Dépendance sexuelle

Version complète : Pelleas en sevrage
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Bonjour,Me voilà inscrit depuis deux jours. J'avais décidé à cette date, le 18 mai 2010 d'entamer un sevrage. La découverte du merveilleux site d'Orroz m'a convaincu d'entamer cette démarche. Mais voilà, j'ai rechuté deux fois. Même pas foutu de tenir 24 heures !Le problème est que depuis des années j'ai allié masturbation, pornographie et tabagisme. Me voilà incapable de les dissocier. Il ne m'arrive jamais de vouloir fumer sans que branlette et porno y soient associés. D'ailleurs, je ne fume pas en société.Autant dire que le sevrage est difficile, et que je ne sais quel diablotin me tire par le queue ! A chaque tentative d'arrêt, je stoppe tout. Mais le désir revient au grand galop. Le pire est lorsque je rentre chez moi, où je vis seul, il m'est impensable de ne pas avoir un paquet de clopes dans la poche pour pouvoir passer le seuil de la porte.J'ai 38 ans et pratique la masturbation depuis le début de la puberté. Ça a commencé par les catalogues de vente par correspondance où je reluquait les hommes en slip, puis est arrivé ce satané ©Anal Plus et ces films pornos proposés après minuit. Jusque là, rien de méchant, car les branlettes restaient occasionnelles ; et l'occasion faisant le larron, je ne pouvais que me laisser aller à ce défouloir.En effet, homo à la campagne ; ça ne laisse que peu d'opportunités de connaître l'aventure, surtout pour le garçon réservé et farouche que j'étais.Puis sont arrivées les années estudiantines, et l'opportunité de ne plus vivre avec mes parents. Me voilà donc à stocker les revues porno que je ne manquais pas de consulter consciencieusement presque tous les soirs. Puis la vie professionnelle a commencé à l'âge de 23 ans. Confortablement installé dans mon petit studio, j'ai pu me mettre à la video X avec hardeur. Parallèlement, j'essayais de rencontrer d'autres garçons mais c'était à chaque fois le fiasco puisque incapable de tenir une érection bien longtemps. Je n'avais jusque là pas fait le rapprochement.Puis arriva à l'âge de 25 ans ma première relation stable, qui n'a malheureusement duré qu'un an. Nous avions emménagé ensembles mais je lui caché mes revues porno et notre vie sexuelle s'en est ressentie fortement. Le clash est arrivé et je me suis fait largué.L'eau n'a pas eu le temps de beaucoup couler sous les ponts avant que je ne fasse la rencontre d'un charmant garçon avec lequel je me suis installé peu de temps après. Au début, tout allait bien puisque nous avions des rapports tous les jours et de bonne qualité. Je n'avais aucune envie de branlette, avec ou sans porno comme support. Malheureusement, je suis tombé sur un mec qui ne voulait rien entendre à la fidélité et a vite fait d'aller s'envoyer en l'air à droite à gauche, bien que nos rapports étaient resté de bonne qualité. Avec le recul, je m'aperçois que lui aussi a un problème de dépendance au sexe.En même temps est arrivé internet, et j'ai commencé les paluchages intempestifs lorsque monsieur était en vadrouille. Pour sûr, il s'agit bien là d'un manque affectif ! Comme à cette époque là j'avais repris la cigarette, les trois paramètres se sont rapidement associés pour devenir indissociables.Nous avons vécu quand même vécu douze ans ensemble. Nous nous sommes même pacsés. Sexuellement, ça a fini chacun de son côté, mais nous nous sommes quand même aimé, avec des hauts et des bas, certes ! Comme la plupart des couples. Je me suis mis aussi de mon côté à aller voir d'autres garçons, mais à chaque fois, la relation n'était pas bonne puisqu'évidemment j'avais la nouille qui ne répondait plus à l'appel quand on lui demandait. J'avais fait le rapprochement avec mes masturbations intempestives, mais je n'ai jamais fait du cure de sevrage.  Nous avons rompu en 2009, pour d'autres raisons qui se sont cumulées, et aussi parce que je suis tombé amoureux. Mon nouvel ami, avec qui je suis toujours, habite assez loin et nous ne nous voyons que pour les week-end.Les deux premiers mois de notre histoire ont été sublimes : aucune envie de branlette et tout ce qui accompagnait habituellement. Même si la performance sexuelle n'était pas au rendez-vous les premiers jours en ce qui me concerne (car sevré depuis peu), il s'en est accommodé.  C'est quand trois mois plus tard j'ai pu quitter l'ancien foyer pour m'installer seul que le mal est revenu. J'avais essayé d'adopter la tactique de la "branlette du lundi au mercredi, mais après c'est fini". C'était histoire de recharger les batteries. Malgré tout, j'assurai pas au plumard.Pour ne pas faciliter les choses, je suis au chômage depuis mi-avril et forcément les choses se sont aggravées car plus de temps libre à m'adonner à cette addiction. Je désespère, car je perds toute volonté. La volonté de chercher du travail. Mais aussi la volonté de faire les travaux de mon appartement que je rénove entièrement. Alors les choses avancent très lentement et sans conviction, sans joie. Par amour pour mon ami, je veux arrêter. Je ne fais pas du tout confiance aux psy ; qu'ils soient *chanalystes, *chologues, *cothérapeutes, ou *chiatres. C'est pas la peine de remuer la merde si on a rien pour la nettoyer. Si mon sevrage échoue encore, je me remettrai entre les mains d'un hypnothérapeute car je sais qu'il y a de fortes chance de réussir. Du moins, en ce qui me concerne puisque j'en ai déjà fait l'expérience pour soigner ma phobie sociale.

