j'ai goute au joint, aux champignons, aux amphétamines, a la coke, a l'hero, peut-etre que le crack c'est encore plus fort?"... si ces voyages suffisaient, meme si on n'est pas tombe accro, (et dieu sait que le risque est immense), aurait-on ce reflexe de chercher plus loin...?donc si ça se trouve, dans toutes ces histoires dans lesquelles tu te mets en scene, en t'en rendant plus ou moins compte (plutot plus à present), avec cette dimension de cercle vicieux que tu decris: "ca me met mal mais du coup je cherche a y retourner au plus vite pour oublier mon mal", tes partenaires se retrouvent eux aussi a jouer un role, a mentir pour "etre a la hauteur", parce qu'"il parait que c'est top super" et que selon l'illusion collective, rien n'est plus plaisant que le sexe deshinibe, j'ai envie de rajouter avec cynisme "surtout sans sentiment"... comme par hasard, et tout ça aussi c'est contenu dans le mode d'mploi social de la deviance du cul,, en general les femmes sont moins stupides et savent que c'est inutile et que ça n'a de portée que dans un cadre amoureux... et les hommes sont poussés à avoir un "instinct"qui fait d'eux des queutards... ils se disent: "quelle aubaine, cette fille qui enfin confirme et prouve ce qu'on nous a dit... elle aime ça, alors il faut s'y adonner, en profiter..." je pense qu'il doit y en avoir parmi eux, sinon la totalité, qui se laissent croire que c'est si bon mais savent bien au fond ce qu'ils ressentent... c'est-a-dire peut-etre beaucoup de pas grand-chose? ils en retirent des couilles vides, point. et tout le monde a des bleus a l'ame et ailleurs...a l'evidence, il y a des raisons, des predispositions d'autant plus grosses que ton comportement est extreme.  ca devrait etre possible de deterrer tout ça chez ton psy. tu n'as pas le choix, a partir de ta prise de conscience que "ça suffit", que d'y arriver. alors tout est en bonne voie, meme si la vie n'est pas un long fleuve tranquille.<p>a bientot.
merci à tous pour vos réponses.je me rends compte que mon témoignage sur ce site sort un peu de l'"ordinaire". beaucoup ici sont des hommes, accros au porno sous toutes ses formes.Difficile de ne pas avoir l'impression d'être jugée et de parler... Mais je vois que mon parcours est reconnu comme une dépendance au même titre que les autres ici.Le plus dur pour moi, je pensais, serait de faire comprendre que non, il ne suffit pas de dire "stop" et de changer de vie, et de se faire oublier... Je vois qu'ici, je n'ai pas à me justifier de ça. Je vais donc basculer dans le forum témoignage et tenir un carnet de bord au jour le jour. Il en va de ma guérison, surtout que j'ai changé de numéro de portable depuis quelques heures, et que je suis "célibataire" depuis hier. Donc seule, totalement.Mondom, j'ai bien lu ton message. mais je me garderai bien d'y répondre de manière trop spontanée. tu as certainement raison mais je préfère ne pas trop me poser la question. Pourquoi? Parce que l'énergie que je déploie pour les défendre, tous, est assez ahurissante. Et peut exaspérer. Je nie leur responsabilité dans ce qu'il m'arrive. Au fil des jours j'arriverai peut -être à mieux décrire le lien que je tisse avec eux. A titre d'exemple, un jour, l'un d'eux m'a dit "tu es la personne la plus intelligente et à la fois la plus trash que je connaisse. C'est déstabilisant." je hausse gentiment les épaules. Mais j'ai aussi conscience de la "supériorité" voire la "contrôle" que j'ai sur certains. Je ne suis pas innocente dans cette histoire. Avec le temps, j'ai effectivement du apprendre à trouver ceux qui me correspondraient le plus. Ce ne sont que des compatibilités de névroses, dont j'ai bien conscience. je parle ici de ceux avec qui j'entretiens des relations sur le long terme, pas ceux à qui on me conseille.<p>Ton message m'a fait réflechir. parce que imaginer qu'ils ne prennent pas de plaisir, c'est la dernière chose que je veux envisager (même si c'est envisageable), c'est même angoissant. Sinon, à quoi bon? c'est ma seule fonction aujourd'hui. Donner du plaisir. Je suis tout au début de mon travail. Ca serait dur à admettre <img src="../../../uploads/smil3dbd4d6422f04.gif" border="0" alt="../../../p><p>A bientôt.
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