Dépendance sexuelle

Version complète : Notre histoire
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Bonjour, je suis une jeune femme de 30 ans. Je vis depuis plus de dix ans une histoire d'amour avec le même homme. Mon conjoint est âgé de 28 ans. Nous avons toujours eu un amour très fort, nous sommes même perçus comme un couple modèle par plusieurs personnnes que nous côtoyons. Seule ombre au tableau, mon conjoint a toujours eu une attirance marquée pour la pornographie, mais une attirance qu'il tenait secrète. Ça a commencé avec l'achat de films xxx, puis de revues. Tout cela se faisait toujours en cachette et parfois je découvrais ces films ou ces revues par hasard. J'avais beau lui dire que c'était sain d'avoir une sexualité, d'avoir le désir de regarder quelques fois de la porno, mais que ce qui était malsain,
c'était qu'il le fasse en cachette, cela ne changeait rien. Lorsque je découvrais ces films, il se sentait mal. À travers tout cela, nous continuions à avoir une vie sexuelle normale et satisfaisante. Avec l'arrivée d'internet, cette attirance vers la porno s'est amplifiée, il s'est mis à aller voir plusieurs sites toujours en cachette ce qui a commencé à me rendre malheureuse. Je ne comprenais pas ces besoins qu'il avait de vivre une sexualité en dehors de notre couple, je me sentais même
bafouée dans ma féminité. L'an passé, j'ai découvert qu'il s'était inscrit sur des sites de rencontre sexuelle et je ne l'ai pas pris. Je lui ai mis des umtimatums et il a promis qu'il arrêterait car lui aussi commençait à trouver qu'il dépassait les bornes. Je n'avais plus rien trouvé depuis sur l'ordi et je lui faisais confiance. J'avais arrêté de fouiller dans l'ordinateur. Par contre, au mois d'avril, en allant dans la corbeille, j'ai découvert des photos qui m'ont dégoûtées. Il n'y en avait que trois (des ados), mais c'était assez pour me perturber totalement. Inutile de vous dire que nous avons été complètement dévastés par cette découverte. Je me suis mise à faire de l'angoisse, de l'anxiété ne pensant pas que son problème l'avait poussé aussi loin. Mon conjoint a vraiment honte de ce qui est arrivé. Il a même pensé au suicide. On dirait qu'il a fallu qu'il se rende dans les parties les plus sombres de ses fantasmes pour que son goût pour la porno passe. Pourtant,cela cache sûrement d'autres
problèmes, mais je en suis pas là pour en parler. C'est sa partie à lui. Je me suis questionnée sur qui il était vraiment, une véritable torture. Nous sommes passés par une grande période de crise et de remise en question, elle n'est d'ailleurs pas finie. En fait, nous sommes passés
par toute la gamme des émotions. Nous ne voulions pas perdre notre amour à cause de cela, mais je me demande encore comment y survivre. J'ai vu un psy sans oser lui avouer le véritable but de ma consultation par peur d'être jugée. Puis, j'ai découvert le site d'orzo et j'ai découvert que ce qu'il avait portait un nom: la dépendance sexuelle. J'ai compris son problème, mais je ne me sens pas bien pour autant. Je l'aime, mais je suis profondément blessée. C'est comme si on avait minimisé le problème pendant 10 ans pour ne pas perdre "notre perfection" et que là, il nous a sauté aux yeux. Mon conjoint pense qu'il a laissé ces photos là inconsciemment pour que je les découvre car il était vraiment à bout du porno et ne savait plus comment s'en sortir. Mais,je me remets en question et je nous remets en question? L'anxiété est toujours là. Mon conjoint est prêt à s'en sortir et se sent terriblement coupable pour toute la peine que je ressens. Je nous sens dans une impasse et je me sens prise avec cette terrible réalité. Je continue à faire comme si j'allais bien avec mon entourage, mais j'ai de plus en plus de mal à y arriver. Nous sommes encore très unis, mais je nous sens démunis. Peut-il y avoir encore de l'espoir et une issue heureuse à notre histoire? Je suis remplie de questions sans réponse!