Voilà, j'ai été un peu long mais il fallait que ça sorte. Pour celles et ceux qui lisent cette ligne, merci de votre patience et de votre persévérance.

Citation : Pelleas a écrit:  Si mon sevrage échoue encore, je me remettrai entre les mains d'un hypnothérapeute car je sais qu'il y a de fortes chance de réussir.
BonjourPourquoi attendre pour voir un hypnothérapeute ?Proffite plutôt de l'énergie que te donne ton début de sevrage pour directement te lancer dans ce que tu sais être efficace pour toi !Sois le bienvenue ici, tu vas trouver ta solution.
Merci Milou75 pour cet encouragement.Je vais avant tout essayer de tenir un arrêt d'une semaine afin de retrouver de l'énergie. Je me rends compte que les fois où j'avais tenu une semaine (car en vacances avec mon ami) j'avais de l'énergie à revendre. L'arrêt du tabagisme devait y être aussi pour quelque chose.J'ai gardé un paquet de clopes dans un tirroir. En cas d'envie trop pressante, je me contenterai d'allumer une clope pour faire le plein de nicotine. Car si je n'arrive pas à tout arrêter à la fois, peut-être que l'un après l'autre j'avancerai. Si je pouvais au moins dissocier masturbation et tabagisme, ce serait une avancée.Car à chaque fois où j'arrête tout, je ressens un vide immense et ne sais pas comment meubler le temps. Pourtant ce n'est pas ce qui manque : recherche d'emploi, lecture, bricolage, ciné, musique et sport.
... et hypnothérapie.
hey pelleas, tu as fait le bon choix, et pas mal l'idée d'un hypnoterapeute !  j'avais aussi vite fait lu des trucs sur l'auto-hypnose, je sais pas si on peut l'appliquer dans notre cas, mais ca pourrait etre une solution intéressante ! Tiens nous au courant de cette experience !
Citation : bouyachaka a écrit: j'avais aussi vite fait lu des trucs sur l'auto-hypnose
Excuse-moi pour la réponse très tardive :Pour ce qui est de l'auto-hypnose, je conseille de s'aider d'un bon livre, mais hélas je n'en connais aucun. J'ai pratiqué trois fois l'auto-hypnose, mais de façon un peu involontaire. Ce fût dans les semaines qui suivirent ma séance d'hypno. Je pense que c'est parce que mon esprit était enclin à lâcher prise plus facilement et à reconnaître les sensations physiologiques d'une entrée en hypnose (relâchement des muscles du cou, accélération de la respiration et de la déglutition). Aussi, j'ai exploité cet état d'auto-hypnose pour faire du nettoyage intérieur. Pour expliquer brièvement :j'ai visualisé une maison en haut d'une colline. Au coeur de cette maison, il y a un pièce fermée à clé. J'ai ouvert la porte. Il y avait tout un fatras de cartons et de vieux bibelots poussiéreux et cassés. J'ai fait le grand ménage par le vide et j'ai nettoyer la pièce. J'ai remis la lumière et j'ai refermé la porte. Quand je suis sorti ce l'état d'hypnose, j'ai ressenti un vide énorme et une tristesse profonde.Et je n'ai jamais pu retomber en auto-hypnose par la suite. J'en ai parlé à ma mère, qui est sophrologue. Elle m'a expliqué que dans les travaux avec l'inconscient, le NEGATIF doit toujours être remplacé par du POSITIF. Tout ça pour dire, que l'auto-hypnose c'est très bien, mais qu'il y a des règles à respecter. Comme aussi, le fait de toujours exprimer les choses par des phrases affirmatives. Par exemple, ne jamais dire "je ne me masturberai plus car c'est mauvais pour moi" (on va créer une résistance). Mais plutôt : "j'abandonne avec joie la masturbation".Pour celles et ceux qui sont intéressés par le sujet, je conseille vivement la lecture du livre de Sylvie  Tenenbaum "L'hypnose éricksonienne, un sommeil qui éveille".
