Dépendance sexuelle

Version complète : Seul et rejeté
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Bonjour, J'aimerais avoir un avis sur la situation que je vis, qui m'angoisse et face à laquelle je ne sais trop quelle attitude adopter.Je vis depuis cinq ans avec un homme que j'aime, qui dit m'aimer (quand il va bien), qui est dépendant sexuel et dont la dépendance se traduit par des passages à l'acte avec des mecs contactés sur internet, en groupe la plupart du temps, sans protection. Depuis, quelques mois, il utilise aussi des drogues pour augmenter les effets de ses "plans", n'étant plus capable de ressentir du plaisir plus "normalement". Concernant notre vie sexuelle, voilà plusieurs mois que nous n'avons pas eu de rapports. J'ai peur de le voir se décomposer en ne ressentant pas de plaisir avec moi, il le craint aussi et préfère éviter la question.Pour information, ses conduites l'ont amené à contracter le virus du sida il y a une dizaine d'années. Il est sous traitement, et le supporte très bien (physiquement et par rapport aux effets secondaires qu'il ne subit pas).Il a un métier dans lequel il est épanoui, parvient à évoluer assez facilement, et est apprécié par son entourage professionnel. Il y a environ 2 mois, il a pris conscience qu'il avait un problème réel, qu'il avait toujours nié et fui. L'évitement et l'étouffement des problèmes est son principal mode de fonctionnement. Il se sait éviter les vraies questions, et ne supporte plus qu'on les lui pose. Il "met un couvercle dessus quand ça fait trop mal" comme il dit, et passe à autre chose.Pendant nos années de vie commune (à distance ou dans le même appartement), les moments où je me faisais trop curieux ou que mes questions remuaient trop ses démons, il prenait de la distance et allait régler ça "à sa manière", sans moi. Je me suis souvent senti seul, sentant bien que je n'étais pas un centre d'intérêt pour lui, mais plus une béquille affective.J'ai aussi découvert, dans des moments de sérénité (en vacances la plupart du temps), qu'il est un homme sensible, doux et qui a une part enfantine encore présente en lui, une part capable d'émerveillement quand il baisse ses nombreuses barrières. Dans ces moments-là, la vie est belle avec lui, et je sens que j'ai une place dans son quotidien et ses projets.Voici 2 semaines qu'il voit un psychiatre addictologue, conseillé par son médecin traitant. Deux séances seulement, et il semble très impatient car très incertain. Il se dit perdu, sans envies, en colère que les choses n'avancent pas, ne ressent pas (ou plus) de sentiments pour moi, n'arrive pas à mettre d'actions en place, hormis son travail qui l'occupe pas mal. Ça l'inquiète au point que sa thérapie qui devait être axée sur sa dépendance est perturbée par ses questions de couple.Je lui ai demandé quand il avait ressenti quelque chose pour moi, et ça remonte à quelques mois, après un temps où on ne s'était pas vus pendant 2 mois, un "break". Après qu'il ait bien dérapé aussi. Il est revenu vers moi détruit, en pleurs.Je ne veux plus être l'épaule sur laquelle il pleure. Je veux être son mec. Pas sa béquille. Mais maintenant, il doit être dans la phase "je ne mérite rien", et j'ai l'impression qu'il cherche à se convaincre qu'il ne peut pas m'aimer car je suis trop loin de sa vision de la vie, il saborde ce couple.Je ne sais plus quelle place prendre. Si je lui propose des sorties ou de partager des choses simples du quotidien, j'ai l'impression de l'étouffer. Il n'est pas capable de passer 2 jours avec moi sans trouver que mes propositions, mes envies, mes suggestions sont insupportables pour lui car il ne sait comment y répondre. Il me dit que je l'étouffe, et qu'il n'arrive pas à dire non à temps. Il attend que les choses soient insupportables avant de se renfermer. C'est alors à moi de comprendre que je suis de trop. Il n'a pas les mots pour exprimer ses ressentis. Ou seulement lorsqu'il n'en peut déjà plus. Autant dire que c'est difficile de savoir doser ma présence. Car malgré tout, je n'ai pas envie de m'effacer dans sa vie, car je ne sais pas le temps qu'il lui faudra pour aller mieux.Alors j'essaie des petits mots épars, par SMS, tous les 2 jours. Une petite visite de 15 mn pour lui faire une surprise. Mais dans ces moments là, je le trouve distant, malheureux, et incapable de répondre à mes baisers, ma tendresse même. Il subit sa vie. C'est insupportable à voir et à vivre.De mon côté, heureusement, je continue de voir mes amis, de sortir, d'avoir de nombreuses activités qui me nourrissent. Mais je suis frustré de cette situation qui ne ressemble pas à une vie de couple, même une vie de couple avec un dépressif.Son psychiatre lui a proposé de me demander si j'accepterais de l'accompagner pour une thérapie systémique (entendre thérapie de couple). Il ne m'a pas caché que dans l'état actuel dans lequel il est, il envisagerait de me quitter, mais qu'il est tiraillé. Il ne sait pas mettre de côté le couple qu'on n'arrive pas à vivre en ce moment, mais