Dépendance sexuelle

Version complète : Dépendant et épuisé
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2 3 4
Bonjour tout le monde,

Je n'ai pas encore eu le temps de lire ce forum, tout juste le site d'Orroz où j'ai répondu au test : 15/20.

J'aurai bientôt 40 ans, marié, 2 enfants et je suis dépendant depuis au moins l'âge de 12 ans. Pour avant, je ne me souviens de rien donc je ne peux en parler.

Quand je parle de dépendance, ce n'est pas spécialement à Internet, c'est aux pratiques sexuelles solitaire. Internet, ce n'est qu'un moyen de satisfaire ces fantasmes que je dois supporter.

Je connais très exactement l'origine de mon problème. Je l'ai su intuitivement jusqu'à 34 ans où ma "mère" m'a tout avoué : mon "père" a abusé de moi à l'âge de 5 ans. Cet aveu n'était pas fait par pitié ou souci de la vérité mais juste pour que j'appuie ça demande de divorce. Résultat, j'ai définitivement laissé tombé ceux qui osaient encore se faire passer pour mes parents. Je me considère comme orphelin, mais bon à mon âge, ça reste plus ou moins supportable.

Je reviens sur le sujet qui concerne ce forum.

Je suis donc dépendant sexuel, et j'ai déjà vu beaucoup de psy pour ça : psychologues, psychiatres, hypno-thérapeutes, mais rien n'y fait. Tout au plus ça m'a permis de grandir intellectuellement, de ne plus me sentir enfant, mais d'avoir parfois la sensation d'être adulte. Cette petite avancée m'a libéré des forts désirs suicidaires ; il ne m'en reste que des traces surmontables.

Mon problème, c'est que j'ai une extrême pudeur, plutôt utile pour me préserver des risques de dérapages dus à des pulsions souvent trop fortes, mais pénalisantes car je ne sais pas souvent exprimer ce qui m'arrive, ce que je ressens...

Je n'ai pas assez de forces de volonté pour me libérer, même avec de l'aide ; mais au moins je n'ai presque plus de comportement à risque pour les autres, pour ma famille ou moi... enfin, c'est toujours limite quand même.

Pour avoir les repères moraux qui ne m'ont pas été donnés dans mon éducation, je me suis converti à la religion catholique à l'âge de 28 ans. Bah, j'aurais pu en choisir une autre ou suivre un courant philosophique, mais j'ai pris ce qui est le plus représenté dans mon entourage pour des raisons simplement pratiques.

Je me suis mis aux sports de combat, d'une part pour essayer de sortir de cette peur omniprésente de me faire encore une fois agresser sans pouvoir réagir, d'autre part parce que la culpabilité (?) qui accompagne chaque "pratique sexuelle" déséquilibre le fonctionnement de mon corps et me crée des troubles physiques (digestion, respiration, circulation sanguine, vu, ouïe, troubles articulaires et j'en reste là tant la liste est longue) ; j'ai fait tous les tests médicaux nécessaires et c'est à chaque fois le même style de réponse : "nerveux", "psychosomatique", "angoisse"...

Je ne sais pas quoi dire de plus, car cet état de stress permanent limite ma capacité à réflêchir et gâche bien ma vie, énormément...

Honnêtement, je ne sais pas si j'aurais plus de chance de m'en sortir en venant ici... J'ai tellement essayé de "méthodes" accompagnées ou non. Du moins, je vais voir ce que ça peut m'apporter.

Je vous remercie d'avoir lu ce message et bon courage à toutes et à tous...

JL
"you're welcome "

Merci :-)

S'il ne faut pas beaucoup de force, c'est que seul une partie de mon problème a un rapport avec ce forum ?

Je suis peut-être dans le cas des compulsifs, ce qui signifie que je cache ma peur par cette "pratique" ?

Et tant que j'aurai peur mon enfance sera me restera inaccessible sur le plan de la mémoire.

Je m'embrouille là...

Je dis ça parce que pour moi, "résister" c'est produire un effort énorme qui se solde toujours par un état d'épuisement avec des angoisses, la peur d'être passé juste à côté du "pire".

Je résiste contre le pression physique localisée dans les lombaires (allez savoir pourquoi) et contre une espèce de sensation qui me "dit", en quelque sorte, que c'est dommage de ne pas le faire, que je passe à côté de quelque chose de merveilleux, etc.

C'est juste une forte sensation, pas des mots, un peu comme un chantage affectif auquel je n'arrive pas à dire non.

