Dépendance sexuelle

Version complète : ça ne me fait plus rire du tout
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Tant d'années passées à côté de la vie. La tête scotchée sur l'ordinateur, les émotions bien à abris, loin des autres, pas de risque d'être blessé.       Je ne sais pas si c'est le porno à lui seul qui est à l'origine de mes problèmes relationnels. Je sais en revanche, c'est le moins qu'on puisse dire, qu'il n'arrange rien. Je ne parle même pas du sentiment de honte ou de celui d'être bizarre que la masturbation exessive engendre. Je ne parle même pas de la perte du désir, qu'il soit sexuel ou autre. Ce que j'ai en mémoire, là tout de suite, c'est tous ces moments où j'ai été profondément injuste (disons le, même, dégueulasse) envers ma petite amie(aujourd'hui ex petite amie) . La perte du désir et le sentiment de culpabilité, c'est sur elle que je les rejetais. Si je ne ressentais plus de désir, c'était de sa faute, "forcément". Et je ne me gênais pas pour lui faire part de mes impressions. Des gros pétages de plombs pendant l'acte sexuel parceque je n'arrivais pas à bander, presque à lui gueuler dessus qu'elle "était" trop "passive". Pas presque, je lui gueulais carrément dessus...Alors que j'avais passé la journée à me masturber devant du porno, a bien épuiser en moi toute forme de désir, à rendre mes nerfs et ma peau aussi sensibles que du carton pâte. Mon coeur aussi rayonnant qu'un bout de bois. La classe, quoi...   Cette histoire de porno ne me fait plus rire du tout.       J'ai passé mon adolescence en marge des filles et de la sexualité, ainsi qu'une bonne partie de ma vie de jeune homme ( j'ai 28 ans, ma première histoire serieuse, avec l'ex petite amie dont je parle plus haut, a débutée quand j'avais 26 ans et s'est achevée il y'a deux mois).Est-ce le porno qui est à l'origine de cette exclusion(j'ai commencé à me masturber devant des images pornographiques à 10 ans) ? Ou la timidité? Voire des problèmes plus sérieux qui restent tapis dans l'ombre, dans cette part de moi qui me pousse à toujours compliquer d'une façon démesurée les relations, que ce soit avec les femmes ou simplement mes amis. Cette part de moi, c'est le dessous de l'iceberg. Je n'arriverais pas à l'éclaircir seul. C'est pourquoi j'ai pris rendez vous chez une psy. Premier rendez vous dans un mois.       C'est pourquoi aussi je laisse ce premier message sur ce site que j'ai parcouru et reparcouru et qui à chaque fois me parle profondément. J'ai envie de faire partie de cette énergie. De marcher à vos côtés à tous vers cet équilibre que je souhaite tant. Parcequ'il se dégage de ce site la bonne atmosphère d'un combat permanent. Je parle du combat pour se libérer de tous ces trucs qui empoisonnent la vie, qui font qu'on se retrouve plus qu'à son tour avec le bide sérré et une envie de pleurer. L'atmosphère ici est une source d'inspiration qui me motive et à laquelle je veux participer.       Le porno fait partie de ce que j'ai appelé mes "refuges malveillants". La vie me fait peur. Entrer en relation avec l'autre me fait peur. Peur qu'un jour la relation finisse et que j'en souffre, peur d'être victime de sales coups, et plus généralement peur d'être envahi d'émotions qui pourraient me submerger et me faire mal et m'"égarer". Dans le refuge du porno, il fait chaud. Dans le refuge du porno, personne ne m'abandonne. Je choisi la fille avec qui je veux "passer un moment" et c'est moi qui décide quand on se quitte. Dans le monde moelleux du porno on ne m'atteindra pas plus loin que je l'ai décidé, mon petit coeur est donc à l'abris. Mes actes dans ce monde ont la portée que je leur donne et j'en contrôle les conséquences. Et puis pas de chômage, pas de vie à construire, pas de "ce matin j'avais peur en allant chercher mes clopes car tout le monde m'impressionne", pas de "j'ai 28 ans et pas de situation", pas de "encore une journée passée sans voir personne" . Aujourd'hui mon problème avec l'alcool, un autre refuge malveillant, est quasiment résolu. Notamment grâce au soutien et à l'amour de cette petite amie que j'ai su "si bien" traiter.Mais je