Bonjour Marika, je comprends très bien ton désarroi car moi-même j'ai "perdu" la mère de mes deux enfants à cause de la dépendance sexuelle. J'ai laissé traîner des cassettes vidéo sur lesquelles j'avais des rapports avec des filles "légères", et même si je l'avais prévenue de mon obsession sexuelle, elle n'a pas supporté... (ceci il y a huit ans). Depuis j'ai refait ma vie avec une compagne très très chouette qui sait que je compulse sur du porno, mais qui me fait confiance dans ma démarche pour arrêter. Moyennant quoi je n'ai pas encore commencé à arrêter, celà demeure un voeu pieux pour l'instant ! En revanche j'ai réussi à arrêter les produits "psychotropes" depuis deux ans (cannabis, alcool, popper's, codéine, et même cigarette, dans la foulée), je suis totalement clean depuis le 5 août 2005, et ce grâce à une fraternité dans laquelle j'ai pu rencontrer des hommes et des femmes qui avaient le même typpe d'addiction(s) que moi. Pour le sexe, il y a aussi une fraternité spécifique, avec des réunions hebdomadaires sur Paris... J'ai assisté l'an dernier à une première réunion, et j'ai vu (de mes yeux vu) des gens qui... s'en étaient sortis... Mais je pense que le porno est vraiment une drogue dure, en plus, la rechute est plus facile qu'avec de l'héroïne où il faut se déplacer, trouver un dealer, etc. Là, la rechute est à... un clic de souris ! Quand on a un ordi avec Internet à la maison où au bureau, c'est comme si on vivait 24h/24 avec un dealer ! Je te souhaite d'arriver à aider ton compagnon. Peut-être devrais-tu lui faire connaître ce forum, de façon à ce qu'il puisse discuter avec les uns et les autres ? Moi-même je suis un nouveau ici, j'ai dû poster deux ou trois messages à tout casser... Je vous souhaite bonne chance... Et reviens nous donner des news !
salut marika,
notre histoire de couple est très proche de la tienne vois tu. j'avais la trentaine lorsque mon épouse est tombé sur des images de fille qui paraissaient avoir 16 ans.
comme vous notre couple et notre famille est souvent considérée comme une belle réussite. et je le pense. nous nous aimons beaucoup et nous aimons ce que nous avons construit. loin de ce monde étrange qui m'a rongé.
et oui comme lui, j'avais une attirance pour le porno depuis ma préodolescence, et puis avec internet ce fut le début de la fin, avec processus de la spirale infernale qui nous pousse à rechercher des sensations toujours plus fortes et violente. j'ai vu toutes un tas de choses crades que jamais je n'aurais imaginé voir. et puis un jour j'ai continuer pour me mettre à matter des filles de plus en plus jeune. je devenais complétement dingue d'être incapable de me stopper.
j'étais bouffé par la honte et la culpabilité. j'étais devenu un zombi.
c'est alors à ce moment là que je écris le mot dépendance sexuelle sur google et ouf de soulagement j'ai lu orroz et ses témoignages. il m'a fallu des années de sevrage ( 5ans) ponctués par des rechutes.
mais comme je n'étais pas complétement tordu, j'ai rapidement cessé d'aller voir des images et des sites interdis ( ce fut assez facile).
aujourd'hui c'est avec le porno plus classique, pas très clean certe mais aucunement répréhensible que je dois resister et j'en suis à 6 mois ferme. et depuis presque deux ans, j'ai connu quelques rechutes assez courtes et peu dramatique avec le reccul.
notre couple a été fragilisé, la confiance est longue à revenir, mais ce n'est pas si grave si les fondement de votre union sont solides. c'est votre cas je crois. mon épouse a encore un doute, juste ce weekend elle m'a demandé si j'allais encore sur ces sites. la fermeté de ma réponse, biensure négative, l'a surement rassuré. mais j'accepte qu'il y aura toujours un doute. c'est comme ça.
mais notre vie a reppris son équilibre, et malgré cette ombre, nous sommes un beau et gentil couple.

