Dépendance sexuelle

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Bonjour,
je suis nouvelle sur ce site, mais j'y lis tant d'écrits, de cris qui sont aussi les miens, que je viens y faire entendre ma petite voix brisée. Je suis l'amie d'un dépendant dont j'ai découvert les " activités" il y a quelques mois, par le biais d'un ami à lui à qui il s'était confié...je suis passée par tous les stades, de la douleur, au dégout, en passant par tant de désillusion...je suis devenue suspicieuse, moi qui ne l'étais pas, car ça me gonfle tellement de fliquer quelqu'un, c'est tellement infantilisant. Mais cette découverte m'a obligé à penser à moi, à ce que je suis prête à accepter, et à ce que je refuse de subir. je lui ai dit d'aller consulter,et c'est ce qu'il fait. Je crois qu'il ne va plus voir les prostituées, mais il continue à aller visiter des sites par internet: est-ce que c'est un mieux, ou est-ce qu'il encore en plein de dedans? Le problème en plus, c'est que mon horloge biologique tourne, et que j'aimerais avoir des enfants très vite. Mais pas s'il est toujours dépendant. Alors, je me pose de multiples questions: est-ce que je dois encore attendre pour être sûre qu'il maitrise sa dépendance, et si oui, combien de temps? est-ce possible de se débarasser définitivement de cette dépendance, est-ce que l'arrivée d'un enfant peut entrainer un bouleversement tel que cela arrête ses agissements?
Je me sens si seule, et mon coeur est si serré, que j'espère qu'il y aura quelqu'un de l'autre côté de cette ligne pour me répnodre, et m'envoyer un peu de réconfort.
Merci de m'avoir lue. J'ai l'espoir de vous lire,
baby
c'est tellement gentil de me répondre, underscore,
pour tout te dire, il m'a dit avoir arreté pendant un an d'aller voir les prostituées (je n'étais au courant de rien à ce moment là), mais il a repris au bout d'un an. Là, il dit vouloir arreter complètement. je crois que pour les prostituées, c'est vrai, mais je crois qu'il ne veut /peut pas encore se passer de la pornographie sur internet. Moi, je ne sais pas à partir de quand le sexe sur internet devient un problème pathologique: je conçois qu'on ait envie de se rincer l'oeil de temps à autre, mais à quel moment il faut s'alarmer, ça , je ne sais pas. Ce qui me fait peur, c'est que pour raisons professionnelles, je vais être absente pendant quasiment un mois...on n'en parle pas, pour l'instant, mais moi je me dis qu'il faut qu'on en parle avant, histoire d'être au clair...qu'est ce que tu en penses?
Hi baby ;-) Tu as bien fait de venir sur ce site de vaillants éclopés. Je prends quelques secondes pour te donner le point de vue d'un ex( :trefle: ) cyberdépendant.
Je suis papa depuis peu. Si la grossesse de ma compagne et la naissance de mon bonhomme m'ont bouleversé, ces évènements n'ont pas suffit, seuls, à me détourner de ma dépendance (je l'espérais pourtant même si je n'ai pas eu un enfant pour ça). C'est aussi illusoire que d'imaginer que la venu d'un enfant puisse résoudre un conflit de couple...
Ma compagne ne sait rien de tout ça, je n'ai pas eu le courage de lui en parler et j'ai sans doute fait de mon mieux pour que sa vie en soit peu affectée. Je crois que si elle l'avait appris, j'aurais compris qu'elle exige de moi de tout mettre en oeuvre pour m'en sortir. Simplement, j'aurais attendu qu'elle me "soutienne" et que l'on en parle ouvertement. Lors de rechutes, j'ai parfois eu l'espoir paradoxal qu'elle me découvre pour ne plus porter ça seul. Que ma déviance (ce mot me fait marrer :lol: ), ce trouble bizarre soit reconnu et qu'elle m'accompagne dans pour en sortir. Je suis également conscient de la difficulté de l'entreprise... "Ah bon mon chéri, tu t'es masturdé 5 heures en surfant sur des sites sordides, c'est pas grave, je te prépare une tisane :roule: ). Tu le dis fort bien :
"Mais cette découverte m'a obligé à penser à moi, à ce que je suis prête à accepter, et à ce que je refuse de subir."
Non tu ne peux sans doute pas subir sa dépendance mais je vous souhaite de pourvoir supporter le travail qu'il accomplira sur lui et que celui-ci soit le plus court possible, le travail ;-)
Non, tu n'es pas seule baby :Hello: bon courage à vous deux.
Biz
Doug
(Je t'ai répondu sans connaître vos deux messages, effectivement : "être au clair").
Ca serait pas mal qu'il aille faire un tour sur http://www.orroz.net : il aurait la possibilité de se rendre compte que passer du réel (les putes) au cyber, c'est plutôt déplacer le symptôme que s'en passer (ne lui dis pas comme ça :sceptic: )
Après, il peut toujours venir faire un tour ici... s'il consulte, et s'il en parle, il y a sans doute une réelle volonté.