me souviens qu'à ma grande époque j'étais capable de passer une journée sur une seule masturbation pour éviter de repenser aux carnages que j'avais commis la veille quand j'avais trop bu et que je m'étais encore mis à insulter tout le monde.Un véritable et astucieux petit tour de force mental : dès que les souvenirs de la veille commençaient à affleurer à ma conscience, je me concentrais un peu plus sur l'écran et sur mon désir pour empêcher ces souvenirs de remonter. (Tu m'étonnes qu'à force ce genre d'exercice doit laisser des traces... )       Un refuge doux et "efficace", donc ! Mais un refuge dans lequel des images et des émotions imprègnent l'esprit en silence et s'y tapissent pour composer le terreau de futures frustrations, de futures colères, de futures dépressions. Cette dernière phrase est plus un acte de foi qu'une véritable constatation. Mon esprit est tellement embrouillé, en fait, que je ne parviens pas encore à deceler ce qui, dans mes problèmes de relation avec les femmes, relève de l'addiction au porno et ce qui relève plutôt de blessures anciennes ou autre. Mais les explications que proposent ce site me parlent et j'ai la très forte intuition que l'addiction est une piste à suivre. Ce qui est sûr en tout cas, c'est qu'à chaque fois que je ressors de ces refuges, non seulement je n'ai pas amélioré ma situation, mais j'ai en plus renforcé mes problèmes (perte de confiance en moi, perte d'espoir, confusion sur la réalité de la sexualité....)       Dans le refuge malveillant, tu oublies le monde. Mais pendant ce temps le monde ne t'oublies pas. Et quand tu ressorts du refuge, ce dernier t'as volé tes armes, et c'est dans un état affaibli que tu dois recommencer à affronter le monde. ( "et puisque que je suis affaibli, ce n'est même pas la peine d'essayer d'affronter, autant retourner dans mon refuge"... Etc... Et hop!ainsi s'enchaînent les cinq ou six branlettes du jour !)       Pourquoi c'est aujourd'hui que je me décide enfin à poster ce premier message? Il y'a deux heures mon ex petite amie m'a rendu visite. C'était la première fois depuis la rupture qu''on se voyait et qu'on parlait. On va sans doute se revoir, en copains. Rien qu'en copains. C'est déjà chouette, je sais, surtout après tout ce que je lui ai fait endurer à l'époque. Pendant sa visite j'ai réussi à rester léger. Mais je sais que mon regard au moment où elle repartait trahissait trop de détresse. C'était la première fois que je discutait avec une fille depuis deux mois... Hormis les hôtesses dominatrices de ce numéro de telephone que je connais par coeur... J''ai déjà 28 ans ... Il est temps de commencer à vivre.   J... , bien que je te l'ai mal rendu, tu m'as donné la force de me redresser. Et même si aujourd'hui tu n'es plus à mes côtés, tu m'as mis debout, alors je vais marcher.  
Effectivement tu as l'air dans le bon état d'esprit pour démarrer quelque chose avec nous, mais surtout avec toi. Bienvenue donc. J'aime bien l'idée du refuge malveillant. N'oublie pas qu'en matière de combat, j'ai lu récemment et trouvé très inspirant le fait que "tant qu'on porte en soi une partie qui refuse l'autre et qui réclame à son profit toute l'énergie pour poursuivre contre soi-même un combat sans fin, on n'est pas prêt d'arriver. Alors qu'en cessant ce combat-là, on récupère son énergie pour réellement avancer.Il n'y a pas d'autre solution pour sortir d'une dépendance, que de cesser de vouloir se croire plus fort que le produit. Il faut accepter son impuissance, accepter que le produit est le plus fort. On peut alors commencer à être vraiment fort, aussitôt qu'on n'est plus dépendant d'une victoire sur le produit. Entendons-nous bien: vouloir être plus fort que le produit, c'est vouloir en consommer de manière maîtrisée, c'est vouloir se prouver qu'on est capable de le contrôler, alors qu'accepter que c'est lui le plus fort, c'est cesser de le fréquenter, c'est ne plus rechercher dans l'impossible victoire sur lui l'image d'un moi fort que seule cette victoire pourrait fournir, c'est sortir de cette quête illusoire qui entretient le cercle infernal de la dépendance."

