bonjour Adéle,Oh que je reconnais ce scénario... pour le vivre aussi en tant que dépendant.le web/sex est une vraie merde (pardon pour le mot) et qu'un homme reconnaisse véritablement son addiction devant une femme - devant sa femme! - est extrêmement difficile. Car c'est comme s'il disait qu'il n'est qu'un faible, qu'un enfant qui préfère la branlette devant des images plutôt qu'une vraie relation de couple (on en est encore au stade, oh! à peine plus évolué, des photos de lingerie de la Redoute devant lesquelles on fantasmait enfants), bref, qu'il n'est pas adulte. Dur dur! j'ai aussi osé dire à ma femme que c'était sa faute, qu'elle ne faisait pas assez pour moi et que donc j'avais besoin du net pour "compléter". Ma vie me satisfaisait pas, je lui en ai aussi fait le reproche. Incroyable mais vrai. Et je pense qu'elle finissait par être d'accord avec moi.C'est un comble. J'ai évidemment tout faux! Elle n'a rien à voir dans tout ça. C'est important de le savoir. C'est notre problème.
on est vraiement con, souvent, nous les hommes. Je parle pour moi, bien sur.je dis ça, pour faire comprendre qu'il faut un déclencheur pour que tout bascule (vers le bien). Moi, un jour, j'ai ouvert les yeux un beau matin en me disant que ça ne pouvait plus continuer, que je la perdrais, elle et les enfants... (s'ils me voyaient faire...?), alors j'ai cassé la cam et effacé tout le reste.
Alors, ce déclencheur? Il faut le trouver et s'il tient à toi, ca peut marcher. Peut être une sorte d'ultimatum... une condition...
Merci pour ce témoignage, yannyann. Cela remet un peu les choses en place car c'est vrai que je pense encore dans mes mauvais moments que c'est de ma faute. Ton image sur l'enfant me fait réagir car c'est exactement ce que je pensais de lui quand il devenait agité, perméable, fuyant, incompréhensible. Je le lui disais parfois et il me disait oui c'est vrai en prenant un air contrit d'enfant qui a fait une bétise... Ce serait bien de grandir.Pour l'instant, je ne vois pas quel pourrait être ce déclencheur. Et puis, s'il tenait vraiment à moi, ne ferait-il pas tout pour ne pas me perdre ? Au contraire, là il a tout fait pour être le plus odieux possible. Je sais que les réactions des dépendants sont parfois étranges mais là je suis perdue. Est-ce un appel au secours? Aucune idée. Pour en avoir le coeur net, il faut lui parler et je ne suis pas encore prête. Peut-être que je ne suis pas prête à affronter un nouveau déni. A force d'avoir soufflé le chaud et le froid, je ne sais plus comment prendre ce qu'il pourrait me dire. C'est comme si toute parole avait une signification cachée et à moi de trouver. Comme s'il lançait des bouteilles à le mer pour que je le secoue, le force à réagir. Et quand je le fais, c'est la catastrophe: il devient odieux et hop ciao bye bye.Ce soir, je ne suis même plus malheureuse mais épuisée. Epuisée de devoir gérer ça, cette perte d'identité, ces questions sans réponse et de devoir faire bonne figure dans ma vie "normale".
Adèle, tu n'as pas à te mettre tout ça sur la tête. Faire bonne figure auprès de qui? N'est-ce pas en effet "cautionner" que d'accepter que cela reste au sein de l'intimité de ce qui devrait être votre couple, une sorte de ménage à trois avec le porno...?Perte d'identité, pour toi? Il faut avant tout que tu reconstruises cela. Lâche sa main droite, désolé d'être cru... Récupère tes mains pour toi. Bien sûr qu'un dépendant sexuel est en grande partie un enfant qui refuse de grandir. Bien sûr que souvent il est resté aux prises avec des problèmes qui datent de son enfance, de sa relation avec sa mère, cela peut venir de plusieurs générations ascendantes d'ailleurs...Et c'est bien pour ça que "le déclencheur" ne peut en aucun cas venir de toi, sauf si c'est dans un rôle parfaitement identifiable comme étant totalement disjoint de la dimension maternante de sa compagne. Tu ne peux en aucun cas être "son sauveur". Une fois que tu as compris ça, c'est sans doute plus facile pour te retirer du triangle lui-porno-moi. Ensuite, en mode compagne qui a choisi de s'unir à lui et non "maman de substitution qui a de l'amour féminin confondable avec maternel à donner, tu pourras voir si tu as ou non un coup de pouce à lui donner pour qu'il ouvre les yeux... Mais la distinction est essentielle à faire.Parce que comme dit yannyann on est cons, on est puérils et on est de mauvaise foi, vis-à-vis de nous-mêmes avant tout, alors tes messages seront déformés et serviront la cause inverse de celle que tu espères, si tu n'agis pas en parfaite transparence et dans des modalités clairement définies. Il te reste certainement pas mal de trucs à lire sur le forum, qui t'aideront à comprendre qu'il est incapable d'en parler, parce qu'il est incapable de voir. Parce qu'avant de te mentir il se ment, et très efficacement. Cela fait partie du mécanisme même de la compulsion, de la dépendance sexuelle.
