Dépendance sexuelle

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Bonjour à tous,

J'ai lu sur le site d'Orroz qu'il fallait éviter de rester seul, et prendre un engagement par rapport à quelqu'un pour se sortir du cercle vicieux de la porno-dépendance. J'avoue qu'autour de moi, je n'oserai jamais alors je poste ici. De plus, vous connaissez le sujet et par conséquent je trouve ça plus utile de prendre mon engagement face à vous que face à mes proches, je ne me sens pas la force d'assumer leurs regards, incompréhensions, compassions ; ni la force de leur présenter le sujet.

Alors voilà, j'ai 24ans et j'ai commencé un sevrage il y a 9 jours. J’avais la veille parcouru de long en large orroz.net, et je me suis complètement reconnu dans un article (en lien sur le site d'orroz) parlant de ces "jeunes qui découvrent la sexualité par la pornographie avant une première expérience sexuelle personnelle".

Je crois que je suis tombé dans la dépendance progressivement par l'arrivée d'Internet chez mes parents (50h/mois) puis par mon indépendance pour suivre mes études, et évidemment le passage à l'adsl. Au début je me contentais d'images érotiques, aujourd'hui j'ai besoin de vidéos violentes ou de bizarreries crades, limite légales.

Au bout du compte aujourd'hui voici mon petit bilan personnel. En 6 années d’expériences du net, j’ai perdu le goût de dessiner et de créer (je fais des études d’arts, le dessin est pour moi une grosse passion depuis mon enfance), j’ai souvent l’impression d’être schizophrène car je ne peux évidemment pas raconter ça aux autres, je suis toujours obligé de mentir, j’ai perdu ma spontanéité (à rire, à partager, etc.) et le comble, je suis devenu moraliste et chiant. En bref, je suis en train de virer dingue. Le truc, c’est qu’autour de moi, tout le monde semble croire à mes bobards. Je ne sais pas si j’excelle dans l’art du mensonge ou s’ils font mine d’ignorer, et dans ce doute constant je suis aussi devenu paranoïaque, j’ai toujours l’impression qu’on me ment ou qu’on se moque de moi ou qu’on m’aime pas, etc. Bref, cercle vicieux, sensation d’échec permanent, impossibilité de s’en sortir.

Quand je regarde les albums de famille je ne m’y reconnais plus… j’ai l’impression que ce gamin, ça n’a jamais été moi, que quelque chose d’autre a pris place dans mon corps. Je me sens loin des autres, leurs problèmes me touchent de moins en moins, je deviens insensible, indifférent.

En aparté, mon frère est devenu père il y a 3 mois, et je me sens mal à l’aise de regarder ou toucher sa petite, je me sens souvent sale, à cause de cette personnalité secrète, de toutes ces images violentes qui circulent dans ma tête. En bref, je ne me supporte plus, je me dégoûte, c’est pourquoi j’ai besoin de me « lâcher » un peu ici, et surtout de mettre fin à cette dépendance pour retrouver une sociabilité saine.

J’ai lu quelques témoignages d’ex-dépendants, et franchement c’est vrai que ça soulage. Avant ça j’ai souvent essayé d’arrêter de me masturber mais ça n’a jamais duré longtemps. Au dehors d’une bonne maladie ou d’un stress (période d’examen, travail), j’ai jamais tenu plus d’une semaine. Là ça fait 9 jours et pour moi c’est un miracle. Un miracle de ne pas m’être masturbé de puis 9 jours, mais aussi d’avoir entretenu ma conviction… et cela je le dois sans nul doute à orroz.net et ce site (gros merci à vous tous d’être là). Quand j’en ressens le besoin, je clique par ici, je lis quelques articles ou posts et ça me calme vite, je retrouve l’envie de résister.