sent bien que la solution viendrait de lui-même.J'ai accepté cette thérapie (sachant que rien n'est encore fait, ce n'était qu'une proposition de son psy, et apparemment, c'est un confrère qui s'occuperait de cette thérapie systémique), n'ayant plus rien à perdre.J'ai aussi envie d'une vision extérieure à la situation. J'ai envie de pouvoir exprimer mes demandes au sein du couple, sans avoir peur de l'ébranler, sans sentir que je l'étouffe. Avec une personne extérieure qui puisse moduler les choses. J'aimerais qu'il perçoive que son bien-être ne viendra pas de moi, mais de sa capacité à s'imposer, à trouver sa place, et à me laisser la mienne.J'ai plus l'impression d'une lutte de territoire en ce moment...Ce que je redoute, c'est que dans sa situation, il baisse les bras et me quitte par dépit, à cause de sa dépression. J'ai la sensation qu'il n'a même pas envie de lutter pour retrouver l'envie. Tellement je semble loin de sa vie d'inaction et de dépendance, moi qui lutte pour continuer à bouger et vivre. Je sais aussi que sa dépression ne lui donne pas les éléments objectifs pour prendre une telle décision, et qu'il pourrait le regretter. C'est ce qu'il me dit aussi.Alors quand on se voit, j'essaie d'être moi-même, positif et léger, dragueur même, mais c'est difficile de voir qu'en face, rien ne se passe...Je ne sais pas comment agir. Dois-je être présent ? Dois-je m'effacer le temps que les choses se clarifient dans sa tête ?Et si ça prenait des mois ? Et s'il me disait qu'il me quitte parce qu'il est déprimé et qu'il ne ressent plus rien pour personne ?Merci de partager vos avis si cette situation vous parle... 
pas du tout facile de donner son point de vue dans un cas pareil... tu l'aimes et tu es très attaché à lui apparemment à tel point que tu ne souhaites pas qu'il te quitte ... donc difficile de trancher... aller peut être aller voir toi même un psy si tu as du mal à gérer cette situation...
Merci pour ta réponse eric121,J'ai voulu voir plus clair et cesser de vivre dans cette appréhension qu'il me quitte, car j'ai aussi mon côté dépendant affectif, et finalement, suite à un coup de fil où je lui ai dit ne plus supporter la situation d'attente, nous avons rompu.Il ne ressent plus de sentiments, il n'imagine plus une vie sexuelle avec moi, alors à quoi bon continuer. Et puis son chemin avec son thérapeute sera sans doute encore long, et je n'ai pas la patience d'attendre. Et surtout, quelle place ai-je dans cette attente ?Je préfère encore cette solution même si elle est douloureuse, car je lui laisse sa liberté de choisir ses actions et l'orientation de sa vie, je ne dois plus être une influence pour lui, et lui pour moi, car cette situation me minait et absorbait mon énergie. Difficile d'avancer...Je ne sais ce qu'il adviendra de nos rapports futurs, s'il y en a. Il dit vouloir me garder comme ami, mais je n'ai pas l'impression d'être capable de changer la nature d'une relation qui a tant compté pour moi. Mais ce n'est sans doute pas le moment pour projeter des choses dans ce domaine, je dois me consacrer à ma vie, mes passions, mes projets et mes amis. Libre, et malheureux, mais libre au moins. Et la sensation de lui avoir redonné sa liberté aussi. C'est peut-être aussi ça savoir aimer. 
Je n'ai pas eu le temps de tout, tout lire, mais je pense que tu as bien fait ^^Profite bien de la liberté pour tes projets.VA
salut,c'est clair que c'est mieux ainsi,tu peux pas te poser mille questions,souffrir,essayer,et que de l'autres coté rien ne se passe,au contraire s'il s'enfonce encore plus et qu'il t'entraine,mieux vaut passer par la séparation,et d'avoir très mal une fois,que d'en baver continuellement,et pas savoir quand ça s'arrétera!je me permets te dire ça,car c'est assez terrible ce que tu décris comme situation car il n'hésite pas à te mettre en danger!
Bonjour,Merci pour vos réponses, c'est encourageant de savoir que les mots ne sont pas lâchés aux quatre vents !Je tiens bon dans ma résolution. J'avance. Difficile d'imaginer que je ne le verrai plus, que je ne le serrerai plus dans mes bras, mais il faut passer par cette rupture. Cette histoire est terminée. Il n'est pas prêt pour ce que j'attends d'une vie à deux manifestement, alors à quoi bon espérer. Chacun de son côté, c'est encore le meilleur moyen d'avancer libre. Et qui sait, s'il m'aime un peu au fond et qu'il s'aime, le temps aidant... Mais je n'ai rien à espérer, juste vivre.Difficile aussi de me dire que cette p*# de souffrance qui est la sienne aura eu raison de nos sentiments et des projets qu'on aurait pu mettre en commun. Mais ce n'est plus le moment de penser "nous", ni "lui", mais moi... Un long chemin pour moi aussi en somme. Seul face à moi-même, à mes failles, mes peurs. Mais je suis entouré.Merci encore pour votre soutien.Je n'avais pas évalué qu'il pouvait me mettre en danger. Mais tu as sans doute raison mauditzob69, c'est juste que je n'ai pas le recul pour me rendre compte de ce danger, car je l'aime encore (évidemment, après 3 jours). 