Evidemment qu'on s'en sort, mais c'est comme la clope : être déterminé à ce que le bye bye soit définitif. Nous avons une telle mémoire cellulaire, et les circuits de récompense sont tellement gravés dans nos cerveaux, que les premiers mois, c'est plutôt raide. :lol:
bon courage à tous les deux.
Bonjour Baby,

Comme John, je pense que passer du réel au cyber ce n'est que déplacer le symptôme et qu'inévitablement on revient au réel (c'est ce qui m'est arrivé). Le "propre" d'une dépendance (je devrais peut-être dire le "sale"), c'est qu'avec le temps on cherche toujours un niveau plus élevé d'excitation. On passe graduellement de la porno "soft" à la porno "hard", au "tchat", aux sites de rencontre et au réel. Cela peut se faire rapidement ou encore prendre des années. Et la dépendance sexuelle, c'est aussi comme la dépendance à la nicotine ou à l'alcool. Il est impossible, pour la très grande majorité des dépendants, d'être en contrôle de sa consommation.

Il est toutefois possible de s'en sortir et c'est plus facile si on va chercher de l'aide en se faisant accompagner par un professionnel (psychologue ou autre) qui connaît bien ce type de dépendance. Il faut compter au moins une année. Et la principale motivation pour y arriver c'est de vouloir le faire d'abord pour soi-même.


Je pense enfin que tu as adopté une bonne attitude, soit celle de d'abord penser à toi et de bien affirmer et poser tes limites. C'est l'attitude que mon amoureuse a adoptée et c'est celle qui m'a fait réagir et passer à l'action.