Autrement dit, "Vous avez beaucoup plus de pouvoir quand vous travaillez pour la bonne chose plutôt que lorsque vous travaillez contre la mauvaise chose."

Salut,  Déjà beaucoup de lucidité dans ton témoignage. Tu sais le lien entre les émotions et l'addiction.A te lire, j'ai le sentiment que le problème se trouve en amont de l'addiction. Celle-ci est probablement un symptôme. Tu l'as dit, tu avais un problème avec l'alcool. Tu l'as réglé, mais l'addiction s'est déplacée.Les addictologues disent souvent que le problème n'est pas le produit, mais l'addiction au produit.Pour traquer la Bête, sors de son refuge malveillant. Chez un bon psy, tu pourras la guetter, séance après séance. Et la surprendre, quand il faudra qu'elle sorte du refuge, pour boire à ta conscience. Alors, ne cherche pas à l'assomer. Comme dit John, elle est plus forte. Cherche à la comprendre. Elle s'endormira alors paisiblement à ton côté. Toujours là, mais pacifiée pour un temps. Jusqu'à ce qu'elle soit complètement domestiquée. 
 
 
 
 
Re bonjour à tous et merci pour vos réponses. 
Hier soir j'étais pas mal chamboulé et je n'ai pas pensé à apporter dans mon premier post quelques petites précisions qui pourront éclairer mon profil.
J'ai découverts ce site au milieu de cet été. J'avais déjà fait quelques tentatives de sevrage il y'a plusieurs années de ça. Elles étaient moins conscientes que celle que j'entreprends maintenant et je les ai vite oubliées. Ces derniers mois, quand j'étais encore en couple, j'ai commencé à sentir que quelque chose était incompatible entre ma pratique du porno et ma vie sexuelle. J'ai donc fait quelques petites tentatives de deux trois jours qui, même courtes, m'ont fait envisager ce que le sevrage apportait à la vie de couple : une autre approche de ma partenaire, des sensations plus profondes pendant l'acte sexuel... Des tentatives trop rares et trop tardives pour sauver notre relation. ( en admettant que seule mon addiction et ses conséquences aient été à l'origine de notre rupture, même s'il faut avouer que ça a bien pesé quand même dans la balance)
Aujourd'hui j'en suis à mon deuxième jour d'une nouvelle tentative de sevrage.
Une autre précision: j'ai du laisser entendre dans mon post que j'étais définitivement sorti de l'alcool. c'est pas tout à fait ça. J'ai "simplement" réussi à endiguer tant bien que mal mon envie de boire, mais rien que le fait que je dise "endiguer l'envie de boire" montre que je suis loin d'être au sec et à l'abri. Mais au moins ça m'évite tout un tas de problèmes concrets.
John et Luisss, Vos posts m'ont interpellés. Ils éclairent différemment ma tentative actuelle, notamment lorsqu'ils soulignent son côté peut-être trop agressif, si j'ai bien compris. Je souhaite laisser passer un peu de temps, observer quel tournant tout cela va prendre, avant de reparler plus sur ce point précis. (à mon avis c'est fort probable que j'en reparle quand je me serais une fois de plus jeté trop violemment dans le mur [img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil3dbd4dbc14f3f.gif"[/img] .)
Sur la forme, si tu repostes le même message en espérant qu'il sera moins buggé, ça ne marche pas comme ça. En fait on a une looze sur le forum en ce moment, et tous nos ingénieurs sont sur le coup, mais pour que ton message s'affiche clean, il faut le rééditer, (petit bouton "éditer" une fois ton message posté ) et activer les tags html.(case décochée par défaut)

