Dépendance sexuelle

Version complète : j'ai honte depuis toujours
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Bonjourça ne tourne pas rond dans ma vie, ça ne tourne pas rond dans ma tête. Aussi longtemps que je me souvienne - j'ai 36 ans- j'ai toujours été accro au sexe. Ca a commencé dès la puberté où j'ai découvert les joies de la masturbation. J'ai trouvé ça tellement chouette que je le faisais plusieurs fois par jour. Et à côté de ça, je ne sortais pas beaucoup, je n'étais pas d'ailleurs particulièrement à l'aise avec les autres. J'étais ce qu'on pourrait appeler un coincé: pas de copine et un look à faire peur (style deschiens: c'est ma mère qui m'habillait). J'ai donc poursuivi mes combats quotidiens avec mon sexe, à le faire cracher toute la sève de mon corps, jusqu'à mes premières aventures sexuelles. Je pensais que je serais satisfait de cela. Mais je m'y suis remis de plus belle. Les années ont passé, je me suis marié, j'ai eu des gosses. Et j'ai découvert internet, il y a une dizaine d'années environ. J'ai commencé à aller sur des chats, et voyant à quel point il était facile de draguer, je m'y suis mis. Je n'ai par ce biais jamais rencontré aucune fille, ayant trop peur de mettre mon couple en péril. Par contre en parallèle, j'ai pris l'habitude de me rendre sur des sites à caractère sexuel. Au début, de simples et belles photos érotiques, puis des photos pornographiques, puis des films, et toujours en allant vers le plus hard, vers  le plus crad. Mes relations sexuelles avec ma femme n'ont pas faibli, ayant toujours un appétit sexuel énorme et continuant à me masturber à côté. Il m'en fallait encore plus. Je suis donc allé sur des sites de rencontres. Tout d'abord par curiosité. Le constat est que les hommes ont dans l'ensemble un sérieux problème. Bref, je n'ai finalement jamais trouvé de femmes sur ce genre de site, et j'ai commencé à m'intéresser aux hommes. Pourquoi pas me disais-je? Avec un homme, en plus pas trop de risque d'embrouille, de sentiment: du sexe et uniquement du sexe. J'ai donc commencé à rencontrer un mec puis un autre, puis un autre...Au début bien sûr ça n'a pas été facile parce que je n'avais jamais été physiquement attiré par des mecs, mais on s'habitue à tout. Et puis j'avais besoin de ma dose de sexe, sans elle je focalise, j'ai les idées embrumées.J'ai décidé de me sortir de ce cercle vicieux qui commence à devenir sérieusement glauque. J'ai donc pris la décision, il y a 15 jours de tout arrêter. Jusque là ça allait mais je sens que je vais recraquer que le mal revient en force.En fait je dis j'ai pris la décision il y a 15 jours mais en fait depuis mon adolescence, je me jure d'arrêter, après chaque éjaculation. En fait quand je suis dans une période que je qualifierai d'obsessionnelle, je serai prêt à n'importe quoi, même les choses les plus écoeurantes. Mais dès que le sperme a coulé, une fois le plaisir passé, la honte s'installe. Je me dégoûte. Je n'en peux plus de cette situation. Je ne sais pas comment m'en sortir. Je ne peux pas le dire à ma femme, elle serait choquée et ça détruirait notre couple qui déjà n'a pas une forme olympique. Le pire dans tout ça est que cela puisse nuire à mes enfants. Je m'en rends bien compte, quand je suis à la maison, je trouve toute sorte de prétexte pour rester devant mon écran pour visionner des films ou chercher de nouveaux partenaires. Et eux, mes anges, je les néglige. J'aimerais être fort, avoir une volonté de fer, mais je me sens si faible. Quelquefois j'aimerais avoir le courage de prendre un couteau et m'amputer de ce sexe, pourtant si ridicule, qui domine ma vie. J'ai besoin d'aide. Comment la trouver sans sombrer dans une autre dépendance (en effet j'ai peur de devenir dépendant à ce site, à un bienfaiteur...)? comment s'en sortir tout seul? Y a-t-il d'ailleurs une solution? Où dois-je attendre la mort comme une libération?
bonjour jaimecela.lis tout plein de choses ici. tu trouveras nombre d'elements de reponses a tes questions.il est envisageable de s'en sortir sans liberation par la mort, mais plutot par la vie.