De toute façon, j'ai réfléchi depuis ce matin et, supplice ou pas, je vais quand même faire mon possible pour regarder de face mes travers et m'en débarrasser.

J'aimerai vivre ma "quarantaine" l'esprit libéré quel que soit mon passé, et être meilleur mari et père.

Il y a forcément une solution qui me conviendra...

En attendant, je vais lire le passage sur les rechutes.

Encore merci de ta réponse.
bienvenue déjà,
et sens toi bien parmis nous, ici le climat est vraiment à l'entraide, au partage. prends ce qu'il y a de bon pour toi sans te poser de question et je suis sure qu'a d'autres moments c'est toi qui fera don de ton soutien.
mon histoire se situe dans le même registre que la tienne. mon enfance a été bien compliquée, la thérapie ma surtout aidé à piger l'horreur de mon enfance. sans le psy je banalisais mon histoire. j'avais vraiment besoin d'y voir clair en tant que jeune père car je ne voulait pas reproduire l'horreur.
mais comprendre n'est pas suffisant, si on experimente pas une vie sans peur. tu as fait ce qu'il faut semble t il. mais ta reconstruction ne viendra pas seulement d'aide, de conseil, ou de divinité quelconque. elle viendra de toi, tu es le seul qui peut maintenant choisir de commencer une nouvelle vie et elle va commencer par ta capacité à t'estimer et te faire confiance au quotidien. le passé appartient au passé. une fois orroz m'avait dit qu'il fallait que j'arrive à pardonner. je trouvais cela bizarre mais aujourd'hui je sais qu'il avait raison.
j'aime bien cette phrase de victor hugo : "aimes toi, et les autres t'aimeront"
et nous ici tous sur la même galère on a de l'amour à refourguer ;-)
déclick
Bonjour dalon,

Bienvenue ! Face à cette dépendance sexuelle (moi aussi, il n'ya pas que le porno), je n'ai pas trouvé de remédes miracles. Je m'inspire d'un programme spirituel issu des fraternités anonymes, du styles Alcooliques anonymes, que je fréquente. Essiae d'aller faire un saut sur les sites de DASA (Dépendants affectifs et sexuels anonymes ou des Sexoliques anonymes).
C'est un jour à la fois que 1- j'essaie d'accepter ma maladie et que 2 - j'essaie de décider de ne pas me laisser emporter ni par mes pulsions, ni par mes angoisses, qui sont à l'origine de bien des tourments, chez moi. Une méthode douce, donc, qui privilégie le spirituel (je suis catho, aussi), le calme, etc...

Bon courage !
Merci pour vos réponses :-)

Je vais très certainement dire une grosse platitude, mais ça rassure franchement de voir que je ne suis pas seul dans ce cas et qu'il est possible de s'en sortir.

Et puis, c'est quand même émouvant en un sens de voir que vous donnez de votre temps à aider les autres sur un sujet plus difficile, à mon avis, à évoquer que l'alcoolisme. Les gens regarde de haut les alcooliques, certains en rigole, mais c'est rare qu'ils soient choqués et aillent porter plainte pour quelqu'un qui marche de travers en disant n'importe quoi. Alors que dans notre cas, le moindre dérapage et ça peut virer au cauchemar.

J'ai commencé par lire la page d'Orroz sur la rechûte. D'abord le lien vers l'envers du porno ; rien que ça, ça m'a calmé depuis deux jours tellement c'est révoltant. Mais bon, il faut que je fasses l'effort de lire la suite parce que je risque de banaliser le souvenir de cette lecture.

Et pour parler de banalisation, je dirais comme Déclick que quand j'ai officiellement appris ce qui m'est arrivé dans mon enfance, donc en 09/2004, je l'ai presque pris à la rigolade alors que mon frère, sa femme et la mienne étaient en pleine révolte. Alors, oui, le psy m'a permis de considérer que c'est bien de ma réalité dont il s'agissait, pas d'un vague récit. En revanche, j'ai toujours réagit par la révolte et le dégoût quand il s'agit de l'agression des autres, même tout simplement de celle des animaux.

Pour ce qui est de me confronter au vide qui m'habite, j'ai plutôt tendance à faire l'inverse. Je suis occupé du matin au soir, et j'ai presque peur d'aller faire une sieste pour me reposer. Résultat, je traîne une fatigue faussement chronique vu que c'est moi qui l'entretiens. Et d'ailleurs cette peur du vide se manifeste aussi par des vertiges liés à aucune pathologie particulière, plus rares depuis quelques mois.