pour lui, il y a un élèment important qu'on ne lit pas toujours dans les témoignages de codep. c'est sa prise de conscience et son sentiment d'être au bout du roulot (bout du porno). c'est bon signe car il semble avoir les ressources pour faire ce fameux travail de sevrage qui s'impose aujourd'hui à lui.
je crois que tu peux lui faire part des deux sites que sont orroz et dépendance sexuelle, il est très important qu'il lise cela devrait lui faire un bien énorme.
et à toi aussi au passage.
Tu décris bien la descente aux enfers, le passage à des photos et/ou videos de plus en plus "problématiques", honteuses et illicites... Je connais... C'est épouvantable... C'est "l'escalade"... Et en dehors de ça, le Dr Jekyll (que nous sommes aussi, j'allais dire SURTOUT), condamne, réprouve tout cela... C'est ce tiraillement qui est une véritable DECHIRURE INTIME, qui est affreusement douloureux...
Merci à vous de vos réponses. Ce que je trouve dommage c'est que ce ne soit que des dépendants qui me répondent. J'aimerais avoir des témoignages de femmes qui sont dans la même situation que moi. Pour l'instant, je vais un peu mieux. Nous avons avoué à nos familles respectives que cela n'allait pas super bien ces temps-ci. C'est un choc pour eux, mais ça m'a libérée d'un gros poids. J'ai réussi à convaincre mon conjoint d'aller consulter. Il y va la semaine prochaine et ça le rend nerveux, il ne sait pas par où commencer... Il a choisi un psy qui traite les dépendances afin qu'il comprenne son problème.
J'ai fini par m'avouer que je ressentais beaucoup de colère envers lui. Je comprends son problème et l'origine de ce dernier, je comprends qu'il n'a jamais voulu me faire de mal, qu'en fait c'est à lui qu'il en faisait, mais ça me fait mal quand même. Mon plus grand défi est d'arriver à lui pardonner. Peut-être une séparation est-elle envisageable afin de refaire nos forces chacun de notre côté? Je ne sais pas quelle est la meilleure avenue à prendre. Je trouve ça un peu plate de me sentir à bout de ressource au moment même où il veut s'en sortir. Petit décalage. Espérons qu'on saura se remettre sur le même fuseau horaire!
Bonjour Marika,

Je suis la conjointe d'un dépendant. Tout ce que tu vis et ressens, je l'ai ressenti et le ressens encore par moment ! Aujourd'hui, après 6 mois, je commence à me refaire des forces, à y voir plus clair. Donc dis-toi que lorsque la tempête s'abat, ce n'est pas encore le temps d'essayer de rebâtir.

La séparation pourrait-elle être une solution ? Chacun à un cheminement différent, ce sera donc à vous de voir si vous avez besoin d'éloignement pour un temps.

De mon côté, j'ai décidé que sa dépendance et ses rechutes ne m'appartenaient plus. Enfin, j'ai réussi à me déculpabiliser. Au début, je me suis analysée de tous les bords et tous les côtés en pensant que j'avais ma part de responsabilité. Maintenant, je sais et suis convaincue que je ne suis pas responsable de son addiction. Au début, je lui ai refais confiance, mais les rechutes venaient à chaque fois m'anéantir. J'avais beau comprendre que c'était ni plus ni moins un être souffrant qui rechutait, chaque fois, je rageais et me détruisait parce que je fondais tellement d'espoir en toutes ses belles promesses. Je suis certaine qu'il y croyait au moment où il me faisait ses promesses de ne plus y retoucher. Maintenant, j'aime mieux pensé qu'il restera ainsi le restant de ces jours. Pour moi, ça me fait moins mal. Loin de moi l'idée de lui rabattre les oreilles avec ça, mais dans mon for intérieur, je me dois de l'aimer, de prendre mes décisions pour l'avenir en fonction de ce qu'il est AUJOURD'HUI. Je lui ai dis que s'il voulait devenir sobre, ça lui appartenait et qu'il devait le faire pour lui et non pas comme un cadeau qu'il me fait.