Seulement j’aurais une question à poser sur la masturbation. Actuellement je n’ai pas de copine et je ne pense pas rencontrer quelqu’un avant plusieurs mois. D’ici-là je me demande comment tenir en tant que célibataire. J’ai été nourri à base de doc et difull, de max sur fun radio/skyrock quand j’étais ado, et j’ai dans la tête que la masturbation n’est pas un crime. Seulement il est clair que pour moi, si je fais ça, je retombe dans le cercle. J’ai juste besoin qu’on me dise comment tenir, j’ai peur de flancher et de le faire comme il faut pas.

Bon je me suis beaucoup étendu alors merci de m’avoir lu. J'espère que je n'ai pas été trop saoulant.
A bientôt.
Bonjour,

et sois le bienvenu. Tu as déjà fait beaucoup et la prise de conscience du problème est déjàç très aiguë chez toi !
Citation :ai dans la tête que la masturbation n’est pas un crime. Seulement il est clair que pour moi, si je fais ça, je retombe dans le cercle.
Tu as résumé le problème. Si la masturbation n'est pas un crime, elle est pour nous pornodépendant source de rechute. Même si la question n'est pas tranchée, personnellement, je t'invite à t"en passer un certain temps, ça t'aidera plutôt que pénalisera.

A bientôt, Nicolas.
sur la masturbation, qui nous renvoie toujours autour des starting blocks du sevrage, je te repique un bout d'un message de baz (tiens, où c'est qu'il est passé çui-là ?) sur l'ancien forum :
"Je crois que beaucoup d'entre nous pensent encore qu'après une quinzaine de jours sans éjaculer un homme normal doit forcément se sentir mal dans sa peau avec les coucougnettes comme des ballons de basket sur le point d'éclater (désolé pour l'image...), mais n'importe quel bouquin traitant de la sexualité (Orroz conseille notamment "L'énergie sexuelle masculine" de Mantak Chia) nous dit bien qu'il n'existe pas à proprement parler de phénomène d'accumulation mais que l'énergie sexuelle circule en permanence dans notre corps et ne reste pas bloquée dans nos testicules.

Il faut bien se rendre compte que nous sommes entourés depuis notre tendre enfance de tout un tas de fausses croyances au sujet de la sexualité, ma mère par exemple est encore persuadé qu'un homme ne peut pas se passer de sexe pendant plus de 4,5 jours maximum. Elle pense que c'est carrément physiologique, tout ça parce que sa mère lui a donné cette image là des hommes et qu'elle est tombée sur un homme (mon père en l'occurence) qui n'a fait que lui confirmer cet état de fait.

C'est en cela aussi que le sevrage peut-être passionnant, il ne tient qu'à nous de renverser ces fausses croyances et délivrer un autre message, plus conscient et moins "limité". Nous pouvons légitimement aspirer à nous voir plus évolués que ce qu'on a voulu nous faire croire, c'est sûr que ça ne se fait pas du jour au lendemain mais le jeu en vaut vraiment la chandelle."