Je travaille dur dans ma tête pour ne pas me laisser aller à des tentations ou des idées qui déclencheraient un comportement indésirable : travail (avec des heures sup.) + cours tous les samedis + sport (salle, maison) + le jardinage et surtout les abrutissements à réfléchir sur des sujets très variés pour trouver des solutions à des questions très secondaires.

En bref je fuis ma réalité...

Je vais essayer d'y aller méthodiquement pour éviter la saturation (je sature vite) et la déprime qui irait avec.

D'après ce que vous m'avez dit :
- je prends mon problème en main (sans attendre que ça vienne de l'extérieur)
- j'apprends à ne pas fuir le vide (le repos...)
- je laisse passer la compulsion sans me fixer dessus
- je m'estime (je ne me dévalorise pas)
- je m'occupe de mon problème au présent sans me préoccuper du passé ou de l'avenir ("le passé appartient au passé", "'est un jour à la fois que")

Je suis peut-être prétentieux pour un (vrai) début, mais il faut bien que je sache où je vais ; donc je mémorise ce que j'ai écrit :read: juste avant et si je tiens 7 jours, soit jusqu'au 23/02, ce sera un bon début.

Merci et à bientôt...
bienvenue à toi dalon,

Ce forum et le forum d'orroz regorgent de techniques permettant de commencer un sevrage. Ce forum est d'une grande aide, surtout lorsque sur le point de faillir, il y a toujours quelqu'un pour nous écrire les quelques mots qui nous permettent de ne pas retourner dans cette merde.

Ce forum me permet, et celà constitue un paradoxe, que ce n'est pas le porno qui constitue le problème, mais ce qui se ccahe derrière le porno: une peur, un besoin de fuir...

Encore une fois bienvenue dans cet ilot qui nous permet jour après jour d'avancer sur le chemin de la guérison. :-)

:zen2: :zen2: :zen2: :zen2: :zen2:
Merci Marpa59 :-)

En fait, le prétentieux que je suis et qui fonce tête baissée avec ses bonnes résolutions purement intellectuelles s'est pris un retour à la réalité hier :mur:

Donc je repars aujourd'hui avec mes résolutions, mais je reste vigilant à chaque instant.

Sur le site d'Orroz, il est dit que l'on peut regarder les pensées ou les désirs venir puis partir comme un spectateur, simplement en notant leurs évolutions.

En appliquant ça, je constate que j'ai dû le faire près de 10 fois aujourd'hui. Ca m'a permis de passer une journée tranquille, même là alors que je suis seul au travail et que j'ai accès au net librement, ça va.

Mais je vais garder mon exaltation de côté jusqu'à demain pour constater que ça s'est bien passé aujourd'hui, parce que comme on dit, le haut rejoint le bas, alors j'évite de crier victoire pour ne pas voir la déception surgir aussitôt.

Allez, je rentre chez moi tranquillement. :zen2:
En fonction de notre histoire, nous entretenons tous un rapport différent au sevrage. Pour ma part, les 15 premiers jours je n'avais aucune pensées liées au porno, mais et c'était celà le pire une démangeaison permanente au niveau du bas ventre.

La technique consistant à observer m'a beaucoup aidée. En fait, tous les obstacles que nous rencontrons sont précisément décrit sur le site. Nous savons que trois semaines sera un cap délicat à franchir, de même que trois mois.

Jour après jour nous apprenons à vivre sans le porno, en essayant de comprendre pourquoi le porno a pris une telle place dans nos vies :-)

:zen2: :zen2: :zen2: :zen2: :zen2:
Oui, un jour à la fois, c'est fondamental. Car il n'y a que sur l'instant que l'on vit que l'on peut intervenir. S'observer, savoir s'arrêter, confier ses pensées plutôt que les laisser nous dominer... Il y a danger en effet quand on fonce tête baissée. Des techniques spirituelles sont bien utiles pour ne pas rester les proies de nos difficultés. Tu prends un bon chemin, Dalon.
Bon courage !
je constate que tu réagi positivement à ce forum toi qui pensais avoir tous essayé.
c'est bien de lire sur l'autre forum, impregne toi des témoignages.
surtout ne te juge pas dans tes tatonnements, vas y cool et regarde les images tentatrices comme un train qui passe.
c'est pas mal comme truc
déclick
Pages : 1 2 3 4
URLs de référence