la première réponse que je voulais te faire c'était "quitte-le !", mais tu ne l'aurais pas accepté...
salut linkboy, tu nous montre ce que c'est que de vivre avec un addict ! A te lire toi tu sembles parfaitement équilibré...Ce qu'on peut déduire de toute cette histoire, c'est qu'il n'existe pas de couple possible ou de rapport amoureux digne de ce nom avec un addict au sexe.
Bonjour Linkboy, Je me sens proche de toi par ce que tu traverses. Je suis dans le même état d'esprit car je supporte une situation qui ne m'appartient pas, et je suis dépendante affective comme toi. Tu as tellement bien fait de le quitter, c'est la meilleure chose à faire, on ne peut pas faire le chemin pour la personne à sa place, et les projets dont tu parles, qui n'ont pas eu lieu et que tu regrettent , n'auraient jamais eu lieu même en restant avec lui. Pour ma part, nous avons un enfant ensemble et c'est encore plus difficile d'être catégorique donc nous restons ensembles, mais comme son addiction l'a poussé à également prendre ses maitresses parmi mon cercles d'amies, et qu'elles s'illusionnent sur ce qu'il est, elles sont très accrochées à lui, prêtes à tout pour continuer à le voir, établissent des complicités avec lui très fortes. Certaines me parlent encore et sont de mes "amies" car je n'ai aucune preuve de ce que j'ai pu constater, une en particulier a coupé les ponts avec moi, j'ai appris que sa fille de 10 ans avait pris deux coups de poings en plein nez car elle voulait parler, (nous étions très amies) et elle est arrivée le nez en sang à l'école, n'a pas voulu parler et sa mère à menacer son propre enfant de représailles, prête à tout pour conserver cette histoire secrete. Mon mari a pas de soucis à se faire, elle parlera pas , ni elle ni sa fille.J'aimerai avoir comme toi la force de le quitter. Tu as vraiment bien fait, tiens bon. 

Bon courage

Je reviens vers vous pour vous tenir au courant de la situation et vous remercier de vos réponses.Voilà, nous sommes toujours séparés — remarque, c'est idiot comme remarque, sinon, ce n'est pas une séparation... — mais nous avons eu l'occasion de nous parler un peu, notamment pour régler des problèmes matériels.L'évidence est qu'il y a toujours de l'amour entre nous, mais qu'il est impossible à vivre.Il ne se sent pas prêt à vivre avec moi, et finalement, après avoir vécu tant de ruptures/séparations, je n'ai pas envie non plus de recommencer quelque chose sans vraiment me donner les moyens d'ouvrir mon horizon et vivre d'autres choses, de passer par d'autres chemins.Il voit son psy avec plaisir et a retrouvé l'envie d'être fier de lui, de faire des projets, d'être heureux en somme. Il dit m'aimer et ne pas vouloir m'enfermer dans ses névroses qu'il doit régler par lui-même, libre de mon influence, avec le temps dont il a besoin.Il m'a fait part de sa sensation de ne pas imaginer vivre plus tard avec un autre homme que moi, car je suis le seul qu'il a aimé. Il veut simplement apprendre à le vivre, et ne revenir vers moi, s'il le fait, qu'une fois sûr de ce qui est bon pour lui.C'est étrange comme situation, car au fond, je n'imagine pas non plus un autre que lui, mais pas de la manière dont on l'a vécu, pas sans cet échange. Donc, pas maintenant.Je suis heureux pour lui, frustré aussi de ne pas le voir, mais je me sens libre. Je ne me sens plus dans la réserve de ne pas exprimer tel ou tel ressenti, juste pour ne pas l'ébranler, ou l'éloigner de moi, car il ne saura pas y répondre. Preuve de ma dépendance affective, je n'étais pas moi, par crainte de le voir s'éloigner.J'ai aussi besoin de ce temps pour construire ma vie autrement, tirer parti de la force que m'aura donné cette histoire, ce bout d'histoire. Même s'il est destiné à continuer un jour. Mais je veux en tous cas créer une vraie rupture pour me donner l'occasion de vivre les choses différemment, sous un nouvel œil.J'en profite pour me centrer sur mes envies, mes projets, même si affectivement, je ne me sens pas vraiment libre, je le suis au moins sur d'autres plans (oui, car je suis humain aussi, j'ai besoin de sexe !). Je ne me jèterai pas sur le premier venu, mais je laisse la porte ouverte à des aventures, pas forcément dans une idée de construction à long terme... car de toutes façons, il reste dans mon cœur, 5 ans, ça ne s'efface pas comme ça, même si ça a été 5 ans tumultueux.En tous cas, j'apprécie de savoir que je suis entendu ici, et non jugé.je tiens bon...
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