Ne te laisse pas emporter par le tourbillon qu'il crée sans s'en rendre compte. Extrais-t'en, par une secousse s'il faut, mais fais-le, pour toi d'abord, pour lui ensuite.
Coucou Adèle !Surtout ne culpabilise pas !! Pour rien.. Tu ne l'abandonnes pas et tu n'as pas à porter ce lourd fardeau... Ne t'en veux pas.. Ce n'est pas une vie facile vivre avec un dépendant et tu n'es pas là pour le sauver !On voit déjà que tout cela t'a beaucoup marqué et fait du mal.. Prends de la distance et laisse faire le temps !Bises
Merci à tous et toutes pour vos encouragements.Je réfléchis beaucoup et lis tout autant. J'essaie de comprendre le mécanisme pour mieux prendre du recul. Est-ce la bonne technique je ne sais pas même si pour l'instant, ça a l'air de marcher.Je suis entre deux eaux: toujours très très attachée à lui et en colère, malheureuse qu'il se vautre dans cette compulsion destrutrice, je suppose que c'est une étape normale.Mondom, tu fais bien d'insister sur la plave de compagne et non pas de maman de substitution - phénomène que j'avais noté insconciemment mais que je ne savais pas trop, comment gérer toute engluée dans cette situation que j'étais. Maintenant les choses s'éclaircissent...Lia, oui, je vais prendre du temps pour me retrouver et briser ce cercle infernal car je ne VEUX plus de cette situation. Tout cela amène une grande remise en question, il faut que je fasse un peu de ménage dans ma tête.J'ai aussi réalisé que sa dépendance avait comme annihilé toute forme de pose de limite de ma part, comme si je réagissais à sa compulsion par assimiliation ou plutôt par absoprtion. Je ne sais pas si je suis claire. Je vais réfléchir la dessus et vous en reparlerai.Enfin, je vais conclure par une note positive: je fais tout cela pour moi et non pour lui et c'est un premier grand pas, une première victoire.
Tu vis, tu existes, tu es une personne, juste une femmeOui tu peux changer juste pour Toi
Je pense que si on ne fait rien pour nous on ne peux pas les aider de toute façon. Car si l'on s'oubli trop on plonge avec eux dans le cercle vicieux du porno. Chaque jour on perds un peu plus de notre dignité. On ne vit plus on est obsédé par ses fait et geste. Plus on en voit moins on comprend. Moins on comprend et plus on cherche. C'est infernal. Notre esprit est accaparé sans cesse. Les questions nous remplissent la tête. Il ne vient pas se coucher avec nous et tout de suite on imagine le pire, il ne rentre pas tout de suite après le travail on ne peut pas s'empêcher de penser qu'il est aller voir ailleurs. Il FAUT ABSOLUMENT se détacher le plus possible de tout ça. Avancer de son côté pour mieux revenir vers lui. Accepter que l'on est pas responsable juste que l'on subit. On peut peut-être être un moteur, un déclencheur pour leur sevrage. Mais en aucun cas se mettre dans la tête que l'on va les sauver. C'est un long chemin pour arriver à se détacher de tout ça. Mais ça en vaut vraiment la peine. Quand on sent venir en nous la force d'affronter tout ça rentrer dedans, de dire stop on se sent légère. L'important c'est de croire en ce que l'on fait. Suivre son chemin sans s'oublier. PS: en me relisant j'ai peut-être été un petit trop personnelle mais c'est là ou j'en suis aujourd'hui. J'espère que ça va peut-être t'aider. en tout cas plein de courage à toi et bonne continuation.Bises