mon expérience perso, c'est que je m'en croyais incapable... jusqu'à ce que j'essaye, séduit et emporté par les arguments d'Orroz, qui nous a bien expliqué qu'on ne pouvait faire l'économie du sevrage de branlette.
Evidemment, après y'a "quelles techniques, face à l'urgence ? "
bon y'a les exercices de mantak chia, et tout ce que tu peux mettre de ton côté en terme de "déplacement d'énergie" (sport, yoga, nouvelle hygiène de vie impérative)
mais je crois qu'essentiellement c'est toi qui vas découvrir la façon dont tu cohabites (le cri d'amour du crapaud) avec un abstinent qui va te réclamer beaucoup de tendresse et de fermeté : toi-même.
bon courage. Tu verras, un jour à la fois, ça se fait.
J'en suis à 11 mois, et j'en suis pas mort.
Bien vu, John, de nous ressortir cet extrait de baz, un texte me semble-t-il fondamental.
Je crois réellement que la masturbation n'a rien d'iun automatisme physique. On se masturbe parce que l'on construit intellectuellement l'idée qu'il faut se masturber. Physiquement, il est aussi essentiel de pratiquer la relaxation, le sport (pas trop violent) etc...
Bienvenue parmi nous Carlus.
Une explication à la hauteur je dirais! c'est bien, parcequ'on a pu en lire des cas, ou, c'est soi disant obligatoire, parceque çà gonfle, ou çà sort tout seul, j'en ai lu et relu, je n'avais jamais "osé" contredire, là, çà tient la route, merci John.
Bon courage !! C'est bien d'avoir poste ce premier message !!!
on pourrait te retourner le compliment, Phil !
A y est.
N'hésite pas à poster plus de 9 mots la prochaine fois ;-)
Carlus, sur l'engagement à prendre, il faut chercher en quoi ou en qui tu puisses faire preuve avec constance et détermination d'une sorte d'abandon actif.
si tu n'as pas d'affinité spontanée avec une des 12 513 divinités connues sur la planète, et comme il s'agit quand même de trouver refuge dans quelque chose de plus grand que nous, en particulier pour nous préserver des conséquences implicites des jours futurs qui verront mollir notre détermination, je te suggère d'essayer de prendre à témoin (dans ta tête, mais il faut le visualiser), au choix, le groupe de dépendants que nous constituons sur le net, ou orroz qui en a été l'instigateur, ou à défaut, moi.
Gageons que ma photo t'interdira toute autre projection émotionnelle qu'une grande compassion. ;-)
Merci pour le bon accueil, les conseils et encouragements.

J'ai bien noté : ne pas céder, même pas une toute petite fois pour se soulager, sinon c'est un risque de se faire repiéger. L'idée que l'énergie ne s'accumule pas mais circule est en effet une clé de voute pour ne pas céder, je ferais en sorte de me graver ça dans la tête.
Concernant ce livre de Mantak Chia, je l'ai justement commandé, j'attends de le recevoir mais il tarde un peu.

Concernant l'engagement, je suis athé donc les 12513 divinités (tu les as comptées Wink) ne me suffiront pas. J'imagine qu'il doit être moins abstrait de ne choisir qu'une personne plutôt qu'un groupe, donc je te prends à témoin John si tu le veux bien (je respecterai ta photo, promisWink). J'ai pas trop l'habitude de demander de l'aide donc je me sens un peu gêné pour le moment de ne pas pouvoir "rendre" mais... plus tard peut-être.

A bientot.
Citation :Carlus a écrit:
J'ai pas trop l'habitude de demander de l'aide donc je me sens un peu gêné pour le moment de ne pas pouvoir "rendre" mais... plus tard peut-être.

A bientot.

En continuant à venir témoigner, en nous donnant ton expérience en partage, tu rends service. Tu t'inscris dans la chaine d'entraide. Tu ne nous dois que ces petits mots que tu peux nous laisser quand tu en ressens le besoin. ;-)
En voilà des résolutions qu'elles sont bonnes.
Imagine qu'on soit une sorte de....grands frères (et soeurs), pour laisser tomber tout de suite les allusions tendancieuses que cette expression pourrait suggérer. (j'avais pas envie de risquer l'encore plus casse-gueule comparaison avec des "parents")
bon hé ben à qui on rend l'affection et le soutien que les parents-grands frères et soeurs nous ont donnés quand ils sont dans le trou ?
à nos enfants, à nos petits frères... (et soeurs)
Je ne désespère pas de décrocher de ce forum un de ces jours car des tâches m'appellent dans le réel.
Si d'ici là toi et quelques autres avez accroché l'abstinence en comprenant que allez, ce n'est pas bien difficile de renoncer à un tas de merde, même si au début on y reste très attaché, qu'on en consomme ou pas, tu pourras toujours rendre ici - ou à l'endroit qui en tiendra alors lieu - un peu de l'attention que tu y as reçue.
C'est pas les besoins qui vont manquer.
le problème des rechuteurs, c'est qu'ils se condamnent sans le savoir à revivre les mêmes débuts en étant un peu moins motivés à chaque fois.

John, qui se demande s'il ne commence pas à devenir sentimental. ;-)
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