 

En lisant ton texte, j'ai remarqué que tu voulais t'en sortir, que tu voulais être fort, que tu voulais être toi. Oui mais est-ce que tu te connais toi-même ? Est-ce que tu sais pourquoi tu es dans cette dépendance ? Qu'est-ce qui a fait qu'aujourd'hui 'hui que tu en es là ?Avant de combattre le monde, tes ennemies, tes peurs... apprend à te connaître et à devenir ce que tu es car sinon ce n'est pas la peine de te battre . Pour ma part, si je suis dépendant c'est qu'en faite je n'ai jamais connu mon père et durant mon enfance seule ma mère m'a éduqué. Ayant aucun repère paternel ou d'homme, déjà je me sentais différent des autres et de plus ce qui m'a manqué ou ce qui me manque cruellement c'était juste de l'affection, de l'amour de mon père. Si je suis dépendant de la pornographie, c'est que je suis dépendant affectivement.Essaie cette voie-là (si tu n'as pas déjà fait) pour essayer d'éclairer les zones d'ombres. "Apprends à te connaître toi-même ". Citation assez connue.Par-contre il y a une citation que j'adore et qui a été dit par un célèbre président américain républicain qui a dit " Les hommes ne sont pas prisonniers de leur destin, ils sont prisonniers que de leur esprit."
merci pour vos réponsesoui effectivement me connaître serait peut-être la première étape. J'ai bien quelques petites idées sur les facteurs déclencheurs: un père fantôme, une mère "image même de la femme forte", le poids de la religion, des vacances forcées chez une tante à la naissance de ma soeur pendant 3 mois à l'âge de 2 ans, etc... Mais tu vois finalement je me dis que je n'ai pas eu non plus l'enfance la plus malheureuse qui soit, alors si de si insignifiantes choses font de moi un détraqué, qu'est-ce que ça donne chez ceux qui ont vraiment eu de gros problèmes.A bientôt
C'est le mystere de la subjectivite. Toute emotion ressentie est reelle et bien souvent je crois que les psychanalyses ou autres therapies nous ramenent a un fait, parfois qui semble anodin a premiere vue, mais qui nous a bouleverse dans notre jeunesse, etc... Peut etre que justement tes vacances forcees chez ta tante t'ont bouleverse. Je n'en sais rien mais vu que tu t'en souviens c'est peut etre un signe. Va voir un psychologue c'est ce que je te conseille. Et tu n'en seras pas necessairement dependant, la preuve j'ai quitte mon ancien psychologue car je n'aimais pas ses methodes. Il faisait un peu trop pere de substitution, coach... Ensuite je compensais par un de mes collocs qui etaient plus vieux que moi et bien cool. Ca sert a ca aussi les amis !J'ai egalement eu un pere fantome et je me crois dependant affectif mais bon un moment il faut prendre le taureau par les cornes et le psy n'a pas ete finalement une mauvaise chose pour moi. Maintenant ma politique est d'agir contre ma dependance et d'essayer d'eviter de m'apitoyer sur mon sort.Bon courage en tout cas.VA
Sans nier l'importance de bien comprendre son histoire, je ne crois pas - ou plutôt je ne crois plus -que  la psychanalyse nous libère de quoi que ce soit, tout au plus, nous aide-t-elle à comprendre comment nous en sommes arrivés à nous enfoncer dans notre bourbier. Avec le temps, j'ai fini par en comprendre un peu plus sur  l'ego, sur son fonctionnement et ce n'est qu'en le démystifiant qu'on arrive à s'en dégager, qu'on devient de plus en plus conscient.  C'est un travail de longue haleine. Nier la face obscure de l'ego et tenter de se retrancher la face positive de celui-ci ne nous en libère aucunement, et les rechutes le prouvent assez bien. Le «connais-toi toi-même» dépasse notre petite histoire personnelle, car qu'est-ce que notre histoire personnelle sinon une liste de repères que l'ego se donne pour se maintenir. L'Être que nous sommes ne réside pas dans notre histoire personnelle; notre histoire personnelle, ce n'est pas nous mais plutôt quelque chose à propos de nous...C'est ailleurs que notre Être se trouve, en dehors de nos shémas mentaux habituels. C'est en prenant conscience de ceux-ci qu'on parvient à s'en libérer et accéder à la Conscience ou à l'Éveil tels que l'ont pratiqué les Bouddha, Jésus, et compagnie.  Mario   
Bonsoir "jaimecela". je m'identifie à ton témoignage. Pas seulement parce que j'ai aussi été traîné mes compulsions  dans des rencontres avec des mecs, mais aussi parce que j'ai souvent vécu ce sentiment de honte. Quand on est sous l'emprise d'une pulsion aussi forte, on ne maîtrise rien. C'est sans doute la première chose à voir : nous sommes impuissants devant notre dépendance sexuelle et/ou affective. Mieux vaut donc ne plus chercher à leur donner prise en se débarrassant de tout ce qui peut nous y faire retourner (photos, CD-Roms, adresses, téléphone etc). Dans les premiers temps de sevrage il est suggéré de se détacher le plus possible du net. Il y a des chemins différents dans le rétablissement. J'ai tendance à penser que voir un psy est utile. L'entraide, accepter de s'en remettre à une chaine de solidarité plutôt que de se battre tout seul dans son coin est aussi une voie possible. Courage à toi !
Salut JaimecelaJ'ai une histoire très différente de la tienne, mais je me reconnais dans la désespérance qui transpire de ton post - le mien avait le même goût.Je pense qu'un psy est nécessaire. Passer par l'écoute non-jugeante d'un autre, qui ne donne même pas de conseils (tu es capable de te les donner tout seul, les conseils), mais qui ECOUTE vraiment, ça permet de se reconnecter à soi. C'est mon sentiment. Et c'est là où la phrase de Mario est si vraie : "Nier la face obscure de l'ego et tenter de se retrancher la face positive de celui-ci ne nous en libère aucunement, et les rechutes le prouvent assez bien." Psy ou pas psy, c'est dans la face sombre que s'enracine le porno, et c'est pour ça que compter les jours de sévrage n'est pas une solution.

