Dépendance sexuelle

Version complète : Appel à témoin pour le journal du dimanche..
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Bonjour,je suis journaliste au Journal du Dimanche et je prépare un article pour dimanche 28 sur les dépendances affectives et sexuelles. Je me suis entretenue avec deux médecins qui ont publié en France sur les addictions sans substances et qui ouvrent leurs consultations à ces nouvelles formes de dépendance. Je recherche maintenant le témoignage d'une personne souffrant d'addiction affective ou sexuelle ou d'un conjoint afin de partager son expérience, d'expliquer de quelle manière cette dépendance se manifeste, pourquoi et à quel point elle est source de souffrance, car, beaucoup de gens n'imaginent pas la douleur des personnes touchées, et enfin, comment intervient la prise de conscience et la mise en place d'une démarche de "désintoxication". Je vous prie de m'excuser d'encombrer l'espace des contributions. J'espère vous ne ressentirez pas mon post de manière importune. Ce n'est pas le sens de ma démarche de journaliste qui souhaite simplement comprendre et informer. Merci. Bon courage à tous. Mon mail: christel.detaddeo@lagardere-active.com[url=mailto:christel.detaddeo@lagardere-active.com.][/url]
Et voila l'article, source : http://www.lejdd.fr/Societe/Sante/Actual...z!-175805/

Accros au sexe, consultez!

Amplifiée par Internet et son flot d'images, l'addiction sexuelle gagne du terrain. Des services spécialisés se penchent sur ce mal-être… qui touche principalement les hommes <!-- /article-header -->L'abus de sexe nuirait gravement à la santé. Accessoirement à la carrière et à la vie privée. Tiger Woods en a fait la douloureuse expérience. La polémique autour de ses innombrables maîtresses, parmi lesquelles deux stars du porno, est probablement une nouvelle manifestation de la pudibonderie américaine ; la cure de "désintoxication" de la star des greens dans une clinique spécialisée, sans doute une tentative désespérée du champion déchu pour reconquérir sa femme et surtout ses sponsors. Pour autant, la notion de dépendance sexuelle n'est pas (seulement) une élucubration américaine. En région parisienne, des services d'addictologie traitent des patients accros au sexe. L'approche en France est radicalement différente. "Pour nous, l'addiction est une authentique maladie fonctionnelle du cerveau et on la traite comme telle", explique le Dr William Lowenstein, directeur général de la clinique Montevideo, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), et président de SOS addictologie. Le concept d'addiction sans substance a été développé en France à la fin des années 1990. La plupart des services spécialisés accueillent désormais les accros aux jeux vidéo, les joueurs d'argent, les acheteurs compulsifs… Plus rarement les dépendants sexuels, alors que les spécialistes notent une recrudescence des consultations. "L'addiction sexuelle n'a rien à voir avec les perversions", prévient le Dr Matysiak, chef de service du traitement des maladies affectives de l'hôpital de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), qui la représente comme "une inflation de la vie sexuelle". Les spécialistes font bien la distinction entre cette quête frénétique de jouissance et une infidélité chronique. "Pour des personnes présentant des carences psychologiques infantiles, le plaisir, ressenti au départ, demande à être répété mais de manière excessive", éclaire le Dr Matysiak. Les signes de l'addiction : perte de contrôle, monopolisation de la pensée, poursuite du comportement addictif en dépit des conséquences négatives sur sa vie, besoin d'augmenter les doses, apparition d'un état de manque en cas d'arrêt du comportement addictif.

"Le XXIe siècle sera addictogène"

Les psychiatres peuvent recourir à une aide médicamenteuse. Dans certains cas, une hospitalisation peut aussi aider le sujet à décrocher. Mais une psychothérapie reste nécessaire, "de manière à ce que le patient ne risque pas de basculer vers une autre addiction", précise Jean-Claude Matysiak. Le coauteur des Pathologies de l'excès : drogue, alcool, jeu, sexe… Les Dérives de nos passions (JC Lattès) est également favorable à une prise en charge collective en parallèle. Depuis près de vingt ans, l'association des Dépendants affectifs et sexuels anonymes (Dada) organise ainsi des groupes de parole en région parisienne et en province. Une émanation du programme américain des Sex and Love Addicts Anonymous (SLAA), créé en 1976 dans le Massachusetts par un ancien membre des Alcooliques anonymes, selon le même modèle. Des communautés pour dépendants sexuels se forment également sur Internet. Leurs forums regorgent de témoignages postés par des personnes qui tentent de décrocher de cette "merde" qui leur aura fait perdre leur emploi ou ruiné leur vie de famille. Ce trouble concerne principalement les hommes mais touche tous les milieux, toutes les catégories professionnelles, toutes les tranches d'âge. "Des personnalités fragiles avec des failles de construction qui remontent à l'enfance", précise le Dr Matysiak, qui traite une trentaine de cas par an, majoritairement des cas d'hypersexualité virtuelle avec des conduites masturbatoires. "Internet a été un facteur multiplicateur: la débauche d'images pornographiques, accessibles, instantanées, favorise l'hyperconsommation", indique le psychiatre, qui explique ainsi l'inexorable escalade: la banalisation des images se traduit par une perte de l'excitation. "Le dépendant va alors dériver vers des sites plus hard, parfois même des sites pédophiles alors qu'il ne l'est pas lui-même." Internet ne connaît pas de limites. "Peu cher, plus accessible, avec un choix vertigineux", insiste William Lowenstein. Pour l'auteur de Ces dépendances qui nous gouvernent (Calmann-Levy), "le XXIe siècle sera addictogène".
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