Dépendance sexuelle

Version complète : salut, moi ej suis une femme et j'ai été compulsive pendant des années
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et oui. cela n'arrive pas qu'aux hommes.

et je souffre aujourd'hui de ma difficulte à prendre du plaisir et à a aborder la sexualité sous un jour nouveau c'est à dire avec du désir.

j'ai été en contact avec du matériel pornographique de 5 à 15 ans. merci papa, avec un soupçon de brutalité incestueuse, et 20 ans d'amnésie sur les faits criminels portés sur moi. Aujoud'hui j'ai une sexualité de merde. et je trouve cela tellement triste. Sad((

je me souviens à 13 - 14 ans j'étais toujours pendue au téléphone porno, au bout du fil je me masturbais brutalement. cela fait des années, environ 15 ans que je ne me masturbe plus, je me répugne. cela n'est pas allé en s'améliorant avec les années, j'ai compilé les aventures urbaines d'un soir entre 16 et 22 ans environ, je n'ai pas compté, en trois ans j'ai du couché avec environ une cinquantaine de personnes presque tous des inconnus. Puis, débousolée, j'ai ralenti.

Enfin ... je passe les années
je suis avec un homme qui m'aime depuis 7 ans et qui m'a écouté et aidé à prendre conscience que j'avais été abusée sexuellement dans mon enfance. je l'ai demandé en marriage, il m'a dit Oui :love2: j'ai de la chance. aujourd'hui j'aimerais bien penser à faire des enfants mais je me sens toujours aussi sale, j'ai intégré à mon identité intérieure l'image des femmes que je voyais se faire violées et torturées sur les bouquins de mon "cher papa" ... cela ne se décolle pas de moi et j'ai déjà trente ans.

je sais que la rechute est toujours possible.
j'aimerais juste que ma sexualité se passe bien. j'ai un doute sur le fait que cela soit possible.

j'ai peur de mon désir. en fait je crois que j'ai du désir hyper facilement, de façon presque subresptice et je le fais fuire vite fait parce que c'est inadmissible, je le vis dans la honte. mais je ne sais pas toujours si c'est du désir ou de la pulsion. je suis très confuse à vrai dire.

Je n'ai jamais eu de rapport sexuel par désir, je n'ai jamais vécu le désir de façon heureuse.

bon, je m'arrête là. je suis déprimante (surtout pour moi je crois).

merci à vous pour votre lecture et n'hésitez pas à m'envoyer vous remarques amicales, elles sont les bien venues.

bye,
freel. :-)
Chère Freel...

Je ne sais que te dire... A part que tu es ici "chez toi", manifestement !

Tu as trouvé (je pense)... le bon forum, qui correspond bien aux affres de ta vie, et où tu vas pouvoir "déposer" ce qui t'accable...

Le fait que tu sois mariée à un homme qui t'aime vraiment et qui prend en compte tout ce qui t'es arrivé est déjà une belle et bonne chose !

As-tu essayé de démarrer une vraie psychothérapie ?

As-tu tenté une participation à un groupe de paroles ?

Je pense (si je puis me permettre) que tu ne peux pas faire l'économie de ce type de démarche.

Heureusement, à trente ans, tu as encore "la vie devant toi". Y compris la vie de futere maman !

Bonne journée, et reviens !
Bonsoir Cro-magnon,

merci pour ton message et ton accueil. Je suis suivie en psychothérapie et je fréquente un groupe de parole de victime de l'inceste. je suis consciencieuse ... sinon j'en serais pas là :dead: . encore aujourd'hui je ne peux pas faire sans, je me sens tellement peu adulte à avoir toujours besoin d'un psy. je suis aussi une psy-addict en fait, j'ai un rapport addictif à tous je crois ...

enfin ... j'ai passé ce stade
:-x
puis celui ci
:mur:
je cherche celui ci
:zen2:

et je trouve que ce site respire une sérénité appaisante.

ah et ce n'est pas facile la sexualité, quand j'étais petite on me bassinais sur cet Eden ... et finalement je me demande si ce n'est pas un Eldorado.

à bientôt,
freel.
Tiens, c'est marrant, cette impression de ne pas être complètement adulte mise en évidence par le fait d'aller voir un psy !

Je n'avais jamais envisagé les choses de cette façon...

Sans tomber (ou en tombant, je ne sais), dans les clichés "à deux balles", tout le monde a besoin de GRANDIR...

Il n'y a pas un ensemble de gens, sur Terre, qui serait l'ensemble des ADULTES... (comme les "patates" en maths modernes de notre enfance... (mais tu n'as peut-être pas connu ça)...

Comme disait le père J.-J. Rousseau dans les "Rêveries" : "Tout est dans un flux continuel sur la Terre : rien n'y garde une forme constante et arrêtée"...

Etc. Lien vers ce texte magnifique que je lisais DANS LA VALLEE AUX LOUPS dans les années 87-88, sous shit mais en décroche d'héroïne :

http://www.etudes-litteraires.com/rousseau.php

C'est assez intéressant de divers points de vues...

Bonne journée chère toi.
Bonjour freel et bienvenue !

Je me fais la même réflexion : pas facile en effet, surtout quand on est dépendant. Cela va mieux, pour ce qui me concerne, quand je m'abstiens de mes comportements compulsifs. J'arrive alors à être mieux dans la simplicité, la tendresse... Car j'essaie de faire en sorte de n'avoir de sexualité que partagée.

Je vois que Cro-Magnon est, comme moi un adepte de Rousseau (qui n'est pas ce laxiste que des gens qui ne l'ont pas lu ou alors ne l'ont pas compris ont voulu faire de lui. C'est même tout le contraire).
Ce passage, en effet, mérite d'être médité :

Citation :J'ai remarqué dans les vicissitudes d'une longue vie que les époques des plus douces jouissances et des plaisirs les plus vifs ne sont pourtant pas celles dont le souvenir m'attire et me touche le plus. Ces courts moments de délire et de passion, quelque vifs qu'ils puissent être, ne sont cependant, et par leur vivacité même, que des points bien clairsemés dans la ligne de la vie. Ils sont trop rares et trop rapides pour constituer un état, et le bonheur que mon cœur regrette n'est point composé d'instants fugitifs mais un état simple et permanent, qui n'a rien de vif en lui-même, mais dont la durée accroît le charme au point d'y trouver enfin la suprême félicité. Tout est dans un flux continuel sur la terre : rien n'y garde une forme constante et arrêtée, et nos affections qui s'attachent aux choses extérieures passent et changent nécessairement comme elles. Toujours en avant ou en arrière de nous, elles rappellent le passé qui n'est plus ou préviennent l'avenir qui souvent ne doit point être : il n'y a rien là de solide à quoi le cœur se puisse attacher. Aussi n'a-t-on guère ici-bas que du plaisir qui passe ; pour le bonheur qui dure je doute qu'il y soit connu. À peine est-il dans nos plus vives jouissances un instant où le cœur puisse véritablement nous dire : Je voudrais que cet instant durât toujours ; et comment peut-on appeler bonheur un état fugitif qui nous laisse encore le cœur inquiet et vide, qui nous fait regretter quelque chose avant, ou désirer encore quelque chose après ?
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