Sur le fond, c'est un peu pareil : vouloir endiguer l'envie de boire, ou l'excitation sexuelle, c'est comme voir arriver un tsunami au bord de la mer avec sa p'tite pelle et son seau, il vaut mieux chercher un arbre et y grimper. Pour l'alcool, je remercie les AA grâce auxquels je suis sobre depuis 16 ans.Pour le cyberQ, merci Orroz et les psys fréquentés.

Je n'avais pas pensé cela comme un refuge ... et l'idée est bonne. Je voyais aussi cela comme un anesthésiant pendant un moment on ne sent plus rien (à part le sexe). Merci de ton témoignage il m'a beaucoup touché. Ne lâche pas tu vas y arriver, et le jour où tu y arriveras je suis sûr que ton ex verra le changement. Mais attention fais-le pour toi.  Moi je suis marié et je travaille sur moi pour que ma femme n'aies pas envie de me quitter. Et je comprends ta situation.  Je cherche un cyberpartenaire  pour qu'on puisse se coacher ensemble. Moi aussi j'ai besoin d'aide et je suis nouveau sur le forum. Qu'en penses-tu ? Merci et bon courage

 

Rolf911, je te remercie de ta proposition,elle me touche mais elle m' apparait un peu trop lourde de responsabilités.Ma résolution de sevrage est toute fraîche et fragile encore; je ne voudrais pas m'engager auprès de toi pour ensuite te laisser tomber si je décidais d'abandonner.Je préfère de loin que l'on échange de temps en temps sur le forum mais sans engagement réciproque de coaching. Voilà, j'espère sincèrement que cette réponse ne te vexera pas et que nous continuerons à nous croiser et à dialoguer sur ce forum . Merci John pour les conseils techniques. Sur la forme: je commençais à desespérer de devoir continuer à sortir des gros pâtés. Sur le fond : j'engrange tous ces bons conseils et je laisse mûrir tranquillement [img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil43aa266624ebf.gif"[/img]. 
        Bon bah ça y'est. Quatrième jour de sevrage et là tout de suite j'ai un scénario tout prêt en tête avec la grosse envie d'appeler l' hôtesse d'un de ces numéros surtaxés. L'envie est forte et commence à balayer tout ce que j'avais prévu de faire aujourd'hui et que je ne ferais pas si je craque (je me sentirais ensuite bien trop triste et "dégradé" et incapable de faire face à qui que ce soit, et hop,on allume l'ordi pour retrouver les bons vieux sites et c'est reparti jusqu'à très tard ce soir... ).      Je ne me souviens pas m'être déjà senti dans cet état sans avoir fini par craquer au bout de quelques heures.       Ce que je vais faire, c'est que tout de suite là maintenant je vais aller m'acheter du jambon et de la crème et des haricots pour me préparer un 'tit repas pour ce midi. Et puis ça me fera du bien un peu de légumes.
     Toujours pas craqué, mais l'excitation est toujours là, obsédante, obsédante, obsédante.On dirait  qu'une fois que j'ai ressenti de l'excitation pour telle ou telle forme de porno, c'est comme si j'avais passé un contrat que j'étais obligé d' "honnorer", que ce soit dans quelques minutes ou quelques heures.     C'est bizarre, autant ce type de fantasme m'obsède complètement, jusqu'à me faire oublier tout le reste, autant j'ai du mal à me laisser aller avec ma partenaire quand je fais l'amour. Non, à bien y réfléchir, c'est pas bizarre du tout. Je suis conditionné à désirer le virtuel.
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