J'ai expliqué brièvement dans un précédent message que mon copain était dépendant..
Notre histoire, d'après ce que j'ai lu sur le forum rentre dans un schéma assez classique avec tout le package d’incompréhension, de souffrance et de maladresses qui viennent généralement assiéger le ou la partenaire.
À force de cogiter à une solution pour sortir de l'inertie, je viens de trouver une option. Je suis allée faire le plein de magazines pornos (assez trash) et les ai installés dans la salle de bain puisque nous avons un petit casier à cet effet. (Mais sans rien de ce genre jusqu'à présent, plutôt des mags sur l'actu artistique et littéraire de Montréal). Je vais éventuellement commander quelques dvd du même acabit qu’il recevra par courrier….
Pas de réaction pour le moment, mais je n’en attends pas. Je ne lui parle plus de tout ça. Ce que j’ai fait est peut-être un peu agressif, mais de toutes les solutions pour que je puisse mieux vivre ce truc, c’est la moins mauvaise. Cela à brisé la dynamique d’espionnage, de suspicion, de « désobéissance », et surtout de terrible infantilisation dans laquelle je l’avais plongé.
Par ailleurs, le sentiment de trahison que j’éprouvais c’est du coup envolé. J’ai juste le souci qu’il trouve ça un peu égoïste de ma part, car il ne comprendra sans doute pas comment ce genre de stratégie peut l’aider.
Mais en ce qui me concerne, c’est radicalement efficace, et puis cela m’évite de devenir méchante et de le culpabiliser ce qui ne sert à rien. Même si je m’étais donnée pour principe de ne pas le faire, il arrive toujours un moment ou l’on craque et on dit des horreurs que l’on regrette par la suite.
J’ai aussi certainement très mal réagi depuis le début, il est fort probable que si j’avais dès le départ pris tout ceci beaucoup plus à la légère ça n’aurait jamais pris de telles proportions. Je ne saisis pas tout ce qui se passe en moi non plus.
Tomber dans la dynamique de l’interdit et d’une relation style « maman va faire pan pan sur les fesses s’y je t’y prends » est sans aucun doute ce qui peut arriver de pire dans une relation amoureuse. Je sais que c’est plus complexe que cela, mais c’est, je pense, à prendre en considération. Je suis tombée dans le panneau. Comme quoi on a beau savoir quoi faire ou ne pas faire c pas tjrs facile de mettre en pratique….
Ca peut effectivement le faire réagir, au moins dans sa tête. Mais si tu fais ça sans engager le dialogue, ce sera mal interpréter, il va se renfermer dans son monde caché. Tu dis vouloir faire ça pour l'aider, il serait bon de le lui dire en face. A toi de voir si tu cherches une vengeance ou une amélioration...
non sincerement il n'y a pas de vengence en perspective. Nous en avons aussi parlé hier et il m'a avoué que ca avait debloqué quelque chose, sans prétendre bien entendu que tout etait reglé.
je ne tire pas une generalité de notre relation avec ce probleme mais ca a beaucoup à voir avec un interdit, du coup ca semble perdre de l'interet, mais il est encore trop tot pour dire si les effets seront ou non positif...
L’interdit perd de l’intérêt s’il devient autorisé, bien sûr, pour un enfant ou un ado en crise d’émancipation.
Qu’un adulte en soit encore à trouver de l’excitation dans l’interdit, montre bien que quelque chose n’a pas été résolu dans l’enfance. Lui donner l’autorisation relève du même principe que brandir l’interdiction : De maman qui fait pan pan on passe à maman qui donne un bonbon ; On ne sort pas du rôle de mère, qui n’est pas celui de compagne ou d’épouse.
Je comprends ton geste, j’ai fait ce genre de truc aussi, mais je ne pense pas avoir atteint le but recherché. Lorsqu’il lira ces revues ou regardera ces DVD en ta présence, tu ne seras pas plus avancée. Sans parler de ceci, qui peut te venir à l’idée : Quel que soit le motif d’achat d’un produit porno, j’ai favorisé l’industrie du X et l’exploitation du corps de quelques humains.
En colère, je peux faire et dire n’importe quoi. En y réfléchissant au calme, j’examine si mon attitude est homogène, si je ne me contredis pas.
J’espère que ma réponse n’est pas trop obscure.
Question obscurité, faut dire que, par inexpérience et surprise, on ne sait pas quoi faire, en pareille situation, on passe d’une tentative à l’autre, sans aucune idée du résultat. Nul, le résultat, tant que le dépendant ne se prend pas par la main autrement qu’à son habitude (pas pu m’empêcher, désolée…).
c'est un peu remplir le bar de la maison, avec un alcoolodépendant.Quand il sera vide, si lui n'a pas réglé son problème, rien ne sera règlé.
Il est vrai qu'on fait des choses complètement à l'aveuglette, j'avais pensé à le faire aussi, mais (comme Jozefa le dit, çà m'avait tellement dégoutée de filer du fric à ses empoisonneurs, que je ne l'ai pas fait.