Je te souhaite que le meilleur t'arrive.
hello Doug, John et Aujourd'hui,
merci pour vos messages, et les pistes que vous me donnez. Vous ne savez pas à quel point vos messages m'apportent de la chaleur. Ce qui m'effraie, c'est de me dire qu'il a passé tant de temps à faire "comme si" de rien n'était. c'est à dire que je peux concevoir qu'il veuille me cacher des choses à moi, mais qu'il ne se regarde pas lui en face et n'ait pas essayé de se prendre en main tout seul, avant que je ne découvre le pot aux roses, ça je ne le comprends pas. C'est là où je me dis que peut être, il y trouvait son compte, finalement, que ce n'est pas aussi horrible qu'il le prétend...mes réflexions sont peut être extrêmes...je tatonne, pour essayer de comprendre ce problème qui est aux antipodes de mes préoccupations personnelles, et en même temps, je me dis que je me bouffe la vie pour quelque chose qui ne vaut pas la peine que l'on s'y arrête trop longtemps...la pornographie,c'est le sexe triste,pour moi.
En tout cas, je vous trouve extrêmement touchants, dans vos témoignages, d'une justesse impressionnante. J'espère que pour vous aussi, la route sera bordée de roses,
à très bientôt
Bonjour Baby,
J'espère que les évènements prennent une meilleure tournure pour vous deux. Je voulais t'apporter une réflexion sur ce propos :
Citation :C'est là où je me dis que peut être, il y trouvait son compte, finalement, que ce n'est pas aussi horrible qu'il le prétend...mes réflexions sont peut être extrêmes...je tatonne, pour essayer de comprendre ce problème qui est aux antipodes de mes préoccupations personnelles,
Il faut savoir que pour un adepte de sites internet porno, cette dépendance est souvent à la fois satisfaisante et insupportable. Sincèrement, je ne sais pas s'il est possible de trouver un équilibre en consultant de temps en temps ce genre de site (dans mon cas, c'est clairement impossible). Ce qui t'aidera peut-être à y voir plus clair sur l'avenir est la sincérité avec laquelle il t'exprimera son rapport à cette dépendance (frustrations, fantasmes, stress, :-? ).
Bonne journée :sunshine:
Doug
Sur le problème plaisir et souffrance, et le cocktail fatal qui en résulte, c'est un peu comme le gars qui picole pour oublier qu’il est alcoolique.
La dépendance consiste à effacer la douleur par ce qui la provoque, et il peut s'écouler un certain temps avant qu'on ose le formuler dans ces termes, et se "rendre à l'évidence" que c'est pas une solution.
Il m'arrive de penser que c'est l'épouvante inconsciente devant ma misère qui m'a interdit de l'aborder de front, et permis de passer ainsi quelques années dans le coma, où j'ai eu très beau temps, bien que je me rendisse compte que "la réalité c'est ce qui fait mal quand on éteint l'ordinateur", pour citer un gars que j'aime bien mais avec qui je refuse maintenant de faire l'amour : moi :lol: :lol: :lol:
Hello, Doug,
pour continuer ta réflexion sur la sincérité face à sa dépendance : mon ami dit souvent que la masturbation a chez lui un effet calmant, qu'il gère son stress, son angoisse, sa culpabilité ainsi. Il sent aussi que le problème vient de plus loin, et se l'avouer est quelque chose d'assez récent. Je comprends qu'il y ait un mal enfoui, j'ai bien sûr plus de mal à en comprendre la manifestation patente: car d'un point de vue féminin, et à la différence de l'alcoolisme ou de tout autre forme d'addiction, on se sent directement remise en cause, en rivalité, amoindrie, dépréciée, jugée....par cette fascination masculine pour une /des autre(s). C'est difficile de trouver sa place, de comprendre quelle place on occupe :celle de la bobonne un peu chiante mais qui fait partie du décor, tout en se gardant sous la main des bien plus excitantes...
En tout cas le travail psy qu'il a entrepris le fait grandir, je le vois. Le problème est que son refus de parler, de voir la vérité en face pendant longtemps nous a conduit à mener des vies parallèles, à nous éloigner, et ce n'est pas évident de parvenir de nouveau à se toucher.
Et toi, as-tu entrepris un travail? peut-être peux-tu commencer par là, chercher le problème profond, et dire à ta compagne qu'il y a un mal enfoui, sans forcément tout de suite lui dire quelle forme il revêt. Avec le petit recul que j'ai sur cette année où j'ai découvert la chose,je crois vraiment que j'aurais préféré qu'il me dise qu'il y a des choses en lui qu'il ne comprend pas, et qu'il a besoin de quelqu'un pour décourvir la source du problème.Tu vois, je sentais de toute façon depuis le début qu'il y avait une façade (d'ailleurs, est-ce une caractéristique commune aux sexholics, cette façon de tout cacher, même ce qui n'a rien de honteux?), et j'en souffrais. Je ne sais pas si ta compagne ressent aussi ce mur entre elle et toi...mais si c'est le cas, ne le laisse pas s'installer:l'addiction ne vaut pas cette peine.
je t'embrasse et te souhaite le meilleur
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