N'as tu pas l'impression que passer en "mode porno", c'est un peu fuir la face sombre ?  En s'y plongeant, soit, mais justement : pendant qu'on n'y nage, qu'on s'y noie, elle ne fait plus souffrir.

«N'as tu pas l'impression que passer en "mode porno", c'est un peu fuir la face sombre ?  En s'y plongeant, soit, mais justement : pendant qu'on n'y nage, qu'on s'y noie, elle ne fait plus souffrir.» Oui, tout est là, on fuit parce qu'on ne peut pas faire face à son ego. Non pas l'affronter, car agir ainsi c'est le renforcer. Le fuir, c'est encore pire : c'est lui accorder la victoire. Et quelle sublime fuite que celle de la porno qui, au bout d'un certain temps, finit par en devenir glauque. Ultimement, ce que veux notre ego, c'est notre mort, et il ne reculera devant rien pour arriver à ses propres fins.   Tout simplement l'observer, cet ego; en d'autres mots, observer notre mental et son fonctionnement. C'est la seule façon de s'en libérer. En fuyant cette souffrance, on en crée une plus grande encore.  Raconter son histoire, c'est la première étape; mais c'est loin d'être la dernière. Encore faut-il s'en détacher pour devenir libre.  En vérité, c'est une très longue démarche où l'humilité est de mise...En vous écrivant ces mots, c'est aussi à moi que je les écris.. Mario  
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