Chaque dépendant a sa personnalité, sa façon de vivre sa dépendance.Peut être que...mais j'en doute aussi.Le fait d'être découvert pour le mien, n'avait rien changé si ce n'est qu'il avait honte, mais çà n'avait pas suffit.Se disant que çà allait bien me passer avec le temps(son temps lui!)
Je pense que çà peut aussi, être pris pour de la complicité avec le temps.Un homme qui irait chez les prostituées, pourquoi ne pas le conduire directement chez l'une d'entre elles.C'est pareil.
S'il veut changer, il doit se prendre en charge.
QUand ils jettent leurs dc, leurs fichiers etc.....je ne me vois pas le faire à sa place.
c'est là, qu'on devient une maman.
On efface ce que nous ne voulons plus qu'ils fassent.
Le fait de lui rajouter des "doses" ne le fera pas effacer ce qu'il a de coté, je pense, et dès qu'il aura tout regardé, fera qu'il en voudra d'autres.
M'enfin bon, peut être qu'avec ton homme, tu le connais mieux que moi, çà pourrait peut être avoir un impact.
Personnellemetnt, je réagirai très très mal à cela.
Surement, je rentrerai dans ma bulle encore plus.
Mais surtout, j'aurais vraiment l'impression d'une trahison, d'un provocation et d'un manque de franchise. En phase de sevrage, c'est le genre de truc qui peut me faire replonger, illico, par simple vengeance !
Je pense qu'il te faut du courage, trouver la bonne attitude est difficile, d'autant que ta soufrance est bien présente.
Lui parler est le mieux, en lui expliquant calmement ton ressenti, en lui demandant de changer, pour toi, mais aussi et surtout pour lui. Et ne demande pas de réponse en retour, elle viendront peut-être, mais pas immédiatement. Il faut du temps pour comprendre et admettre...
Bon courage. :zen2:
Lui donner encore plus de materiel pour souhaiter le saturer ou le desensibiliser est une reaction de codep. Nous avons tous eu nos propres folies(pardonne-moi, c'est comme ca que je les nomme). Chez moi, ca ete tout le contraire. J'ai cacher le modem, le clavier, l'antenne de la tele(bien que j'aurais plutot reellement et profondemment souhaiter lancer l'ecran de la tele et l'ordi par la fenetre. J'aurais voulu faire disparaitre toutes ces filles a moitie deshabillees qu'on apercoit partout. Apres quelques mois et annees, on se rend compte que ca ne donne rien. Ca ne fait que provoquer encore plus de frustration chez lui et chez soi. En parler aura plus d'impacts. Une fois qu'il reconnait(s'il...) sa compulsion et les effets negatifs que ca provoquent autour de lui, on peut l'encourager a chercher de l'aide. Notre psy me repetait que je ne pouvais rien faire a sa place. Bien sur, nous ou nos enfants peuvent avoir un impact quant a leur decision mais ca doit venir d'eux avant tout parce qu'autrement ca ne durera pas.
Il est tout à fait exact que je ne peux pas régler le problème à sa place. Alors j'ai commencé par me dire que j'allais résoudre le mien, à savoir cesser de me sentir trahie et de perdre beaucoup d'énergie. La démarche n'est pas hostile (cela, je lui ai expliqué aussi, il l'a compris je pense.) Je n'essaie pas de le saturer mais juste de lui faire comprendre que désormais il est libre. Les cartes sont entre ses mains. Cela nous a permit d'en parler sans orgueil blessé ni colère. Très sincèrement pour le moment il n'en ressort que des choses positives: je ne me sens plus humiliée et du coup je suis plus douce, et compréhensive. Je ne suis plus dans la dynamique "tu n'as pas le droit de me faire ca" mais beaucoup plus "réfléchit à ce que tu te fais à toi-même”. Je le lui disais avant aussi mais j’étais moins sincère, trop centrée sur ma douleur, sur moi-meme.... C'est vrai que verser de l'argent à cette industrie me fait aussi horreur mais l'objectif reste de nous défaire de cette contribution à plus ou moins long terme. Désormais s'il prend la décision de s'éloigner de la pornographie ce ne sera plus "pour me faire plaisir". Du coup, il n'a plus qu'une seule personne à prendre en charge : lui même. Il me semble que nous allons dans la bonne direction.
Merci des contributions. Je réfléchis à tous les aspects soulevés. Je commets peut être une erreur... je tacherais d'observer sans brusquer qui ou quoi que ce soit et réajuster mon comportement.
Je m'étais aussi éclipsée pour cette histoire durant 1 mois cet été. Je suis partie seule a Paris pour m'éloigner ... histoire de voir si cela pouvait avoir des effets positifs... (j'avais à ce moment donné la raison de mon éloignement) . Nous nous sommes retrouvés avec plaisir pourtant, mais je me suis aperçue que le pblm n'avait pas disparu en mon absence (il reste tjrs des traces dans l'ordi, heureusement aujourd'hui je ne m'abaisse plus à l'espionner). J'en avais conclu qu'une relation de co-dépendance n'était pas en cause, car c'est la question que je me posais aussi. Mais qui sait ...