Certaines prises de conscience ne se sont pas faites sans heurts car ceci venait remettre en cause mes valeurs de couple que je possédais depuis belle lurette.

Tout ce que je lui demande, c'est d'être honnête. J'aime mieux savoir ou il en est rendu que de le découvrir par hasard. La mensonge et les cachotteries me font plus mal que de savoir qu'il a rechuté.

Pourquoi je suis toujours avec lui parce que j'aime profondément cet être. Nous avons une belle complicité et une super belle communication, plein d'intérêts en commun et mis à part son addiction, il demeure l'homme que je rêve d'avoir à mes côtés pour toujours. J'ai donc décidé de construire ma relation sur tous ces points positifs et de moins focuser sur le négatif.

Ceci dit, il connait mes limites. Il sait que ça me rend malheureuse son addiction, mais tant que lui n'en n'aura pas assez souffert, je ne pourrai rien faire de toute façon. J'ai admis mon impuissance car seul lui peut faire quelque chose pour lui.

J'ai dit à mon conjoint qu'il devait lui se faire confiance et se pardonner et ne pas attendre que je lui refasse confiance à 100 % et que je lui pardonne. Le pardon viendra, mais avec le temps. La confiance, j'imagine qu'elle reviendra aussi mais pour l'instant, elle est ébranlée. Mon manque de confiance et le pardon que je ne suis pas encore capable de lui donner ne devraient pas l'empêcher de vouloir vaincre son addiction si tel est son souhait.

J'espère que j'ai réussi à être claire car j'écris tôt ce matin avant de partir pour le boulot, mais je voulais te donner un petit signe d'encouragement :-)
Merci pour ta réponse, moi aussi au cours des derniers mois je me suis analysée de tout bord tout côté. J'ai bien compris que je ne faisais pas partie du problème. Pourtant, je vis avec les conséquences de sa dépendance. Mon conjoint est prêt à toutes les démarches pour que notre histoire continue. On s'est toujours aimé très fort et ça n'a jamais paru qu'il avait cette dépendance. Il continuait à être amoureux, attentionné, aux petits soins pour moi. Ça n'a toujours pas changé. Il a commencé une thérapie pour s'en sortir. C'est une homme ouvert qui veut évoluer et vaincre ses démons du passé. Je ne peux rien lui reprocher à ce niveau. Il n'a jamais nié son problème, il est prêt à tourner la page. Mais on dirait que c'est moi qui ne le digère pas encore. Je suis amère et déçue. J'ai l'impression de m'être fait flouée, de m'être bercée d'illusion pendant 10 ans quand la réalité n'était pas aussi parfaite que je la voyais. C'est un peu comme si ça avait tué une partie de moi, mon idéalisme. Peut-être est-ce bien au fond? Je ne pouvais pas croire au prince charmant toute ma vie! Je suis remplie de colère, mais dès que je suis près de lui, je me rend compte que je l'aime malgré tout et ça aussi j'ai du mal à l'accepter. C'est un duel incessant en moi. Peut-être as-tu raison, je suis encore trop dans la tempête pour penser à rebâtir. Pourtant, j'aimerais que ça passe car je me dis que je ne peux rester indifférente devant tous les efforts qu'il met pour s'en sortir et toute la compréhension qu'il me témoigne devant mes incertitudes. Je ne me savais pas capable d'autant de colère, j'ai toujours paru comme une fille douce et calme, je parle peu et cette situation me fait voir que je ne dois plus garder mes émotions négatives pour moi, que je dois parler davantage sous peine d'y laisser ma peau (tiens tiens, on apprend également des bonnes choses dans toute situation difficile, enfin quelque chose de positif!). Le pire, c'est que je continue à être hantée par les images dégoûtantes sur lesquelles je suis tombée, on dirait que je suis incapable de me les sortir du cerveau, que je ne peux croire que l'homme que j'aime ait pu un seul instant regarder ça...J'imagine qu'avec les temps elles s'estomperont, du moins je l'espère. Sur ce, je vais me coucher.
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