Voilà que se termine le troisième jour de sevrage. Un sevrage volontaire . Tous les autres n'étaient que contraints par la nécessité de résister lors des week-end en compagnie de mon ami. Cette fois-ci, la décision a été prise de le commencer en semaine où la solitude est censée me compliquer la tâche.Lundi 31 mai fût consacré à l'écoeurement ultime. Une journée extrême à marier tabagisme et masturbation à outrance. Si bien qu'en fin d'après-midi, arrivant à la fin du second paquet de cigarettes, j'ai été pris de nausées violentes. La journée s'est soldée par une crise de larmes violente.J'ai tout plié , tout effacé, me suis jeté sur le lit et me suis plongé dans le livre déjà recommandé par certains : "Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même" de Lise Bourbeau.Moi qui lis si peu d'habitude, je n'ai lâché le livre que pour m'endormir vers minuit et l'ai repris dès le réveil pour le finir dans l'après-midi de mon premier jour de vrai sevrage, le 1er juin, facile à retenir. Ce 1er juin, où je n'avais pas le goût à entreprendre quoi que ce soit, tellement épuisé de la veille. Le but de la journée était de résister.Au second jour, mercredi 2, j'ai eu une sensation de flottement. Pas d'énergie pour meubler la journée, et pourtant, j'ai accompli beaucoup de choses qui peuvent sembler anodines comme trier les papiers, régler certaines formalités, faire une heure de musculation quotidienne, monter la colline de Fourvière pour admirer la panorama, faire quelque course, me cuisiner un poulet tandoori, et venir ajouter une petit contribution au forum.Afin de constater mes avancées, je note dans mon agenda toutes les choses accomplies dans la journée. Ainsi, je compare avec les jours d'avant où je me consumais, et maintenant où il ne me reste pas assez de place pour tout noter. C'est fou tous ce qu'on peut faire dans une journée, même en étant sans emploi.Le troisième jour se termine sans avoir même éprouvé le moindre désir de me plonger dans le porno et... vous connaissez la suite.Pourtant, je n'ai pas installé de contrôle parental. J'ai fait une recherche sur Google Images et suis tombé évidemment sur quelques photos porno mais je l'ai zappé rapidement ; en pestant "tire-toi saloperie !".Cette journée a commencé par le déclic : j'ai digéré le livre de Lise Bourbeau et ai eu une pensée au réveil qui m'a remis sur les rails. Le masque de dépendant que je ne comprenais pas deux jours au paravant m'a sauté à la figure. Elle serait donc là la blessure originelle : l'abandon. Car au réveil, j'ai eu l'angoisse que mon ami me laisse tomber, chose à laquelle je n'avais jamais pensé depuis que nous sommes ensembles. Mais maintenant, c'est clair : DEPENDANCE AFFECTIVE !J'ai aussi accompli la chose que je repoussais depuis trois semaines : ma recherche d'emploi. Je me suis attelé toute l'après-midi a remanier mon CV et à répondre à deux offres. J'ai mis du temps et de l'application, mais je l'ai enfin fait, avec le plaisir de l'avoir enfin fait et de ne pas avoir à culpabiliser où me sentir victime.Chaque jour est une bataille : comme dans ces jeux de rôles où après les épreuves gagnées, notre personnage gagne en points de vitalité et de force.
je n'ai tenu qu'une semaine. lundi, je me suis retrouvé seul et donc tenté de sombrer.par détresse, ou pour expérimenter ? je ne sais pas bien. je crois que la seconde option était une excuse pour m'y replonger. mais j'ai décidé de ne pas faire les choses à moitié et ai bien pris la peine de foutre toute une journée en l'air. mais j'ai fait en sorte de m'observer et de sentir les changements qui s'opéraient en moi : le plaisir a vite laissé place au dégoût et à la lassitude. Je ne voulais pas arrêter en chemin, car je n'avais plus aucune envie d'agir positivement pour la journée, par manque de forces. je me suis aussi senti en colère contre moi ! et là c'est grave.
Aujourd'hui est le second jour sans MB, en espérant tenir plus longtemps cette fois-ci. Et si ce pouvait être définitif...
je continue à noter dans mon agenda toutes les activités faites dans la journée

et là ça saute aux yeux : les jours avant sevrage avec écris MB en gros et presque que ça, puis les jours sains sont illisible tellement il y a d'annotations.

c'est bon de constater les progrés, de faire le point.

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